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Châteauroux-PSG: ça donne quoi, le premier investissement de l'Arabie saoudite dans le foot français ?

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Pas au mieux en National, le club de Châteauroux reçoit ce vendredi le Paris Saint-Germain lors des 32es de finale de la Coupe de France. L’occasion de mettre en lumière le premier investissement majeur d’un propriétaire saoudien dans le football français.

Parfois annoncée (ou fantasmée) du côté de l’OM ces dernières années, l’Arabie saoudite n’a toujours pas débarqué sur la Canebière. A la place, le pays du Golfe a signé son premier investissement en France en mars 2021 du côté de Châteauroux.

Mais contrairement au Qatar à Paris, adversaire de la Berrichonne ce vendredi en Coupe de France, ou aux Emirats arabes unis à Troyes (via le City Football Group), l’actuel 14e de National (D3) veut changer de dimension grâce à un investisseur privé et non via un fonds souverain.

>> Tous sur les 32es de finale de Coupe de France

La volonté d’un investisseur privé

Devenu propriétaire du club de Châteauroux grâce à sa société United World basée à Genève en Suisse, le prince Abdullah bin Mosaad ne veut pas faire n’importe quoi avec ses finances. Contrairement au PIF, capable de se payer Newcastle et d’y investir près de 235 millions pour les transferts en l’espace d’un an, le patron de la Berrichonne cherche à bâtir un projet durable dans le football.

Au moment du rachat de l’équipe, le nouveau propriétaire ne cachait pas son envie de remettre la formation au centre du projet afin d'"élever le niveau du club, les installations et le niveau de l’équipe" et de le faire "dans la durée".

Le prince saoudien Abdullah bin Mosaad, propriétaire de Châteauroux
Le prince saoudien Abdullah bin Mosaad, propriétaire de Châteauroux © Icon Sport

Ce petit-fils du fondateur de l’Arabie saoudite a mis la main sur plusieurs équipes à travers l’Europe et le monde. La plupart du temps, ses achats ont constitué des jolis coups avec des équipes prometteuses ou traversant une mauvaise passe.

C’est dans ce contexte qu’il a ainsi mis la main sur Sheffield United en Angleterre dès 2011 ou Beerschot en Belgique, Al-Hilal à Dubaï et le FC Kerala en Inde. A chaque fois, l’homme d’affaires a repris en main des clubs à l’échelon inférieur avec la volonté de les faire remonter dans l’élite ou vers le sommet de leur championnat.

Le sportif un peu à la peine

Acheté en Ligue 2, où il occupait la dernière place du classement au moment de l’arrivée d’Abdullah bin Mosaad, Châteauroux n’a pas réussi son opération sauvetage en 2021-2022. Malheureusement pour le club du Berry, malgré un bon début de campagne en National, il a perdu du terrain dans sa tentative de retrouver la L2. Seulement 14e après 16 matchs, la Berrichonne va devoir cravacher pour rester en troisième division française.

"Même si l’on avait très bien démarré le championnat, on a eu ensuite une très mauvaise série qui nous a conduit à un mauvais classement qui n’est pas notre objectif, a reconnu Michel Denisot, président non-exécutif du club, auprès de RMC Sport avant la réception du PSG. Je pense que l’on a un bon effectif de National, c’est sûr, mais de là à pouvoir concurrencer le Paris Saint-Germain… ce n’est pas possible."

Châteauroux, le fantasme de la formation à la française

Avec une fortune personnelle autour des 200 millions d’euros, Abdullah bin Mosaad ne dispose pas des finances des autres propriétaires en provenance du Golfe. Mais celui qui pourrait rapidement retrouver la Premier League avec Sheffield United (actuellement deuxième de Championship) a choisi de miser sur son centre de formation à Châteauroux. Une solution qui lui permet de ne pas dépenser des sommes folles et qui met en valeur la qualité de la formation locale.

Avant de servir de village olympique pour les épreuves de tir des JO de Paris 2024, près de 120 pensionnaires vont bientôt être accueillis dans des infrastructures flambant neuves à la United World Academy dans l’Indre. Cette structure privée et indépendante juridiquement de la Berrichonne appartient au même propriétaire que le club de National. Mais le centre n’est pas uniquement destiné aux jeunes des bleus et rouges.

"Ce projet d’académie s’oriente autour de trois axes principaux, explique Patrick Trotignon, le directeur général du club et responsable de l’académie auprès du journal L’Equipe. Il y a l’académie résidentielle avec des jeunes hébergés à Châteauroux, des after-school en partenariat avec des écoles privées et des stages lors des vacances scolaires."

L’ancien dirigeant du Servette FC et d’Évian Thonon-Gaillard a précisé au sujet des passerelles et des nombreux partenariats envisagés que la volonté restait à terme d’aider les meilleurs jeunes à rejoindre l’un des trois clubs de United World en Europe: "L’idée est de leur dire, venez vous former en France, vous gagnerez du temps en matière d’adaptation, de discipline, d’alimentation et de climat."

JGL