Cyclisme: "Docteur Mabuse" révèle avoir conseillé van der Poel et le manager de Pogacar

Il dément toujours fermement avoir dopé des coureurs ou avoir prescrit de l’EPO à certains d’entre eux. Pourtant, le nom de Bernard Sainz est encore associé au dopage dans le cyclisme sur plusieurs décennies. Condamné à plusieurs reprises dans des affaires et radié de la médecine, celui qui est surnommé "Docteur Mabuse" clame toujours son innocence dans une interview à Ouest-France.
"Je suppose que c’est Pogacar qui a fait le jeûne, mais je n’ai jamais été en relation avec Pogacar"
"Ma réputation ce sont des rumeurs, ce ne sont pas des faits précis", assure le naturopathe de 81 ans. "Je n’ai jamais eu un coureur qui était contrôlé positif à un contrôle antidopage. Jamais. C’est quand on a un contrôle antidopage dans une équipe que la Fédération essaie de savoir qui est le dopeur pour poursuivre le dopeur. Moi, j’étais poursuivi alors que je n’avais pas de coureur dopé."
Bernard Sainz explique avoir été adopté dans le peloton grâce ses méthodes de jeûne et de nutrition appréciées de très nombreux coureurs, sans jamais avoir eu recours à des produits interdits. Et son expertise sert encore les générations actuelles. "J’ai pratiquement eu tous les meilleurs Français. Jusqu’à très peu de temps", assure-t-il. Mais aussi les nouvelles stars du peloton comme Mathieu van der Poel, et possiblement Tadej Pogacar, par le biais de son directeur sportif Mauro Gianetti, dont il est très proche.
"Mathieu van der Poel a récupéré toutes les recommandations que je donnais à son grand-père, Raymond Poulidor", explique-t-il. "Oui, nos chemins se sont croisés. Il y a une transmission. Je vais prendre un autre exemple. Il y a quatre ans, un ancien coureur suisse m’appelle. Je l’avais fait venir à La Française des Jeux en 1997. Il était tellement content de sa première année qu’il m’a offert son vélo, c’est un beau cadeau. Cet ancien coureur, c’est Mauro Gianetti, le manager de l’équipe UAE, et il me dit: ‘Quand j’étais cycliste, tu me faisais faire des jeûnes, c’était fantastique, j’étais en pleine forme, tout neuf. J’avance un peu dans l’âge, j’aimerais bien en refaire un.’ Donc je lui envoie tous les remèdes, des plantes d’Amazonie, trois jours de jeûne, cinq jours de fruits acides, une ou deux semaines de réalimentation, de nutrithérapie et il me rappelle deux mois après en me disant: ‘Qu’est-ce que ça fait comme bien tes jeûnes à des sportifs’. Donc je suppose que c’est Pogacar qui a fait le jeûne. Mais je n’ai jamais été en relation avec Pogacar. En revanche, Gianetti me demande encore plein de conseils."