UFC Paris 4: Imavov, Saint Denis, Ziam, Charrière… À quoi pourrait ressembler la carte?

On connait la recette: une date, un lien pour la billetterie… et toujours pas d’affiche. Comme chaque année depuis 2022, l’UFC va de nouveau poser ses valises à l’Accor Arena de Paris le 6 septembre prochain. Et comme chaque année ou presque, la plus puissante organisation de MMA au monde pourrait remplir les 16.000 sièges de Bercy avant même d’avoir annoncé le moindre combat. Il faut dire qu’à trois mois de l’évènement (qui sera diffusé sur RMC Sport), les interrogations sont nombreuses pour beaucoup de combattants tricolores. Alors qui sera de l’UFC Paris 4? Et qui n’en sera pas?
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L’incertitude Ciryl Gane
Tête d’affiche de l’UFC Paris 1 en 2022, puis de l’UFC Paris 2 en 2023, Ciryl Gane avait été le grand absent de la troisième édition l’an dernier. "Bon Gamin", prétendant numéro 1 des poids lourds derrière le champion intérimaire Tom Aspinall et le champion indisputé Jon Jones (qui ne combat presque jamais), reste aux yeux du grand public le combattant français le plus populaire, un gros nom à mettre en main event.
Après une année de "pause", consacrée en partie à ses activités d’acteur, Gane a fait son retour dans la cage en décembre 2024, signant une victoire peu convaincante (voire contestée) contre le Russe Alexander Volkov, juste derrière lui au classement. Sur le papier, il peut donc tout à fait mettre les gants en septembre. Mais contre qui? S’il regarde devant lui, un seul combat fait sens: Tom Aspinall pour le titre intérimaire des lourds, voire dans un monde idéal pour la ceinture indisputée, que Jon Jones (qui esquive Aspinall) retient en otage. Mais difficile, voire impossible d’imaginer un Gane-Aspinall pour une ceinture dans un évènement non numéroté hors États-Unis, voire hors Angleterre.
Derrière, reste l’option d’un Gane-Volkov 3 que pourrait lui "imposer" l’UFC pour mettre tout le monde d’accord, ou d’un duel contre le prétendant numéro 6, Jailton Almeida, qui lui fait la cour depuis maintenant des années. Tout cela reste aujourd’hui très incertain, dans une catégorie plombée par son manque d’activité.
Nassourdine Imavov ou Benoît Saint Denis en main event?
Si Ciryl Gane n’est pas de la partie (et même s’il y est, d’ailleurs), deux autres noms se dégagent pour occuper le haut de l’affiche. Dans l’ordre: Nassourdine Imavov et Benoît Saint Denis. Désormais prétendant numéro 1 des -84kg après une irrésistible série de quatre victoires consécutives contre des membres du top 10 (dont un succès retentissant contre Israel Adesanya en février), le "Sniper" a largement mérité son main event à Bercy. Mais il a été désigné remplaçant officiel pour le choc entre le champion Dricus Du Plessis et Khamzat Chimaev à l’UFC 319, le week-end du 16-17 août à Chicago. Ce qui veut dire qu’Imavov va devoir faire une préparation complète sans savoir, jusqu’au dernier moment ou presque, s’il combattra pour la ceinture.
Si jamais "DDP" ou Chimaev venait à déclarer forfait, sur blessure ou pour une question de visa concernant le second nommé, et qu’Imavov était propulsé sur la carte de l’UFC 319, il est évident qu’il ne serait pas dans la cage à Bercy trois semaines plus tard. Et s’il ne combat pas à Chicago? "Je ne compte pas m’asseoir sur mon statut de numéro 1", a assuré le poulain de Nicolas Ott il y a quelques jours. "Je me prépare en back-up pour le 17 août, mais je ne ferai pas une préparation dans le vide. Si personne n’est forfait, on convoquera quelqu’un pour Paris, c’est le deal avec l’UFC." Tout le monde a, le concernant, deux possibles adversaires en tête: le Brésilien des "Fighting Nerds" Caio Borralho (prétendant numéro 6 des -84kg), qui ne cesse de défier Imavov depuis des mois, et le sulfureux Américain Sean Strickland (prétendant numéro 2), dont notre Français rêve de s’offrir le scalp depuis leur premier combat en janvier 2023.
Pour Benoît Saint Denis, battu en main event de l’UFC Paris 3 en septembre dernier par Renato Moicano, mais depuis facile vainqueur de Kyle Prepolec à Montréal en mai, le timing pour un combat à Paris semble en revanche idéal. D’autant que le "God of War" – numéro 13 chez les -70kg – a sur le papier une très belle opportunité à saisir puisque le numéro 7 de sa division, Mateusz Gamrot, veut l’affronter. Le Polonais s’est même dit prêt à faire le voyage en France pour cela. On imagine que "BSD" signera tous les jours pour un tel défi, qui pourrait lui ouvrir les portes du top 10. Nous aussi...
Manon Fiorot, Nora Cornolle… Vers une carte sans Française?
