UFC Paris 2024: Nassourdine Imavov, pas le droit à l’erreur

Il prend un risque. Mais pas question de rater ça. Numéro 4 du classement des challengers chez les -84 kilos depuis sa victoire sur Jared Cannonier en juin, Nassourdine Imavov a accepté de relever le défi du numéro 7, Brendan Allen, ce samedi soir à l’Accor Arena de Bercy dans le co-combat principal de la troisième édition de l’UFC Paris. Avec une raison principale: ne pas louper le grand rendez-vous annuel du MMA en France après son absence de l’an dernier.
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"C’est pour ça, oui, explique-t-il à RMC Sport. J’ai insisté pour être là. Combattre devant sa famille, son public, c'est incroyable. J'ai vécu ça il y a deux ans et je voulais revivre cette atmosphère. C'est inexplicable avec des mots. Il faut le vivre. C'est un adversaire qui n'a pas de hype, c'est qui est derrière moi... tu vois. Mais le but était juste de combattre à Paris. C'est un combat pour les Français, pour les fans."
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Avec sa place au classement, le "Sniper" originaire du Daghestan n’est plus très loin d’une chance pour le titre actuellement détenu par le Sud-Africain Dricus du Plessis. Mais dans une catégorie qui bouge beaucoup, avec trois changements de champion depuis avril 2023 et d’autres noms en attente (il y a notamment un choc entre Robert Whittaker et Khamzat Chimaev fin octobre à Abu Dhabi lors de l’UFC 308), mieux vaut rester actif. Pour continuer de se montrer et de progresser.
"On ne se cache pas, appuie Nicolas Ott, son coach principal. Quand on lui a proposé Dolidze, il a pris Dolidze. Quand on lui a proposé Cannonier, il a pris Cannonier. Maintenant, on lui propose Brendan Allen, un adversaire extrêmement fort. Ce n'est pas parce que c'est le numéro 4 contre le numéro 7 que leur niveau n'a rien à voir. Et sportivement parlant, si tu combats trois-quatre fois par an, tu es sur une fréquence idéale pour rester focus et progresser. Le MMA évolue aussi chaque jour, avec des nouveaux fans. Celui qui performe aujourd'hui performe devant peut-être deux fois plus de fans que celui qui performait il y a un an."
Pour son troisième choc de l’année contre un top 10 de la catégorie, Imavov arrive dans la position du combattant qui doit protéger sa position dans le top 5 et son objectif de chance pour le titre à court terme. "C’est une nouvelle expérience et ça montre que je ne stagne pas. Il y a deux ans, à Paris, j’étais le troisième combat avant la fin. Là, je suis en co-main event. Et l'année prochaine, je serai en main event."
Mais pas le droit à l’erreur pour rester dans la conversation pour le titre à court terme. "Pas le droit à l’erreur, bien sûr, confirme son coach dans le RMC Fighter Club. Perdre contre Allen, ce n’est pas comme perdre contre Whittaker, Chimaev ou Du Plessis. Si tu perds contre Du Plessis, tu restes dans le top 5. Contre Allen, je ne sais pas comment ça se passe. C’est une position à risque mais c’est ce que Nassourdine a fait toute sa carrière, ne pas refuser le risque, aller de l’avant et croire en lui."
Face à ce solide spécialiste du sol lancé sur une série de sept victoires de suite (12-2 à l’UFC, défaites contre Chris Curtis et l’ancien champion Sean Strickland) dont cinq par étranglement arrière, le "Sniper" rapide, explosif et efficace en striking a conscience du danger. Prêt à y faire face. "On a bien sûr travaillé sur ses points forts, la prise de dos, les étranglements, comment je dois en sortir. Il ne met pas les crochets avant d’étrangler et c'est ce qui surprend ses adversaires. Mais on s'attend à ça. A haut niveau, ce sont les petits détails qui comptent."
Connu pour sa propension à perdre ses nerfs quand l’adversaire le provoque trop et dépasse la limite de ses valeurs, à l’image de son combat contre Joaquin Buckley lors du premier UFC Paris en 2022, Imavov a su rester serein quand Allen l’a insulté pour avoir prétendument refusé un combat en cinq rounds. Mais sans oublier pour autant. "Quand j’ai vu ça, je ne me suis pas énervé mais c'était en mode 'je vais lui arracher la tête’' J’essaie de me canaliser. Je sais que ça fait partie du show et je ne me laisse pas emporter."
Après deux combats en cinq rounds en 2024, il n’aurait eu "aucun problème à le faire" mais le contrat envoyé par l’UFC était pour trois, et ce format lui convenait bien pour une raison: "J’ai envie de rester actif et de revenir faire un quatrième combat cette année. Je pourrais revenir en décembre pour cinq rounds contre un adversaire mieux classé." Imavov aurait une préférence: Israel Adesanya, l’ancien champion battu par Du Plessis en août, numéro 2 du classement des challengers. "Ça pourrait être un super beau combat, en pur striking. Il sort d'une défaite. Je sais qu'il a hâte de revenir, et décembre serait parfait."
Avant une chance pour le titre qu’il imagine "fort possible" pour "début 2025". L’actuel champion ne l’impressionne pas: "Visuellement, ce n’est pas beau à voir, mais il a ses qualités, le cardio, le punch, la force. A chaque fois, il perd ses combats et à la fin, boum, il touche et il finit. Mais ça ne marche pas tout le temps. C'est un champion qui tient sur un fil, qui peut perdre sa ceinture à tout moment." Nicolas Ott, son coach depuis près d’un an avec en première collaboration le combat contre Roman Dolidze début février, imagine le "Sniper" à "60% de son potentiel". Du haut de ses 28 ans, Nassourdine Imavov approuve: "Je n’arrête pas d’évoluer". La nouvelle version promet une chose contre Allen. "Je vais essayer de finir le combat à chaque seconde dès le premier round. Un pronostic? Deuxième round, TKO ou KO."