Euroligue: comment Evan Fournier, adversaire de Monaco en demie, a vécu une véritable résurrection à l'Olympiacos

La ferveur d’Athènes, où les fans de l’Olympiacos lui ont réservé un accueil complètement fou en septembre dernier pour son arrivée à l’aéroport, a laissé sa place au cadre bien plus feutré de l’Etihad Arena d’Abu Dhabi. Mais Evan Fournier, le regard déterminé au moment de rentrer sur le parquet ce jeudi pour l’entraînement de veille de match, n’a pas dévié de son objectif.
Ce vendredi, l’arrière international français (32 ans) défie Monaco en demi-finale du Final Four d’Euroligue (20h, heure française). Loin des frontières du Vieux Continent et d’une ville qui vit pour le basket, celui qui s’est dit "mitigé" par cette délocalisation a l’occasion de s’offrir le titre le plus prestigieux du basket européen. Et de prouver que sa décision de retraverser l’Atlantique après 12 ans en NBA est une réussite totale.
"Je suis revenu pour ce genre de moments"
"Je suis revenu pour ce genre de moments et pour vivre des expériences fortes", clame le vice-champion olympique 2024, qui refuse toutefois de parler de "rédemption". Ce qui est sûr, c’est que l’ancien joueur du Orlando Magic a retrouvé le sourire grâce à ce retour en Europe après une période ô combien frustrantes en NBA. Sur la fin de son aventure sous le maillot des New York Knicks, il n’entrait plus dans les plans du coach Tom Thibodeau et a été mis au placard. En fin de contrat après une pige aux Detroit Pistons sur la fin de saison 2023-2024, il n’a pas retrouvé de challenge à son goût sur les parquets de la ligue nord-américaine et a donc décidé de tenter l’aventure européenne.
Sur l’ensemble de la saison régulière d’Euroligue, que l’Olympiacos a terminée à la première place, Fournier a tourné à 16 points de moyenne. Il est le deuxième meilleur marqueur de son équipe, juste derrière Sasha Vezenkov, battu d’un cheveu par Kendrick Nunn (Panathinaïkos) pour le titre de MVP de saison régulière. Après quelques semaines d'adaptation, le temps de "découvrir une nouvelle philosophie de jeu", comme le principal intéressé l'a lui-même confié, il a su trouver son rythme de croisière.
"Quand un match est serré, les premiers joueurs à avoir le ballon en mains sont Fournier et Vezenkov"
"Ses deux dernières années en NBA, il n'avait pas un rôle très important. Il a eu besoin de temps pour s'adapter, mais à partir de janvier-février, c'est devenu de mieux en mieux et il a donné ce qu'on attendait de lui", retrace Nikolaos Zervas, journaliste pour la radio grecque Bwin Sport FM.
"Quand un match est serré, les premiers joueurs à avoir le ballon en mains sont Fournier et Vezenkov. Il s'est très bien intégré au fonctionnement de l'Olympiacos."
Capable de tourner à près de 20 points de moyenne en NBA lors de la saison 2020-2021 du Magic, le 20e choix de la draft 2022 a réussi à devenir l’une des clefs de voûte de la meilleure équipe d’Europe. Dans le sillage du Français, l’Olympiacos s’avance en favori de ce Final Four d’Abu Dhabi, avec une route vers le sacre qui passera par une victoire face à Monaco en demi-finale ce vendredi.
"On sait que c'est un des joueurs clés. Si on le laisse se mettre dans un grand soir, ça peut être difficile pour nous. On sait aussi que si on lui rend la tâche difficile, on peut se donner beaucoup de chance de gagner. C'est clairement une cible pour nous", confie Mouhammadou Jaiteh, intérieur de Monaco et médaillé de bronze à l’Euro 2015 aux côtés d’Evan Fournier. "Je suis content pour lui qu'il soit là, il dit qu'il s'éclate et que ça fait longtemps qu'il ne s’est pas amusé sur un terrain comme ça, donc ça fait plaisir pour lui. C'est un grand joueur et il le montre à chaque fois qu’il rentre sur le terrain", appuie le revenant Mathias Lessort, qui pourrait croiser la route de son coéquipier chez les Bleus lors d’une éventuelle finale Olympiacos-Panathinaïkos, dimanche.
Enfin un premier titre en carrière?
Si Fournier a réussi son retour, il lui reste désormais une autre mission à accomplir: remporter le premier titre majeur de sa carrière professionnelle. À l'exception de la Supercoupe de Grèce 2024, son palmarès reste pour l’instant vierge, que ce soit en club ou en sélection. Une anomalie pour ce compétiteur hors pair. "Forcément, t’y penses, t’as envie de gagner, comme tout le monde", lâche le scoreur de l’Olympiacos. "Mais ça ne me rajoute pas plus de pression que ça. Il y a tellement de facteurs qui rentrent en compte dans une carrière pour gagner des titres… J’ai l'opportunité de le faire. Je vais tout donner pour gagner et j’espère que ça va passer." Ça ne ferait pas les affaires des fans de Monaco et du basket français.