Open d'Australie: "Notre corps c'est notre outil de travail", Herbert défend Djokovic

Si Novak Djokovic se retrouve actuellement bloqué dans un centre de rétention à Melbourne, Pierre-Hugues Herbert n'a pas effectué le voyage en Australie. Non-vacciné, le joueur français a renoncé à une participation à l'Open d'Australie, premier tournoi du Grand Chelem de la saison.
Dans un entretien à l'Equipe ce samedi, Herbert défend la position du numéro un mondial, qui refuse d'indiquer s'il est vacciné. "Quand on est sportif, notre corps c'est notre outil de travail. On prend des décisions au quotidien pour être le plus performant. On a vu des sportifs avec des réactions un peu bizarres suite au vaccin. Est-ce qu'on a le droit de se laisser le temps? De se poser encore des questions? De ne pas vouloir qu'on nous force la main? De continuer à pouvoir travailler? Apparemment pas trop, regrette Pierre-Hugues Herbert, spécialiste également du double. Et Novak a encore un rapport au corps encore plus fin que moi."
"L'étape suivante, c'est de potentiellement ne plus jouer au tennis"
Arrivé jeudi dernier en Australie, Novak Djokovic a été placé à l'isolement depuis. La demande de visa du Serbe a été refusée et son appel, contre l'avis d'expulsion, sera examiné ce lundi. Testé positif au Covid-19 le 16 décembre dernier, le Serbe avait initialement obtenu une exemption médicale, n'obligeant pas à être vacciné, qui a été rejetée finalement à son arrivée sur le territoire.
Le numéro un mondial risque forcément de ne pas pouvoir jouer un tournoi qu'il a déjà gagné à neuf reprises. "C'est quelqu'un qui a fait de son corps une arme de guerre. On le voit par sa souplesse, entre autres. Tout est calculé dans tout ce qu'il mange. C'est un style de vie, décrit Herbert sur Djokovic. On en a discuté au Masters ensemble. Et pour le coup, on se sent extrêmement seuls sur le circuit."
S'il se pose "tous les jours" la question de savoir s'il doit se faire vacciner pour se "faciliter la vie", Pierre-Hugues Herbert estime que son avenir professionnel "n'a pas l'air flamboyant" face à la situation actuelle. "L"étape suivante, c'est de potentiellement ne plus jouer au tennis. J'espère ne jamais en arriver là", lance le Français de 30 ans, qui assure ne pas être "anti-vax".
Pour autant, à l'image de la socité, la position de non-vacciné représente désormais une minorité sur le circuit. "On subit. Mais moi, je le fais parce qu'à un moment, il faut bien que quelqu'un le fasse. J'estime que j'ai encore le droit de ne pas être vacciné, s'explique Herbert. Mais c'est sûr que je ne sais pas pendant encore combien de temps je vais pouvoir tenis la vie que je mène aujourd'hui."