Cyclisme: les femmes critiquées pour leur maigreur alors que c'est "plus dramatique" chez les hommes avec une "omerta"

La Française de l'équipe UAE Team ADQ Maëva Squiban, victorieuse de deux étapes lors du dernier Tour de France, a répondu à RMC Sport sur la polémique agitant le peloton ces derniers jours, qui concernent le poids des coureuses. Selon elle, il est hors de propos de comparer la maigreur entre coureuses et coureurs, notamment d'un point de vue biologique. Egalement contactée, la présidente du syndicat des coureuses Marion Clignet dénonce une omerta sur le poids au sein du peloton masculin.

Interrogé par RMC Sport ce jeudi, Marion Clignet, la présidente du syndicat des coureuses, est revenue sur la polémique qui agite le peloton féminin ces dernières heures, notamment après que la leader de la Movistar Marlen Reusser s'est dit inquiète de voir Pauline Ferrand-Prévot, la vainqueure du Tour 2025, établir "une nouvelle norme" en évoquant sa maigreur.

"Non, le fait d'être très sèches sur le vélo n'est pas une norme chez les filles. Si vous avez regardé les filles du Tour de France, elles ne sont pas toutes maigres, il y a plein de tailles différentes (...) Tout le monde s'affûte un peu, se sèche un peu plus parce qu'il y a des montagnes à passer et que le rapport poids-puissance fait en sorte que. Mais ça ne veut pas dire qu'elles sont malades. Je trouve que chez les mecs, c'est plus dramatique, ils sont hyper maigres mais il y a une omerta, on n'en parle pas."

"De plus en plus de jeunes filles sont un peu obnubilées par le poids", s'inquiète Squiban

Jointe par RMC Sport dans l'après-midi, la double vainqueure d'étapes cet été Maëva Squiban (UAE Team ADQ) explique que comparer la maigreur entre des coureuses et des coureurs n'a pas vraiment de sens sur le plan biologique.

Selon elle, "les hommes ont plus de marge de manœuvre parce qu'ils peuvent vraiment tomber très bas en termes de masse grasse et il n’y aura pas d’impact sur leur santé alors que pour les femmes, pour que le corps fonctionne il faut un minimum de masse grasse."

Avant de préciser: "Les hommes sont peut-être à 4-5% voire moins alors que pour les femmes, il ne faut pas être en-dessous de 12-13%. Une femme ne pourra jamais être aussi affutée, ce n'est pas bon. Les hommes ont moins de restrictions."

"De plus en plus de jeunes filles sont un peu obnubilées par le poids", s'inquiète Squiban

Pour la Française, le sujet reste encore un peu flou pour le grand public, même si on en parle de plus en plus. Mais le problème principal à ses yeux, reste que certaines jeunes cyclistes peuvent prendre de mauvaises habitudes de nutrition en pensant qu'un poids plumes leur permettra d'être plus performantes.

"De plus en plus de jeunes filles sont un peu obnubilées par le poids et pensent que plus on est fine ou légère, plus on va marcher. Or, ce n'est pas forcément le cas", a relancé l'une des héroïnes tricolores de la Grande Boucle 2025. "Donc, je pense que c'est vraiment quelque chose sur lequel il faut faire attention, mais il ne faut pas non plus faire une obsession là-dessus."

CMP avec Domitille Cortès