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"Il a vraiment digéré sa mort là-bas", comment Van der Poel a fait le deuil de Papy Poulidor à Mûr-de-Bretagne en 2021

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Mathieu van der Poel, maillot jaune du Tour de France, va retrouver Mûr-de-Bretagne ce vendredi lors de la 7e étape, quatre ans après y avoir décroché sa première victoire sur la Grande Boucle. Un moment d’intense émotion, un peu moins de deux ans après le décès de son grand-père Raymond Poulidor dont il était très proche.

Mathieu van der Poel (30 ans) revient là où son histoire avec le Tour de France a véritablement commencé. A Mûr-de-Bretagne, théâtre de l’arrivée de la 7e étape de l’édition 2025, ce vendredi, avec une double ascension au programme. En 2021, le Néerlandais, pour sa grande première sur la Grande Boucle, avait triomphé en costaud et s’était emparé du maillot jaune dès la deuxième étape.

Quatre ans plus tard, il y revient avec la même couleur et l’ambition intacte de lever les bras une troisième fois dans sa carrière sur le Tour de France. En 2021, il avait pointé son index droit vers le ciel au moment de franchir la ligne, en hommage à son grand-père Raymond Poulidor, légende du cyclisme, décédé en novembre 2019 dont il était très proche.

"A ce moment-là, Mathieu a dû ressentir un terrible manque"

Selon ses proches, cette victoire en Bretagne avait grandement aidé Mathieu van der Poel à faire son deuil de "Poupou", éternel habitué des places d’honneur sur le Tour de France (2e en 1964, 1965 et 1974 ; 3e en 1962, 1966, 1969, 1972 en 1976). Interrogée par le magazine néerlandais Ride, sa compagne Roxanne Bertels confie n’avoir jamais vu un "aussi grand sourire" de son compagnon sur le podium. L'émotion avait aussi touché ses parents. "Je n'avais jamais vu Corinne et Adrie comme ça auparavant", ajoute-t-elle. "Ils étaient très tristes, mais aussi aux anges. J'en ai encore la gorge serrée quand j'y repense. Unique et spécial, un moment vraiment magnifique."

Selon Corinne, mère de Mathieu et fille de Raymond Poulidor, ce succès en l’absence de son grand-père lui a servi de déclic pour composer avec cette absence pesante. "Je pense que Mathieu n'a vraiment digéré la perte de son grand-père que là-bas", explique-t-elle. "Jusqu'à ce jour-là, il n'avait pas réussi à digérer sa mort, je pense, pour être honnête. Et à ce moment-là… Mathieu a dû ressentir un terrible manque. Le Tour, c'était papy. Enfin, quand on allait au Tour pour la carrière de nos fils (Mathieu et David, NDLR), mon père était toujours là. Il était lié au Tour. Au moment où Mathieu devait donner des interviews, il a pris conscience de cette immense perte. Parce que papy n'était pas là. C'est peut-être seulement grâce à cette victoire qu'il a digéré sa mort."

Sa compagne Roxanne abonde. "Je pense que c'est là que Mathieu a vraiment réalisé: ‘c'est tout ce dont Papy a toujours rêvé, et il ne le voit pas, il n'est pas là, et moi, je gagne et j'ai le maillot jaune’. Ça a dû être incroyablement difficile pour Mathieu. Surtout qu'il y avait 10.000 journalistes et caméras juste devant lui à ce moment-là. On n'a pas une minute ni une demi-heure pour déconnecter. En revanche, c'était une expérience très belle et pleine d'émotions."

NC