Coupe du monde 2022: la ministre des Sports met la pression sur la FFF par rapport au Qatar

Amélie Oudéa-Castéra veut en avoir le coeur net. La ministre des Sports a demandé à la Fédération française de football (FFF) de lui fournir des preuves de son action concernant les droits de l'homme lors de la Coupe du monde 2022 au Qatar dans un courrier que l'AFP a pu consulter mercredi.
Ce courrier détaille notamment les différents axes sur lesquels va se concentrer la mission d'audit visant l'instance que la ministre a confiée à l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche. Cette mission, "qui va prendre attache dans les tout prochains jours" avec le président de la fédération Noël Le Graët, a été déclenchée le 16 septembre dernier après la parution dans So Foot de témoignages accusateurs contre la FFF et ses dirigeants.
Mais dans ce courrier, la ministre aborde également la Coupe du monde au Qatar (20 novembre - 18 décembre). Elle rappelle qu'elle avait a "insisté" lors d'une rencontre avec le vice-président délégué de la FFF, Philippe Diallo, pour que la fédération "prenne rapidement les mesures permettant de s'assurer que la participation de notre équipe de France à la Coupe du monde au Qatar puisse se faire dans le respect de nos valeurs relatives aux droits de l'homme et à la transition écologique", écrit-elle.
Connaître les "initiatives concrètes" de la FFF
Si la ministre explique avoir bien "noté" le communiqué de presse du 23 septembre dans lequel la FFF met "en avant" plusieurs démarches entreprises, elle demande à l'instance de lui faire part des "avancées" sur ces "enjeux". "Sur le point relatif à la vérification des conditions de travail sur le camp de base de l'équipe de France en particulier, je vous demande de me faire connaître, dès à présent, les initiatives concrètes que vous avez prises et vous me communiquerez également, le moment venu, le bilan des prochaines visites sur place", ajoute-t-elle.
Dans une lettre ouverte diffusée deux jours avant Danemark-France le 25 septembre, à Copenhague, Amnesty International avait regretté le "silence assourdissant" des Bleus "face aux milliers de travailleurs migrants décédés sur les chantiers qataris, et aux milliers d’autres soumis au travail forcé". Philippe Diallo a alors ensuite assuré que l'instance travaillait avec plusieurs autres fédérations à un fonds d'indemnisation des victimes d'accidents du travail sur les chantiers de la Coupe du monde.