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Favoris, Français, parcours... ce qu’il faut savoir du 76e Tour d’Espagne qui s’élance samedi

Moins d’un mois après l’arrivée du Tour de France, le dernier grand tour de la saison, la Vuelta, démarre ce samedi à Burgos. 17 Français prendront le départ, dont Bardet et Démare, alors que Roglic, Bernal, Landa ou Mas se disputeront la victoire finale d’une édition particulièrement montagneuse.

Roglic seul contre les Ineos

Il y aura du très bon monde au départ de samedi à Burgos. Si Tadej Pogacar a finalement décliné, visant les championnats d’Europe et du monde après un été chargé (victoire sur le Tour, médaille de bronze aux JO de Tokyo), l’autre Slovène Primoz Roglic sera bien présent. Le double tenant du titre sera encore le favori de la course, même si les Ineos-Grenadiers débarquent avec une équipe redoutable. "Le PSG du vélo" selon les mots de Julien Jurdie sur RMC ce jeudi.

Egan Bernal devrait être le leader de l’équipe de Brailsford tandis qu’Adam Yates, Richard Carapaz et Pavel Sivakov seront là en tant qu'équipiers de luxe. Ils pourraient aussi se muer en favoris si Ineos décide de ne pas décider sur la hiérarchie, ou bien si le Colombien craque. À noter que Bernal et Yates ont été récemment pris dans une chute sur le Tour de Burgos mais ils n’ont rien de cassé et le vainqueur du Tour 2019 a répété son envie de "gagner les trois grands tours."

Mikel Landa, Enric Mas, Alexandr Vlasov et Miguel Angel Lopez seront également présents pour jouer le podium. L’increvable Alejandro Valverde, 41 ans, sera aussi à Burgos au départ de son 15e Tour d’Espagne, pas forcément le dernier grand Tour de sa carrière. En revanche, Fabio Aru disputera bien sa dernière course, puisque son équipe de Qhubeka-Nexthash a annoncé ce jeudi que le lauréat de l’édition 2015 prendra sa retraite au terme des trois semaines de course, à seulement 31 ans.

Bardet et Martin visent le général, Démare les étapes

En France, la principale attraction de ce Tour d’Espagne nous vient de l’équipe DSM avec laquelle Romain Bardet va disputer son deuxième grand tour, quelques mois après une belle septième place sur le Giro. Vainqueur de la troisième étape du Tour du Burgos la semaine dernière, son premier succès depuis plus de trois ans, le Français a ensuite été pris dans une chute. À l’issue de la dernière étape, samedi dernier, il déclarait: "Mon dos est complètement bloqué. Ce n'est pas l'idéal pour la Vuelta, je n'arrive pas à faire des efforts, j'ai la jambe qui se bloque et je n'ai plus de force dans la jambe droite, donc il me reste une semaine pour régler ça". Sera-t-il prêt à temps? La première étape de montagne prévue dès ce lundi devrait donner des premiers éléments de réponse.

De son côté, Guillaume Martin, meilleur Français de la Grande Boucle (8e), et qui a enchaîné avec les Jeux olympiques, visera également le classement général. "Ce Tour d’Espagne, je vais l’aborder en tentant de faire un bon classement général, expliquait-il sur le site de Cofidis. Après, on ne sait jamais comment la course peut se dérouler et on l’a vu au Tour de France comme à la dernière Vuelta. L’objectif, ce sera donc de faire un top 10 et au passage de viser une victoire d’étape".

En ce qui concerne les autres formations françaises, la Groupama-FDJ sera axée autour d’Arnaud Démare, qui découvrira la Vuelta et aura de belles opportunités de victoires d’étape. Ce qui pourrait lui permettre d'entrer dans le club des vainqueurs sur tous les grands tours. Après son Tour de France décevant, il devra jouer des coudes avec Jakobsen, qui a réussi son retour après sa très longue absence, Philipsen, Matthews, Trentin ou Aramburu pour tenter également de ramener un maillot vert à Saint-Jacques-de-Compostelle.

Geoffroy Bouchard sera le leader d’AG2R La Mondiale en montagne, lui qui avait terminé meilleur grimpeur de l’épreuve au terme de son unique participation, en 2019. Il sera entouré de Calmejane et Champoussin, entre autres, qui pourront également viser des victoires d’étape. Invité de RMC, le directeur sportif Julien Jurdie a évoqué des "ambitions différentes" cette année et confirmé être "concentré sur la victoire d’étape". Il rêve aussi de "la passe de trois", en remportant un succès sur la Vuelta cette année, après avoir triomphé sur le Giro (Vendrame) et le Tour (O’Connor).

Un parcours infernal dans des conditions difficiles

Il faudra être un sacré grimpeur pour espérer quoi que ce soit au classement général. Comme à son habitude, ce Tour d’Espagne sera très escarpé, mais ce sont neuf étapes de montagne qui sont au programme cette année. Huit arrivées seront également jugées au sommet, ce qui offrira à n’en pas douter de belles bagarres pour les étapes et le général. Mais les 41 kilomètres de contre-la-montre dessinés autour de la première et de la dernière étape auront également de quoi rebattre les cartes et sanctionner les moins à l’aise dans l’effort solitaire.

Paradoxalement, les sprinteurs font aussi avoir de belles occasions de s’illustrer puisque sept étapes semblent pouvoir leur correspondre et, là aussi, un véritable bras de fer est attendu pour le maillot vert, avec un casting si alléchant.

Autre particularité de cette 76e édition, l’arrivée finale est tracée à Saint-Jacques-de-Compostelle et non à Madrid, pour la troisième fois (après 1993 et 2014) dans l’histoire d’une Vuelta pas habituée à délocaliser sa 21e étape. D’ici là, le peloton va devoir franchir les difficultés sous une forte chaleur, pour boucler un pèlerinage qui s’annonce semé d’embûches.

Jules Aublanc Journaliste RMC Sport