Coupe du monde 2022: les joueurs du Maroc n'ont "rien à envier aux autres nations" pour l'ancien DTN Nasser Larguet

A l’inverse de la France, du Brésil ou l’Argentine, la présence du Maroc parmi les huit sélections qualifiées pour les quarts de finale de la Coupe du monde 2022 constitue une surprise. Auteurs d’une performance historique en éliminant l’Espagne au tour précédent, les Lions de l’Atlas ont marqué les esprits au Qatar. Très costauds, les protégés de Walid Regragui défieront le Portugal samedi pour une place dans le dernier carré. Un parcours fantastique qui trouve une partie de son explication dans les changements effectués au sein de la Fédération. Une évolution racontée par Nasser Larguet lors de son passage ce mercredi dans l’émission l’After Foot sur RMC.
"Mon retour au Maroc, dont je suis originaire, s’est fait en 2007 à la demande du palais royal et de sa majesté le roi, a estimé l’ancien DTN de la Fédération marocaine. C’était pour la création de l’académie Mohamed VI qui a ouvert ses portes en 2009. Et puis j’y ai passé deux années pour reconstruire et détecter les jeunes J’ai entrainé les jeunes, dont quatre sont dans l’équipe nationale actuellement au Qatar."
>> Maroc-Espagne (0-0, 3 tab à 0)
Larguet: "95% de cette équipe évolue en Europe"
Nayef Aguerd, Youssef En-Nesyri, Reda Tagnaouti ou encore Azzedine Ounahi ont ainsi été en partie façonnés par Nasser Larguet. Entre les joueurs qu’il a croisés et ce qu’il a vu du travail au sein du foot marocain, la réussite actuelle du Maroc n’a toutefois rien d’une surprise pour le technicien.
"En tout honnêteté, c’est tout à fait logique parce que cela avait déjà démarré avec Hervé Renard quand il y était, a raconté l’entraîneur franco-marocain. […] Pratiquement 60 à 70% des joueurs qui figurent dans cette équipe nationale ont déjà joué la Coupe d’Afrique et c’est leur deuxième Coupe du monde. Cela veut dire qu’en termes d’expérience ou de performance, ils ont l’habitude. En plus, 95% de cette équipe évolue en Europe et puis il y a des joueurs qui sont dans des championnats majeurs. On pense à Hakim Ziyech qui est à Chelsea ou Nayef Aguerd à West Ham et Achraf Hakimi, etc. Ils emmagasinent de l’expérience et je pense qu’ils n’ont rien à envier aux autres nations."
Larguet pas surpris par la qualification
Adversaire du Portugal pour une place en demi-finales, le Maroc a déjà réussi son Mondial en sortant d’une poule relevée avec la Croatie et la Belgique, respectivement finaliste et troisième en 2018. Mais Nasser Larguet y croyait avant même le début de la compétition au Qatar.
"En toute honnêteté, arriver en quarts de finale n’était pas une grande surprise, a enchaîné l’ancien coach de l’OM. Même quand j’ai vu le tirage au sort des groupes, quand je les voyais avec la Croatie, la Belgique et le Canada, j’étais persuadé qu’ils allaient passer au deuxième tour. Peut-être pas premiers mais ils avaient les qualités et le potentiel pour le faire."
Larguet salue la patte défensive de Regragui
Critiqué pour le jeu minimaliste et très défensif pratiqué contre l’Espagne en huitièmes, le Maroc n’a fait qu’appliquer la tactique mise en place avec succès par Walid Regragui. Depuis son arrivée à la tête des Lions de l’Atlas en août 2022, le sélectionneur a vu sa défense tenir bon. Aucun joueur adverse n’a réussi à marquer lors des sept deniers matchs de l’équipe du Maghreb. Le seul but encaissé au Mondial, face au Canada, est un csc de Nayef Aguerd.
"L’équipe espagnole était une équipe très joueuse et si on se livrait, il y aurait eu beaucoup d’espace pour cette équipe-là. Il fallait changer et c’est aussi l’un de progrès du football marocain, a encore noté Nasser Larguet au micro de RMC. C’est vrai que l’on était très joueurs, très portés vers l’offensive et parfois on s’oubliait sur le plan défensif. Cela nous a coûté quelques performances au haut niveau que cela soit dans les Coupes d’Afrique ou dans les Coupes du monde. Je pense que la patte de Walid Regragui fait que le joueur marocain a maintenant pris conscience qu’il y a des moments où il faut faire le dos rond et peut-être profiter de certaines transitions offensives. Chaque match a sa vérité et Walid Regragui a bien mené sa barque sur le match face à l’Espagne."
Et Nasser Larguet de rappeler les bases en guise de conclusion: "Dans une compétition de très haut niveau, le plus important c’est de gagner et de passer des tours. Malheureusement, c’est parfois au détriment de la qualité du jeu."
En cas de nouvelle victoire contre le Portugal, le Maroc deviendra la première équipe africaine de l’histoire qualifiée pour les demi-finales de la Coupe du monde.