Tour de France 2025: "Pas très amusant, ni pour le spectateur ni pour lui", le directeur sportif d'UAE explique la lassitude de Pogacar

Tadej Pogacar a remporté son quatrième Tour de France en 2025 avec une avance confortable de plus de quatre minutes sur son dauphin Jonas Vingegaard. Pourtant, les derniers jours de course ont laissé un goût étrange: en dehors de la dernière étape à Montmartre, le Slovène, habituellement si offensif, est apparu fatigué mentalement et presque blasé.
Un comportement expliqué par son directeur sportif, Joxean Fernández Matxin dans les colonnes de AS: "Il aime être compétitif. Nous avons dû défendre et attendre les attaques, cette défense n'est pas très amusante, ni pour le spectateur ni pour lui. Notre caractère nous pousse à attaquer, mais quand on a quatre minutes d'avance au classement général, il faut aussi être cohérent." Une gestion qui tranche avec l’image d’un Pogacar attaquant à 80 km de l’arrivée, mais qui reflète aussi une équipe en total contrôle de la course.
Des courses "plus ennuyeuses"? Le coup psychologique d’Hautacam
Le directeur sportif espagnol de UAE Team Emirates-XRG ne contredit pas ceux qui estiment que cette édition a pu paraître moins spectaculaire: "On est habitués aux attaques à 80 km de l'arrivée, à 50 km de l'arrivée… maintenant, tout ce qui implique d'attendre la fin semble ennuyeux. Pourquoi? Parce que ce sont ces mêmes coureurs qui ont donné l'impression que la course est dure depuis le début et qui nous y ont habitués. Hautacam a eu un impact psychologique vraiment important, et aussi, bien sûr, un impact sur le temps."
La démonstration de force de Pogacar sur Hautacam sur la 12e étape a scellé le classement général de la Grande Boucle dès la deuxième semaine, obligeant son équipe à verrouiller la course plutôt qu’à la dynamiter comme par le passé.
Changer le programme de course pour relancer la flamme
Pour maintenir la motivation de son leader, Matxin mise sur la variété et le changement de programme d'année en année: "Certaines années, il a participé à Jaén, d'autres à Paris-Nice ou Tirreno-Adriatico. Après avoir remporté la Volta Catalunya, nous l’avons motivé avec les classiques. Quand Pogacar s’aligne sur une course, personne ne s’attend à ce qu’il perde, même sur le Tour des Flandres."
Le directeur sportif laisse d’ailleurs entendre que les classiques, plus imprévisibles et explosives, stimulent davantage Tadej Pogacar que le Tour de France, où la domination écrase parfois la dramaturgie: "Le Tour des Flandres est peut-être plus passionnant, car il faut être au bon endroit au bon moment, plutôt que d’attendre une attaque en montagne."