On l’a compris – malheureusement – le 11 mai dernier avec sa défaite contre Valentina Shevchenko pour la ceinture des -57kg: le scénario où Manon Fiorot serait venue présenter ou défendre sa ceinture à Paris est tombé à l’eau. Et si l’on en croit les dires de son entraîneur Aldric Cassata, la Niçoise ne fait pas forcément de Bercy en septembre sa priorité pour un retour dans l'octogone. Si tel était le cas, un choc contre Alexa Grasso entre prétendante numéro 2 et prétendante numéro 3 de la division aurait pourtant une belle allure en carte principale, voire en co-main event. Mais on sait aussi que l’UFC Noche (sous le signe du Mexique) se déroulera une semaine plus tard à San Antonio, et qu’un Fiorot-Grasso à la sauce mariachi pourrait aussi intéresser l’organisation. Tout dépendra probablement des plans de l’UFC.
Pour Nora Cornolle, seule autre Française du roster, c’est beaucoup plus clair: la numéro 12 des -61kg affrontera la numéro 10 Karol Rosa, dans la nuit du 2 au 3 août à Las Vegas. Sauf annulation de ce combat dans les prochaines semaines, elle ne sera pas sur la carte parisienne.
Morgan Charrière, Farès Ziam, Oumar Sy et William Gomis veulent y être
Parmi les autres Français de l’UFC, on devrait heureusement trouver du très beau monde à l’Accor Arena le 6 septembre. Oumar Sy, qui pourrait intégrer le top 15 des -93kg dès ce week-end en cas de victoire contre Alonzo Menifield, a un plan en tête: un succès sans bobo à Atlanta donc, puis un retour à Paris contre un adversaire mieux classé, de type top 12, top 11 ou top 10. Dans un monde parfait, un choc contre le numéro 10, l’Ukrainien Nikita Krylov, serait par exemple séduisant.
Héros de l’UFC Paris 3, avec son KO retentissant contre Matt Frevola, Fares Ziam a depuis battu Mike Davis en février, signant sa cinquième victoire consécutive dans la redoutable catégorie des -70kg. Désormais, il l’a dit: il veut affronter un adversaire classé dans le top 15 à Paris. Si l’on regarde le classement, et les disponibilités des uns et des autres, le "Smile Killer" pourrait ainsi défier l’Espagnol Joel Alvarez (qui aurait dû combattre Benoît Saint Denis en mai) ou l’Américain Grant Dawson. Dans tous les cas, l’affiche serait excitante.
À l’image de Ziam, dur aussi d’imaginer un UFC Paris 4 sans la présence de l’incontournable Morgan Charrière. Le monsieur bonus des -66kg reste sur une défaite à la décision en mars, et aura à cœur de se donner à Paris dans une salle chauffée à blanc, et acquise à sa cause. Le nom de Nate Landwehr, un autre action fighter, a circulé ces dernières semaines... mais c'est finalement le 12 juillet à Nashville que le choc aura lieu. "The Last Pirate" sera-t-il en mesure de combattre deux mois plus tard?
Parmi les neuf Français sous contrat avec l’UFC, reste enfin William Gomis. Auteur d’une superbe performance contre Joanderson Brito l’an dernier à Bercy, et bien parti pour intégrer le top 15 des -66kg, le "Jaguar" a été freiné par une frustrante défaite (sur décision partagée) contre Hyder Amil en mars. Depuis, il a changé de management, et s’est fait plutôt discret. "J’ai hâte", a-t-il toutefois écrit ces derniers jours sur ses réseaux sociaux. Hâte de combattre à Paris pour la quatrième année consécutive? On imagine.
De nouvelles signatures francophones pour l’occasion?
L’UFC ayant plutôt tendance à dégraisser ses effectifs depuis quelques mois, ce qui a dernièrement coûté leur place dans le roster à Taylor Lapilus et Kevin Jousset, il est assez improbable d’assister à une vague de signatures françaises ou francophones dans l’organisation en vue de l’évènement à Paris. Mais le MMA est aussi une affaire d’opportunités, et plusieurs combattants tricolores peuvent légitimement espérer un contrat.
Chez les -57kg, Nicolas Leblond et Michael Aljarouj sont ainsi dans les starting-blocks. Leblond a toutefois l’avantage de pouvoir combattre plus facilement sur le sol américain qu’Aljarouj (originaire de Syrie et potentiellement gêné pour un visa), et ses intérêts sont communs à ceux de Graham Boylan, le patron du Cage Warriors qui murmure à l’oreille des matchmakers de l’UFC. De quoi lui ouvrir les portes de Bercy?
Les deux pépites du Boxing Squad de Nice, Axel Sola (-70kg) et Virgil Augen (-84kg), champions de l’Ares en France, ont également l’UFC dans leur viseur. Pareil pour leur partenaire Ilian Bouafia (-93kg), qui va lui combattre le 12 août aux Dana White’s Contender Series (DWCS) pour tenter de décrocher un précieux contrat. Peut-il être intégré à la carte parisienne quelques semaines après s’il s’impose? Compliqué niveau timing, mais l’histoire du MMA nous a déjà montré que rien n’est impossible. Reste qu’en 2024, aucun nouveau fighter francophone n’avait été recruté pour l’Accor Arena.