F1: la nouvelle règle de la FIA pour éviter l’imbroglio du GP d’Abu Dhabi

La nouvelle saison de Formule 1 s’apprête à commencer (dimanche 20 mars, à Bahreïn), et pour certains, la pagaille du dernier Grand Prix d’Abu Dhabi est encore très présent dans les esprits. Parmi eux: la FIA, qui s’était retrouvée au centre des critiques. Ou plus précisément Michael Masi, le directeur de course de la F1, finalement écarté mi-février.
Un final épique
Souvenez-vous mi-décembre. Le titre entre Max Verstappen et Lewis Hamilton se joue sur le dernier GP de la saison. A cinq tours de l’arrivée, le Britannique est en tête. Mais Nicholas Latifi se crash et la voiture de sécurité est sortie. Max Verstappen rentre immédiatement aux stands pour chausser des gommes neuves, Lewis Hamitlon reste en piste, des pilotes s’intercalent. Après quelques tergiversations, la direction de course demande, à un tour de l’arrivée, aux cinq pilotes retardataires (Norris, Alonso, Leclerc, Vettel et Ocon) de passer devant Hamitlon. Verstappen revient alors sur les talons du champion en titre pour un dernier tour, sans safety car, laissant ainsi la possibilité au Néerlandais de passer devant son rival. Ce qu’il réussira à faire.
En revanche, les autres pilotes, qui roulent entre Verstappen et Carlos Sainz, 3e, n’ont pas été autorisés à dépasser. Mercedes fera de ce point un de ses arguments de contestation. Si tous les pilotes avaient été autorisés à passer devant Hamilton et Verstappen, la course se serait terminée sous voiture de sécurité et l'Anglais aurait été titré.
"Toutes les voitures seront tenues de dépasser"
Pour cette nouvelle saison, la procédure sous voiture de sécurité a donc changé. "Si le directeur de course considère qu'il est sûr de le faire, et que le message 'les voitures retardataires peuvent maintenant dépasser' a été envoyé à tous les concurrents en utilisant le système de messagerie officiel, toutes les voitures qui ont été doublées par le leader seront tenues de dépasser les voitures dans le tour de tête et la voiture de sécurité", écrit désormais la FIA. En anglais, le mot "any" a été remplacé par "all". Une subtilité qui a son importance, pour éviter un nouveau couac de cet ordre en 2022.
Aussitôt le GP d'Abu Dhabi terminé, Mercedes avait tenté un recours, pour contester la décision de Michael Masi. L’Australien donnera pour explication qu'en vertu d'un accord tacite pris par toutes les équipes du paddock, "il est fortement souhaité que les courses se finissent, lorsque les conditions le permettent, sous drapeau vert". Une vision partagée par les commissaires sportifs qui estime que le directeur de course dispose des pleins pouvoirs pour faire rentrer la voiture de sécurité, et cela même si effectivement tous les retardataires n'ont pas pu doubler et se replacer dans l'ordre dans le peloton. Les réclamations seront rejetées et l’écurie allemande renoncera finalement à faire appel.