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Equipe de France: pourquoi le 3-5-2 de Deschamps reste perfectible à 8 mois du Mondial

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L'équipe de France s'est imposée ce vendredi (2-1) au Stade Vélodrome face à la Côte d'Ivoire lors d'une rencontre amicale, où Didier Deschamps a continué de disposer ses hommes en 3-5-2. Si le système reste perfectible comme l'a noté le sélectionneur, il continue de convaincre avec l'apport notamment des pistons Théo Hernandez et Kingsley Coman.

Didier Deschamps a reconduit son système. Opposée à la Côte d'Ivoire ce vendredi au Stade Vélodrome lors d'une rencontre amicale, l'équipe de France s'est alignée en 3-5-2, avec deux pistons et Antoine Griezmann au soutien d'Olivier Giroud et de Christopher Nkunku, qui honorait sa première sélection.

Pour l'occasion, Raphaël Varane s'est installé dans l'axe avec Jules Koundé et Lucas Hernandez à ses côtés. Kingsley Coman et Théo Hernandez ont été positionnés sur les côtés. Le piston de l'AC Milan s'est distingué trois minutes après l'ouverture du score de Nicolas Pépé en délivrant un centre pour Olivier Giroud, qui n'a pas manqué l'occasion pour égaliser (22e). Le cadet des frères Hernandez s'est rapidement rattrapé de l'action du but du joueur d'Arsenal, où la défense a montré des faiblesses, avec une succession d'erreurs individuelles, dont l'une de Théo. De manière globale, face à une équipe venue avec des intentions, les Bleus n'ont pas affiché une impression de solidité défensive, et le système posera forcément à nouveau des questions face à des adversaires d'un autre calibre.

"Il y a des ajustements à opérer", selon Deschamps

Interrogé sur les lacunes de son nouveau système, Didier Deschamps préférait noter le positif. "Je ne veux pas qu’on soit à cinq, quitte à se retrouver parfois dans des un contre un. C’est bien d’avoir un système en face avec trois attaquants, on l'avait déjà eu face à l'Espagne. Ils nous ont posés des problèmes mais nos pistons leur ont posés des problèmes aussi, a répondu le sélectionneur des Bleus. Ils n’ont pas toujours su les résoudre. Il y a des ajustements à opérer, il faut faire en sorte qu'on ait moins de problèmes sur le plan défensif."

Si Deschamps avait déjà sorti un 3-5-2 face à la Suisse lors des huitièmes de finale du dernier Euro, où les Bleus ont été éliminés, les profils de Benjamin Pavard et Adrien Rabiot n'offraient pas les mêmes garanties pour jouer les pistons. Pour la sixième fois consécutive ce vendredi, depuis la rentrée de septembre, Deschamps a disposé ses hommes en 3-5-2. "J'ai l'impression qu'il n'y a plus de doute possible sur la tactique que va adopter Didier Deschamps avec trois défenseurs dans l'axe et deux pistons, qui en plus, vont être des joueurs offensifs. Il y a une petite révolution dans la pensée de l'équipe de France", s'est emballé Daniel Riolo lors de l'After Foot sur RMC après la rencontre.

Depuis l'instauration de ce nouveau schéma, Théo Hernandez a été titularisé à cinq reprises, Notamment lors de la dernière Ligue des nations où la France a remporté le titre. Depuis ses débuts avec la sélection nationale, Théo Hernandez a confirmé qu'il avait un profil à vocation offensive. Son bilan affiche déjà un but et quatre passes décisives.

"Je ne suis pas sûr que Deschamps, dans les gros matchs, garde Coman en piston", juge Diaz

A droite, reste à savoir si Kingsley Coman aura l'avantage sur des joueurs plus défensifs comme Benjamin Pavard, qui peut aussi jouer dans l'axe. Face à la Belgique et à l'Espagne en Ligue des nations, le défenseur de métier avait tenu la place à droite en l'absence alors de Coman, en phase de reprise après une opération du cœur. "La tactique devrait être en 3-5-2 mais je ne suis pas sûr du tout que Deschamps, dans les gros matchs, garde notamment Kingsley Coman en piston, a estimé Kevin Diaz. Je l'ai vu en conflit parfois avec son équipe entre qui doit monter ou qui doit couvrir. Coman n'est pas un latéral droit et ça ne le sera jamais. Même Théo Hernandez doit faire attention puisqu'il a joué ailier gauche et Deschamps a pensé son temps en première période à lui demander de défendre. Il faut accepter le déséquilibre et que les défenseurs défendent à trois contre trois."

Si la première période a été plutôt emballante face à la Côte d'Ivoire, la seconde s'est montrée plus quelconque. De son côté, Kingsley Coman a continué de provoquer, avec notamment des centres à destination de Griezmann (63e ou de Giroud (87e)). L'ancien joueur parisien a été même plutôt solide en défense. Habitué à ce système de 3-5-2 avec Franck Haise, Jonathan Clauss a remplacé le joueur bavarois en fin de partie (89e), connaissant ses premières minutes internationales à 29 ans. Le Lensois s'inscrit forcément désormais comme un prétendant au poste, de doublure dans un premier temps, en vue du Mondial, d'autant plus si Deschamps considère la polyvalence de Pavard.

Un système pas encore tout à fait maîtrisé par les défenseurs centraux

Outre sur le choix des pistons ou au milieu de terrain, à l'image de la performance d'Aurélien Tchouaméni, buteur pour le 2-1, qui posera forcément question pour la suite, Didier Deschamps devra trouver d'ici la Coupe du monde une ossature dans l'axe de la défense. "J'aurais envie que les trois soient des bons joueurs de ballon mais qu'ils soient aussi des brutasses, des costauds. Quand on regarde les trois face à la Côte d'Ivoire, quid de Varane avec son état de forme? Je ne le trouve pas si rayonnant qu'il a pu l'être", se questionne Riolo pour le profil des centraux. "Il n'y a que William Saliba qui joue comme ça en club. Même en étant un grand joueur de foot, il y a un moment où on maîtrise ou non le système en jouant tout le temps avec ou en le pratiquant une fois tous les deux mois", complète Diaz, sur le niveau montré par Raphaël Varane, remplacé justement par Saliba à l'heure de jeu.

D'ici le début de la Coupe du monde, où la France défendra son titre, Didier Deschamps a encore près de neuf mois et plusieurs rassemblements pour perfectionner son système et statuer sur le choix des hommes qui le composeront.

GL