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Amstel Gold Race: 5 choses qui font de Julian Alaphilippe un coureur si spécial

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. Malgré un contretemps lié à sa chute sur le Tour du Pays-Basque, Julian Alaphilippe revient sur les Ardennaises, à partir de dimanche sur l’Amstel Gold Race. Après sa victoire en 2018 sur la Flèche-Wallonne et avec son nouveau statut de numéro 1 mondial, il s’avance plus attendu que jamais.

Il a découvert les Ardennaises en 2011 à la télé

Julian Alaphilippe s’est révélé aux yeux du grand public sur la Flèche-Wallonne 2015, alors deuxième derrière Alejandro Valverde. La scène se reproduit quelques jours plus tard sur Liège-Bastogne-Liège. A 22 ans, Alaphilippe change de dimension. Mais il devra attendre 2018 pour s’imposer sur une Ardennaise avec son succès sur la Flèche-Wallonne au sommet du terrible Mur de Huy devant... Alejandro Valverde.

Pourtant, ça n’a jamais été une vocation comme il le racontait au Monde en 2018: “Quand j’étais amateur au club de l’Armée de terre (en 2011), j’ai le souvenir d’avoir regardé Liège et la Flèche à la télé, ça m’a tout de suite plu(...) Je ne connaissais pas.” Son entraîneur depuis l'âge de 15 ans, qui n'est autre que son oncle Franck Alaphilippe, assure: " Le Tour de France, c'était nos conversations, on ne parlait pas de Liège".

Bientôt un changement de programme, direction les Flandriennes ?

Julian Alaphilippe se trouve actuellement dans l'équipe Deceuninck QuickStep, réputée pour ses capacités à briller sur les classiques pavées. De quoi lui donner certaines idées. Déjà en 2016, il déclarait: "Je voudrais découvrir d'autres classiques, comme le Grand Prix E3 ou le Tour des Flandres". S'il n'a jamais franchi le pas, avec une équipe déjà bien fournie dans ce domaine, son grand ami Bob Jungels, vainqueur de Liège-Bastogne-Liège en 2018, a fait la transition en 2019. Et a été un acteur majeur de la saison des Flandriennes. 

Lui l'ancien vice-champion du monde de cyclo-cross chez les juniors en 2010, est certainement titillé par l'idée de se frotter prochainement aux monts des Flandres. En attendant, il a encore un palmarès à garnir sur les Ardennaises, où il trouve actuellement le meilleur moyen d'expression pour exprimer ses caractéristiques

Un déclic dans la tête en 2018

Si Julian a le sens du rythme et un certain goût pour le spectacle, il le doit certainement à son père, Jacques dit "Jo", chef d'orchestre. A l'issue de sa première victoire d'étape sur le Tour de France 2018, Julian lâchait face aux médias: "Mon père a des soucis de santé et me regardait derrière la télé. Cela m'a fait craquer parce que je suis allé loin dans la douleur pour aller chercher l'étape."

Julian, qui s'est transformé en machine à gagner en 2018, confesse avoir eu le déclic lors de sa première victoire l'an passé: "Je courais en Colombie lorsque j'ai appris ses gros ennuis de santé. J'étais sur le point de rentrer, ça me rendait fou de ne le savoir savoir dans cet état (...) Il y a eu un déclic. J'ai gagné une étape. Après coup, je m'en foutais d'avoir gagné car il y avait beaucoup plus important. Mais dans ma tête, j'avais passé un cap."

Un entraînement "à l'ancienne"

Julian Alaphilippe est un cycliste un peu à part en matière d'entraînement. Là où la majorité utilise un capteur de puissance, et souvent bien avant le passage professionnel, le Français a longtemps fait sans. Son oncle Franck témoigne: "Julian était un peu effrayé quand on lui a parlé de fichiers excel sur l'ordi, de graphiques, de capteurs de puissance... Il avait des méthodes plus basiques d'entraînement. Il a donc souhaité conservé son entraîneur (...) Ses dirigeants ont accepté et voilà comment nous avons continué à travailler tous les deux."

Le Français, a établi résidence en Andorre depuis la fin du dernier Tour de France. Outre les avantages fiscaux, Alaphilippe trouve un meilleur terrain d'entraînement, avec la possibilité d'escalader des cols à tout moment de l'année ou presque. Né à Saint-Amand-Montrond, originaire de Montluçon, le leader de la Deceuninck avait expérimenté un premier stage en altitude, en Sierra Nevada avant le Tour de France 2018. Avec une certaine réussite.

Un personnage surnommé "Loulou" par son équipe

A l'image de Peter Sagan, Julian Alaphilippe est devenu une star du cyclisme, et notamment sur les réseaux sociaux où son équipe n'hésite pas à relayer ses dernières facéties. Capable de faire le poirier sur une voiture de son équipe après la dernière étape du Tour de France sur les Champs-Elysées, l'intéressé l'explique lui-même: "Déconner, rigoler, ça je sais faire. C'est juste que je déborde d'énergie."

Sur le vélo comme dans la vie, Alaphilippe surnommé "Loulou" par les siens a longtemps été un coureur difficile à canaliser: "J'ai juste besoin de dégoupiller de temps à autre" explique t-il. Son manageur Patrick Lefevere lui a souvent reproché de trop en faire par le passé. Actuellement en fin de contrat, très sollicité, Alaphilippe a confié son envie de rester avec son équipe de ses débuts. Depuis 2018, il semble avoir trouvé sa voie, enchaînant les victoires. Se présente désormais face à lui 3 classiques en une semaine où il n'a rarement été aussi attendu.

Guillaume Lepère