Euro 2016 : pourquoi Kingsley Coman va être la star des Bleus

Kingsley Coman - AFP
Parce qu’il maitrise très bien l’art du tacle
« Je vais juste faire un petit point sur le racisme. Dans l’équipe, il y a beaucoup de joueurs de couleurs, des joueurs d’origines différentes. Le racisme, je ne vois pas où il est. Je ne vois pas pourquoi il viserait un seul joueur et pas d’autres de communautés différentes. C’est du n’importe quoi. » On entend encore d’ici le bruit de la déflagration provoquée par les propos de Kingsley Coman. Ou celui, plus sec, du tacle bien autoritaire que le joueur du Bayern Munich a adressé directement à son ainé en équipe de France Karim Benzema. Les propos du Madrilène envers les critères de sélection de Didier Deschamps n’ont pas plu à Kingsley Coman.
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Ce dernier n’a pas eu peur de prendre position, lui, qui n’a pas encore 20 ans (il les aura trois jours après le match d’ouverture des Bleus face à la Roumanie) et ne compte que 4 sélections (1 but) en Bleu. Pas eu peur de remettre son coéquipier tricolore à sa place, en public, comme il n’avait pas eu peur, non plus, de tacler son ancien partenaire au PSG Zlatan Ibrahimovic (« ce n’est pas un joueur qui va vers les jeunes pour donner des conseils. Il se soucie davantage de lui-même. Notre relation était complètement neutre », ndlr) et ainsi d’éteindre la polémique lancée par ce dernier. Il n’y a pas que Denis Brogniart qui sache éteindre des feux de camps. Kingsley Coman le fait aussi à merveille.
Parce qu’il est plus qu’un super-sub
Lorsqu’on a évoqué le sujet avec lui la réponse a été claire. « Je suis quelqu’un qui aime et veut jouer au football. Le statut de super remplaçant ? Ce n’est pas le statut auquel j’aspire le plus. » En clair, Kingsley Coman ne se voit pas comme super-sub. Mais il ne faudra pas compter sur lui pour mettre le bazar si son temps de jeu ne rejoignait pas celui d’un titulaire. « Il y a un coach. J’ai déjà la chance d’être ici. Si j’ai la chance d’être un super remplaçant, je donnerai tout » a assuré l’ancien Turinois en conférence de presse. Et il tiendra promesse.
D’abord parce qu’il ne s’estime pas particulièrement en concurrence avec quelqu’un. « Je ne sens pas une hiérarchie », a-t-il glissé. Ensuite parce que le sélectionneur ne dit finalement pas autre chose à son sujet. « Contre le Cameroun, il a confirmé tout son potentiel dans son registre, avec beaucoup de percussion et de vitesse. S’il est là, il peut bousculer la hiérarchie. » Et enfiler la tenue du titulaire qu’il prétend un jour devenir.
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Parce qu’il a fait très, très fort cette saison
Quand il joue, Kingsley Coman déçoit rarement. Et le jeune homme, formé au PSG avant de filer à la Juve puis au Bayern Munich, n’est pas non plus du genre à laisser passer sa chance. Griezmann et Martial absents contre le Cameroun ? L’intéressé avait des points à marquer, ce qu’il a fait. Des différences constantes sur son côté droit, une capacité à éliminer aussi somptueuse à l’œil nu que dévastatrice pour le camp adverse et une passe décisive (délivrée côté gauche, preuve de ses talents de percussion et d’adaptation) pour l’ouverture du score de Blaise Matuidi : le compte est bon, même si, contrairement à son dernier match face à la Russie, il n’a pas marqué.
Il vient gonfler une saison réussie en championnat avec le Bayern (23 matches de Bundesliga, 4 buts et 6 passes décisives) où il a longtemps repris le flambeau de Franck Ribéry, blessé. Surtout, il aura marqué les esprits en quarts de finale de Ligue des champions, en éliminant presque à lui tout seul la… Juve : d’abord en offrant le but égalisateur à Thomas Müller, puis en scellant le succès des siens dans la prolongation (4-2).
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Parce qu’il est ambitieux, tout simplement
Quelle star en devenir peut prétendre l’être à court ou moyen terme sans avoir une bonne dose d’ambition ? Son discours est posé. Mature. Parce qu’il a déjà gagné des titres majeurs, comme ces deux championnats de France avec le PSG (2013, 2014), son doublé national avec la Juventus de Turin (2015, 2016), la Coupe d’Italie (2015), la Coupe d’Allemagne (2016) et la Bundesliga avec le Bayern (2016). Ou vécu une finale de C1, lui qui avait remplacé Patrice Evra en toute fin de match.
Alors lorsqu’on lui avance les demi-finales comme objectif pour les Bleus à l’Euro, Coman n’est pas franchement d’accord. « C’est notre objectif ? Je ne le savais pas. Avec ou sans les blessures, ça ne change rien. On a un groupe de qualité. Pour moi, l’objectif est d’aller le plus loin possible, gagner. » Un discours de gagneur. Et assurément de grande star en devenir.