RMC Sport Sports de combat

UFC 286: Ils ont choqué le monde comme Edwards, les plus grosses surprises de l’histoire de l’UFC

placeholder video
Leon Edwards a choqué la planète MMA en août dernier en prenant à Kamaru Usman la couronne des welters de l’UFC sur un coup de pied à la tête alors qu’il était dominé. Avant la revanche, ce samedi soir à Londres dans le combat principal de l’UFC 286 (en direct à partir de 20h30 sur RMC Sport 2), RMC Sport vous propose un retour vers le passé avec une plongée dans les plus grandes surprises de l’histoire de l’UFC.

Un seul coup pour choquer le monde. Dominé pendant plus de trois rounds en août dernier après une bonne première reprise, Leon Edwards a su retourner la table d’un coup de pied à la tête à une minute de la fin du cinquième round pour mettre KO le champion Kamaru Usman et conquérir son Graal, la ceinture des welters de l’UFC. Un choc sur la planète MMA car peu imaginaient le Nigérian alors classé numéro 1 toutes catégories confondues de l’UFC tomber après plus de trois ans d’un règne dominant et dix-neuf victoires de rang depuis sa première défaite en carrière en 2013.

Une énorme surprise dans le résultat comme dans le déroulé du combat tant le futur ex-champion semblait rouler vers une nouvelle défense de titre. Sept mois plus tard, les deux se retrouvent pour une revanche – et même une trilogie car Usman avait battu Edwards en décembre 2015, dernier revers en date du Britannique dans l’octogone – ce samedi soir à Londres dans l’affiche principale de l’UFC 286. Où Edwards tentera de confirmer qu’il mérite sa place sur le trône quand Usman voudra récupérer cette place qu’il considère comme sienne. L’occasion de revenir sur les plus grosses surprises de l’histoire de l’UFC. Relevé (par ordre chronologique) des combattants et combattantes qui ont le plus choqué le monde à l'UFC avant le Britannique.

UFC 69: Matt Serra bat Georges St-Pierre (TKO, round 1)

Bon combattant mais jamais capable d’atteindre les sommets, Matt Serra n’avait rien du futur champion des welters de l’UFC fin 2005. Mais en 2006, l’organisation offre un nouveau concept pour la quatrième saison de son émission de téléréalité The Ultimate Fighter. Il ne s’agit plus d’offrir un contrat à quelqu’un qui n’a jamais combattu à l’UFC mais de réunir des combattants déjà montés dans l’octogone pour proposer au vainqueur un combat pour le titre. L’Américain en sort vainqueur en battant Chris Lytle en finale. Et une semaine plus tard, le Québécois George St-Pierre venge sa seule défaite en carrière contre Matt Hughes pour remporter la ceinture des welters.

Le rendez-vous pour le titre est fixé pour avril 2007. Avec "GSP", combattant ultra complet pour l’époque, en immense favori. Raté. Serra met le champion KO dès le premier round et devient champion, un exploit qui lui offrira sa place au Hall of Fame de l’UFC. Quelques mois plus tard, St-Pierre – devenu champion intérimaire entretemps – prend sa revanche et le titre incontesté. Boosté par ce revers, dont il dira avec le recul qu’il lui a fait du bien, il ne connaîtra plus jamais la défaite. Mais construira un C.V. qui le place très haut dans la discussion du GOAT (le plus grand de tous les temps) de l’UFC.

UFC 162: Chris Weidman bat Anderson Silva (KO, round 2)

Invaincu depuis plus de sept ans. Seize victoires de rang, record à l’UFC qui tient toujours aujourd’hui, dont dix défenses de titre victorieuses (seul Demetrious Johnson a fait mieux avec onze chez les mouches). Un règne en cours de 2457 jours. Quand Anderson Silva défend sa couronne des moyens contre Chris Weidman en juillet 2013, peu peuvent imaginer la chute de l’intouchable Brésilien. Alors jamais battu en carrière, Chris Weidman est un challengeur de valeur. Mais l’ancien lutteur est surtout là car "The Spider" a nettoyé sa catégorie.

En confiance, beaucoup trop en confiance, Silva va se mettre à chambrer et provoquer son adversaire en baissant ses mains quand il défend. Mauvaise idée : l’Américain ne se fait pas prier pour l’éteindre avec un fracassant crochet du gauche. Le roi a perdu sa couronne. Il ne la récupérera plus, battu par Weidman lors de la revanche quand il se brise la jambe sur son adversaire. Le nouveau champion, lui, défendra trois fois son titre avant de chuter contre Luke Rockhold en décembre 2015.

UFC 193: Holly Holm bat Ronda Rousey (KO, round 2)

Il faut l’avoir vécu pour comprendre. En 2015, alors que Conor McGregor est en pleine ascension, Ronda Rousey est LA superstar de l’UFC. Invaincue en carrière, dont un 6-0 depuis son arrivée à l’UFC, celle qui a convaincu Dana White (patron exécutif de l’UFC) d’ouvrir la porte aux combats féminins alors qu’il l’avait longtemps refusé a dépassé le cadre du MMA. L’ancienne médaillée olympique (bronze) en judo, qui fracasse tous ses adversaires avec des clés de bras assassines, joue dans des films. Elle est invitée dans les plus grand talkshows. Le magazine The Ring, référence de la boxe, met en couverture celle qui a détruit la Brésilienne Bethe Correira de ses poings en trente-quatre secondes et se demande si elle pourrait affronter… Floyd Mayweather.

