"Incroyable d'être au départ": formée par un ancien Youtubeur, l'équipe Unibet Tietema Rockets va découvrir Paris-Roubaix

"C’est incroyable d’être au départ pour nous. Apprendre qu’on allait faire Roubaix, ça a changé notre saison. C’est mon premier Monument au bout de ma 2e année dans l’équipe. C’est juste top, je suis super content d’être ici, en plus ça veut dire beaucoup, c’est ma ville de naissance. On va faire ça bien !"
La folle ascension d'une équipe "YouTube" devenue française
Il suffisait d'écouter la joie du Français Axel Huens samedi, pour comprendre ce que représente l'opportunité de participer à une course de légende comme Paris-Roubaix. Pensionnaire de ProTeam, deuxième division du cyclisme sur route masculin, la formation créée en 2023 par Bas Tietema - un ancien coureur néerlandais surtout connu pour les vlogs de ses courses sur YouTube - ne cesse d'étonner et de susciter l'attention des observateurs. Et encore un peu plus, chauvinisme oblige, depuis que l'équipe est passée sous pavillon français début 2025.
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En effet, l'un de ses sponsors principaux étant une marque de paris sportifs (Unibet), Tietema devait trouver une solution, la loi néerlandaise interdisant à toute équipe la promotion des paris sportifs. "Unibet ayant été racheté par la FDJ, qui est un groupe français, on est devenu une équipe française" expliquait simplement fin janvier Benjamin Abitbol, directeur de la structure, dans Grand Plateau, le podcast cyclisme de RMC. Le changement de nationalité de l'écurie a toutefois des conséquences économiques (charges, fiscalité) mais surtout sportives. "L'équipe va participer à l'ensemble des courses de la Coupe de France, et donc va devenir tout d'un coup beaucoup plus visible pour le public français", poursuivait Abitbol.
Couleurs flashy, réseaux sociaux, naming à l'américaine... Unibet Tietema Rockets pousse les curseurs à fond
Et visible, elle l'est tout autant au coeur du peloton qu'en dehors. Le maillot aux couleurs flashy - un dégradé de bleu tirant sur le violet - est reconnaissable entre 1 000 et surfe sur une volonté de séduire un public jeune. Idem sur les réseaux sociaux, avec des coureurs qui se prêtent au jeu de clips vidéo décalés et humoristiques. Et que dire du nom, les "Rockets" (fusées), digne d'une célèbre franchise de NBA ?
Autant de points confirmés par Bas Tietema pour Franceinfo : "Avec notre équipe qui se développe, nous voulions faire un relooking plus orienté sur un public international, tout en gardant nos valeurs : être colorés, rouler de manière attrayante, avec une approche médiatique différente. Nous voulons être l'équipe la plus sympathique et reconnaissable du peloton (...) Nous ne voulons pas forcément faire quelque chose de différent, nous le faisons juste à notre façon. C'est un peu d'air frais dans l'industrie du cyclisme, qui est un peu traditionnelle."
Reste désormais à justifier toute cette attention sur la route avec de solides performances, ce à quoi s'attèle Julia Soek, la manager de l'équipe - seule femme à occuper un tel poste dans les deux premières divisions. Et cela tombe bien, ce début de saison est réussi, comme le précise Axel Huens. "L’équipe grandit très vite, on marche plus que l’année dernière. Avant, on était une équipe de médias qui faisait beaucoup parler sur les réseaux sociaux mais on n’était pas encore au point sur les vélos. Là, on arrive à combiner les deux, on a déjà trois victoires, on est très sérieux. On espère continuer comme ça et engranger le maximum de victoires. Dimanche ce sera compliqué, mais on va essayer".