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Coupe du monde 2022: la FFF et Amnesty International militent pour la création d’un fonds pour les travailleurs

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La Fédération française de football et l’ONG Amnesty International France ont pris position ce mardi pour la création d’un fonds destiné à indemniser les travailleurs des chantiers du Mondial 2022 au Qatar.

Catastrophe écologique pour les uns, terrible erreur humaine pour les autres… la Coupe du monde 2022 suscite un flot de critiques ces derniers semaines à mesure que le rendez-vous approche. Un peu plus d’un mois avant le début du Mondial au Qatar (du 20 novembre au 18 décembre), plusieurs villes françaises comme Lille, Bordeaux, Marseille ou Paris ont annoncé qu’elles boycotteraient l’événement et ne diffuseraient aucun match sur écran géant. En marge de Think Football, l'événement annuel organisé par News Tank ce mardi au siège de la FFF, Amnesty International France a réclamé la création d’un fonds destiné à indemniser les travailleurs des chantiers des stades au Qatar. Un projet soutenu par la Fédération française de football.

"Nous avons toujours tenté de maintenir un dialogue avec les sponsors et de les interpeller sur les enjeux liés aux droits humains. Dès 2015-2016, nous avions interpellé des sponsors de la FIFA. La FIFA engendrera 6 milliards de dollars de bénéfices durant l'événement, a lancé Lola Schulmann, chargée de plaidoyer au sein de l’ONG. Nous souhaitons qu’il y ait un montant qui soit abondé à une enveloppe de 440M$ (442 M d'euros) pour un fonds d’indemnisation des victimes de l’organisation de cet événement. Une somme qui correspond à ce que l’ensemble des équipes recevront. Un montant symbolique, mais le symbolique est nécessaire."

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La FFF milite auprès de la FIFA

Egalement représentée lors du congrès organisé à son siège, la Fédération française de football s’est engagée à soutenir la création d’une caisse d’indemnisation pour les travailleurs au Qatar. Depuis l’attribution de la Coupe du monde au Qatar, environ 6500 migrants seraient morts dans le pays selon une enquête du journal The Guardian. Un total qui serait en grande partie relié aux chantiers destinés à accueillir la compétition. Ce mardi, Philippe Diallo a rappelé l’engagement de la FFF auprès des travailleurs en soutenant ce fonds pour leur verser de l’argent.

"Des démarches auprès du Comité Suprême qui gère l’organisation ont été réalisées pour que les prestataires soient conformes à ce que nous avons rédigé. Et avec plusieurs fédérations européennes, des mesures ont été proposées pour créer un centre d’accueil pour les travailleurs migrants, crée un fond d’indemnisation et une dernière plus symbolique avec un brassard pour les capitaines, a estimé le vice-président de la FFF. Nous avons soumis à la FIFA et au Comité Suprême ces propositions."

Et le dirigeant de l’instance nationale de préciser: "On doit accompagner les évolutions et ne pas boycotter. Les évolutions que l’on commence à constater doivent se prolonger après la Coupe du Monde. Nous avons une mission de jouer au football, de rassembler et d’unir au-delà de la politique. On doit rassembler. Nous ne sommes pas dans l’hypocrisie. Nous sommes dans une démarche de progrès à l’occasion de ce Mondial."

Quatre sponsors majeurs de la FIFA favorables à ce fonds

Toujours lors de sa prise de parole du jour, Lola Schulmann a aussi confirmé qu’Amnesty International avait contacté des sponsors de la FIFA afin de discuter avec eux de ce fonds d’indemnisation pour les travailleurs migrants au Qatar. Et l’initiative de l’ONG semble avoir reçu un bon accueil auprès de plusieurs d’entre eux dont plusieurs partenaires majeurs du Mondial 2022.

"Cette année, en juillet, nous avons envoyé un courrier à l’ensemble des sponsors de la FIFA pour leur demander de soutenir le fonds d’indemnisation, a encore assuré Lola Schulmann. Nous avons obtenu quatre réponses positives (Coca-Cola, McDonald’s, Adidas, Budweiser, NDLR). Les autres n’ont pas répondu ou souhaité engager de dialogue."

Jean-Guy Lebreton avec Nicolas Pelletier