Rousey est une rockstar, qui va remplir un stade à Melbourne en ce mois de novembre 2015 pour sa septième défense du titre des coqs contre Holly Holm. Ancienne championne du monde de boxe, passée par le kickboxing, cette dernière va faire redescendre "Rowdy" sur terre: son striking de haut niveau expose les lacunes (qu'on pouvait deviner) de Rousey sur ce plan et la championne, dépassée, incapable de toucher son adversaire, chute au deuxième round sur un violent coup de pied à la tête. Holm perdra le titre dès sa première défense, contre Miesha Tate, mais devient une star en un combat. Rousey, elle, ne se remettra jamais de cette défaite: elle se fait exploser en quarante-huit secondes par Amanda Nunes, devenue championne entretemps, pour son retour un an plus tard. Elle ne remontera jamais dans la cage après ça, tournant sa carrière vers le catch et la WWE.

UFC 196: Nate Diaz bat Conor McGregor (soumission, round 2)

"Je ne suis pas surpris bande d’enfoirés!" A l’écouter au micro après sa victoire, en ce mois de mars 2016, Nate Diaz n’est pas étonné d’avoir infligé sa première défaite à l’UFC à Conor McGregor. Ils n’étaient pourtant pas nombreux à parier sur lui avant cette affiche. Invaincu depuis son arrivée à l’UFC trois ans avant, l’Irlandais est en train de devenir la plus grande star de l’organisation mastodonte du MMA. Dominant, il vient d’infliger à Jose Aldo sa première défaite en dix ans en le mettant KO en… treize secondes pour prendre la ceinture des plumes.

L’UFC lui offre tout de suite un combat face à un autre Brésilien, Rafael dos Anjos, détenteur du titre des légers, pour tenter de devenir le premier champion dans deux catégories différentes en même temps. Mais "RDA" doit déclarer forfait et l’UFC trouve un remplaçant en dernière minute pour sauver l’affiche principale de l’UFC 196. Ce sera Nate Diaz, bon combattant mais qui n’a jamais atteint le Graal d’une ceinture (alors à 19-10). Parfait pour le côté marketing tant l’Irlandais et l’Américain sont spécialistes pour envoyer des piques verbales. Mais beaucoup imaginent McGregor marcher sur Diaz. Que nenni.

Connu pour son cardio, Diaz prend la main au deuxième round après avoir résister dans le premier et épuise "The Notorious", qui doit se lancer vers le sol pour se défendre et finit par se faire étrangler. La superstar a chuté… mais une autre est née avec Diaz. Qui s’inclinera sur décision majoritaire cinq mois et demi plus tard pour la revanche. McGregor, lui, ira ensuite conquérir le titre des légers pour atteindre ce but de premier double champion en même temps. Avant d’aller défier Floyd Mayweather sur un ring de boxe et de s’éloigner un peu du MMA et de l’UFC, où tout le monde attend son grand retour cette année.

UFC 199: Michael Bisping bat Luke Rockhold (KO, round 1)

Une des surprises les plus dingues. Combattant à l’UFC depuis juin 2006 et sa victoire dans la troisième saison de l’émission de téléréalité The Ultimate Fighter, Michael Bisping n’a jamais eu sa chance pour le titre, butant toujours sur l’avant-dernière marche vers la ceinture. Dix ans après son arrivée dans l’organisation, on ne l’imagine plus conquérir le Graal. On se trompe. Alors que le nouveau champion des moyens Luke Rockhold doit accorder une revanche à celui qu’il a détrôné, à savoir Chris Weidman, ce dernier se blesse et doit déclarer forfait.

L’UFC appelle Bisping pour le remplacer… dix-sept jours avant le combat, alors qu’il se trouve sur le tournage d’un film. Le Britannique va devoir retrouver le champion américain, qui l’avait battu assez facilement sur soumission dix-huit mois plus tôt. Bref, "The Count" est tout sauf favori. Mais celui qui vient de battre la légende Anderson Silva saisit la chance de sa vie et met Rockhold KO au premier round pour devenir le premier Britannique champion à l’UFC. Un titre qu’il défendra ensuite sur son sol, face à Dan Henderson à Manchester, avant de l’abandonner à un Georges St-Pierre de retour aux affaires après quatre ans d’absence. Un scénario digne d’un film.

UFC 217: Rose Namajunas bat Joanna (TKO, round 1)

Avec la chute de la reine Ronda Rousey, Joanna Jędrzejczyk est considérée comme la meilleure combattante de la planète. Et son nom commence à monter très haut dans la discussion sur la plus grande de l’histoire. Alors invaincue en carrière (14-0), la Polonaise a défendu cinq fois son titre des pailles et compte égaler le record de six défenses de Rousey face à Rose Namajunas en novembre 2017. Battue par Carla Esparza trois ans plus tôt pour désigner la première championne de la catégorie, l’Américaine qui affiche alors un bilan de 6-3 est vue comme une victime de plus pour Jędrzejczyk. Raté.

