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Tour de France: "Il n'a pas à s’ingérer dans la gestion d’une équipe", Guimard recadre Prudhomme sur Alaphilippe

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Cyrille Guimard a réagi ce lundi à l’absence de Julian Alaphilippe sur le Tour de France 2022. Le membre de la Dream Team RMC Sport comprend le choix de l’équipe Quick Step et regrette la sortie du patron de la course Christian Prudhomme à l'encontre de la formation belge.

Double champion du monde en titre et chouchou du public français, Julian Alaphilippe ne participera pas au Tour de France. A quelques jours du départ de la Grand Boucle, vendredi à Copenhague au Danemark, cette annonce a fait l'effet d'une bombe auprès des organisateurs qui devront aussi faire sans le champion de France Florian Sénéchal et la légende Mark Cavendish. Si Christian Prudhomme a déploré ce choix de l'équipe Quick Step-Alpha Vinyl, Cyrille Guimard le comprend et regrette "l'ingérence" du directeur du Tour.

"Je vais être très direct, ce n’est pas à Monsieur Prudhomme de s’ingérer dans la gestion d’une équipe, lâche le consultant RMC Sport. Je crois qu’il a suffisamment à faire pour le Tour, et il le fait très bien, et c’est quelqu’un pour lequel j’ai beaucoup de respect et d’estime. Mais ce n’est pas son rôle."

Et l'ancien sélectionneur d'enchaîner: "Ce n’est pas le rôle d’un organisateur de faire des pressions pour avoir Pierre, Paul ou Jacques parce que c’est une star et qu’il va éventuellement faire vendre le journal et faire de l’audience. Christian, je suis désolé mais ce n’est pas ton rôle et je me permets de te le dire en raison de toute l’estime que j’ai pour toi."

"Une non-sélection tout à fait logique et normale"

Malgré son statut de star du peloton et une première semaine de course qui pourrait (un peu) correspondre à ses qualités de puncheur, Julian Alaphilippe n'est pas suffisamment remis de sa lourde chute sur Liège-Bastogne-Liège fin avril. A 60% comme le reconnait son frère Bryan, le coureur français n'aurait pas véritablement pu s'illustrer sur cette Grande Boucle 2022. Son absence n'a rien d'une surprise pour Cyrille Guimard.

"La non-sélection de Julian Alaphilippe pour le Tour de France est tout à fait logique, tout à fait normale. Je pense qu’il était sage pour son équipe de le préserver et de lui laisser le temps nécessaire pour revenir au plus haut niveau de sa condition physique, a encore analysé l'ancien sélectionneur de l'équipe de France de cyclisme. N’oublions pas qu’il a été pendant plus de trois semaines allongé sur un lit et essayant de se restructurer sur le plan des différentes blessures qui n’étaient pas anodines. Bien au contraire. Là il a à peine cinq semaines d’entraînement avant le départ du Tour, il n’aurait pas été sage qu’il prenne le départ."

>> Le Tour de France est à suivre en intégralité sur RMC du 1er au 24 juillet

Guimard croit au triplé d'Alaphilippe lors des Mondiaux

A défaut de participer au Tour de France, Julian Alaphilippe va pouvoir continuer sa reprise et se concentrer sur d'autres objectifs. Son absence sur la Grande Boucle s'apparente même à un mal pour un bien selon Cyrille Guimard. Maintenant, le Français va pouvoir se préparer sereinement pour atteindre son pic de forme lors des Mondiaux en Australie du 18 au 25 septembre.

"Il faut penser au coureur, à sa santé et à sa santé psychologique. Un abandon sur le Tour de France pour un coureur comme Alaphilippe qui donne tout en permanence, cela aurait été un échec et je ne suis pas sûr qu’il s’en soit remis tout de suite, observe Guimard. Donc il était sage et utile que pendant le Tour de France il continue sa restructuration et qu’il continue à s’entraîner. On le retrouvera en fin de saison et peut-être en Australie pour un troisième titre de champion du monde. Pourquoi pas? On peut rêver."

Lors des Mondiaux de septembre, Julian Alaphilippe tentera d'égaler Peter Sagan et son fantastique triplé réalisé en 2015, 2016 et 2017. Avant cela, le coureur de la formation Quick Step pourra se tester et retrouver des sensations sur le Tour d'Espagne. Une belle remise en route... même si la Vuelta n'aura évidemment jamais pour lui la même saveur que le Tour de France.

Jean-Guy Lebreton avec Antoine Sabardin