Cyclisme: Paris-Roubaix à l'automne? Pour Madiot, c'est un grand non

La dernière édition apocalyptique de Paris-Roubaix a semble-t-il fait des heureux. Parmi eux, David Lappartient, président de l’Union cycliste internationale (UCI). Au point que le Breton envisage une refonte du calendrier pour ancrer l’Enfer du Nord au mois d’octobre au même titre que le Tour des Flandres. Une idée qui n’a pas rendu Marc Madiot fou de joie : "Ce n’est pas forcément une bonne idée. On a un beau fil conducteur des classiques en mars et avril dans le Nord et la Belgique.” Selon le vainqueur de Paris-Roubaix 1985 et 1991, “regrouper les courses sur une seule période a d’autres avantages, comme le matériel, les roues spéciales pour les courses flamandes et le conditionnement des coureurs pour ces courses. Je trouve que pour le feuilleton et l'intérêt du public, regrouper sur une même région ces événements pendant plusieurs semaines, c’est très attractif.”
Outre l’aspect logistique, Madiot pense aussi aux acteurs économiques locaux qui pourraient souffrir de cette refonte du calendrier: "Le fait de regrouper les événements sur un même périmètre est intéressant d’un point de vue économique. Alors resaucissonner le calendrier, je ne suis pas sur que ça soit une bonne idée...”
"Un Paris-Roubaix humide plus souvent. Ce n’est pas forcément une bonne idée."
L’idée de déplacer le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, respectivement placés le premier et deuxième week-end d’avril, germe dans la tête de Lappartient: "Terminer la saison avec le Tour des Flandres et Paris-Roubaix ? C'est quelque chose qu'on ne pouvait pas imaginer par le passé, estime-t-il. Maintenant, je me dis : pourquoi pas les deux plus grands Monuments à la fin de l'année ?"
Si l’argument de David Lappartient en faveur de ce chamboulement est lié à “l'une des éditions les plus héroïques de l'histoire” de Paris-Roubaix, Madiot est, une fois de plus, en désaccord avec l’ancien maire de Sarzeau : “Ils veulent essayer d’avoir un Paris-Roubaix humide plus souvent. Ce n’est pas forcément une bonne idée. On est dans une période où il faut avoir un œil attentif à la sécurité des coureurs. Il ne faut pas en rajouter.”
Pour rappel, les chutes aux conséquences graves se multiplient depuis quelques semaines au sein du peloton avec notamment celle du Néerlandais Milan Vader au Tour du Pays-basque et plus récemment celle de Nacer Bouhanni sur le Tour de Turquie.