Déchaînée, Namajunas va infliger un KO à une championne réputée pour son striking de très haut niveau. La nouvelle championne choque le monde en battant la Polonaise sur son terrain de jeu préféré. Elle confirmera cinq mois plus tard lors de la revanche en dominant Jędrzejczyk pour lui infliger une nouvelle défaite, cette fois sur décision unanime. La Polonaise ne retrouvera jamais une ceinture à l’UFC malgré deux chances, face à Valentina Shevchenko pour le titre vacant des mouches en 2018 et contre Weili Zhang pour la couronne des pailles en 2020. Namajunas, elle, reprendra son titre à Weili Zhang après l’avoir abandonné à Jessica Andrade. Et avant de le perdre une nouvelle fois contre… Carla Esparza dans un des combats les plus insipides de l’histoire de l’UFC.

UFC 269: Julianna Pena bat Amanda Nunes (soumission, round 2)

Il fallait faire tomber la plus grande de tous les temps… Quand Julianna Pena se présente face à Amanda Nunes en décembre 2021 pour le titre des coqs, peu misent le moindre centime sur l’Américaine qui affiche alors un bilan de 2-2 sur ses quatre dernières sorties dans l’octogone. Ultra logique vu celle qui se trouve en face. Première double championne en même temps (coqs et plumes) à défendre victorieusement ses deux ceintures à l’UFC, sur une série de douze victoires de rangs durant lesquelles elle a accroché les plus grands noms (Valentina Shevchenko deux fois, Miesha Tate, Ronda Rousey, Cris "Cyborg" Justino ou encore Holly Holm), la Brésilienne semble intouchable.

Alors qu’elle doit égaler le record de Rousey chez les coqs avec six défenses de titre victorieuses, "The Lioness" va déchanter. Pena saisit sa chance et commence à l’inonder de coups avant de l’étrangler au sol au deuxième round pour aller chercher la soumission et la couronne. Nunes prendra sa revanche sept mois plus tard en dominant la championne pour une victoire sur décision unanime qui ne souffre d’aucune contestation. La reine a retrouvé son trône. Mais on n’oubliera jamais le jour où "The Venezuelian Vixen" (elle a des origines vénézuéliennes) l’en a fait descendre.

Mentions spéciales

Avec près de trente ans d’existence (ce sera en novembre), l’UFC regorge de nombreuses surprises dans son histoire. Pour la plus récente, on peut citer Alexa Grasso qui prend la ceinture des mouches à Valentina Shevchenko il y a quinze jours à l’UFC 285. Après sept défenses de titres victorieuses, un record féminin dans l’organisation, Shevchenko avait pris la main sur le combat avant de faire une erreur qui lui sera fatale, la Mexicaine capitalisant sur un coup de pied raté pour l’amener au sol et la soumettre par étranglement au quatrième round. Une situation qui trace des parallèles avec Nunes-Pena. Avec une revanche déjà dans les tuyaux, Shevchenko pourrait imiter la Brésilienne en reprenant le titre. Avant peut-être de le défendre contre la Française Manon Fiorot.

On peut aussi évoquer Henry Cejudo qui prend la couronne des mouches à Demetrious Johnson en avril 2018 à l’UFC 227. Premier champion de la catégorie en 2012, "DJ" a défendu sa ceinture onze fois – record absolu à l’UFC – dont un KO au premier round contre… Cejudo deux ans plus tôt. Ancien champion olympique de lutte, le futur "Triple C" (il prendra plus tard la ceinture des coqs) va déjouer tous les pronostics dans ce qui reste comme un des plus beaux combats de l’histoire des mouches à l’UFC. Mais avec un bémol: beaucoup pensent que Cejudo méritait d’être le perdant dans ce combat conclu sur une décision partagée.

Autre surprise de poids avec la victoire de T.J. Dillashaw sur Renan Barao à l’UFC 173 en mai 2014 pour le titre des coqs. Numéro 1 toutes catégories confondues à l’époque, Barao se présente sur une série de… trente-deux combats sans défaite. Mais l’Américain va dominer le Brésilien, qui ne connaîtra que deux victoires sur neuf combats après ça, et s’offrir la ceinture avec un splendide TKO au dernier round. Hors UFC, enfin, impossible de ne pas citer la soumission infligée par Fabricio Werdum à Fedor Emelianenko en juin 2010 dans l’organisation Strikeforce. Toujours considéré aujourd’hui comme le plus grand poids lourd de l’histoire du MMA (et même le plus grand tout court pour certains), le Russe ancien champion du légendaire PRIDE reste alors sur vingt-huit combats sans défaite et neuf ans et demi d’invincibilité. Qui vont prendre fin sur un triangle de bras au premier round contre le Brésilien futur champion des lourds de l’UFC.

https://twitter.com/LexaB Alexandre Herbinet Journaliste RMC Sport