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Arbitrage, Ballon d'or, Super League... Le Real Madrid est-il devenu fou?

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Dans un contexte délétère autour de l'arbitrage, qu'il a lui-même initié, le Real Madrid s'est incliné samedi en finale de Coupe du Roi face au FC Barcelone (3-2, ap). Si un mince espoir demeure en Liga, le bilan de la saison du club merengue s'annonce bien terne, ponctué par ailleurs par de nombreuses polémiques.

Vainqueur de sa 15e Ligue des champions le 1er juin dernier face au Borussia Dortmund, le Real Madrid vit une saison 2024-2025 bien plus tourmentée. Battu en finale de Coupe du Roi par le FC Barcelone après prolongation (3-2) ce samedi, pour son troisième revers de suite dans un Clasico, le club merengue enchaîne les polémiques et les prises de position qui ne font pas particulièrement honneur à son statut de plus grand club du monde.

En marge de ce rendez-vous en Coupe du Roi, le Real avait dégainé dès mercredi, par le biais de sa chaîne officielle, une vidéo remettant en question le niveau et l'intégrité de l'arbitre Ricardo de Burgos Bengoetxea. En conférence de presse vendredi, l'intéressé peinait à retenir ses larmes: "Quand ton enfant rentre en pleurant du collège parce qu'on lui dit que son père est un voleur, c'est vraiment dur."

Si cette finale a été émaillée par plusieurs décisions litigieuses (la plupart contre le Barça, d'ailleurs), plusieurs joueurs du Real Madrid ont vrillé en fin de match. Le plus véhément a été le défenseur Antonio Rüdiger, finalement expulsé pour avoir lancé un objet en direction de l'arbitre alors qu'il se trouvait sur le banc de touche. L'Allemand a dû être retenu par ses coéquipiers. Jude Bellingham et Lucas Vazquez ont aussi pris un rouge pour leur mauvais comportement.

L'attitude du Real Madrid régulièrement critiquée

De leur côté, les supporters madrilènes ont également repris l'habituel refrain "Corruption à la Fédération" à chaque décision contestable de l'arbitre. Après la conférence de presse des officiels, le Real Madrid avait suspendu la sienne dans la foulée, laissant planer le doute sur un boycott de cette finale, avec la volonté de changer les arbitres. "Ce n’est pas du football, c’est une prise de pouvoir", dénonçait alors Javier Tebas, président de la ligue espagnole.

Ce n'est pas la première fois, au cours des derniers mois, que Tebas sort publiquement du bois pour dénoncer l'attitude madrilène et celle de son président Florentino Perez. "On dirait que tout monde est contre le Real, contre ses projets", ironisait Tebas en février dernier, après une nouvelle dénonciation de l'arbitrage. "Ils pleurent. Quand le Real Madrid gagne, c’est grâce à ses efforts et quand il perd, c’est à cause des décisions arbitrales."

Tebas lui-même estimait déjà à ce moment que le Real Madrid avait "perdu la tête", avec la construction d'un "narratif de victime". En février dernier, en marge d'une réunion entre les différents acteurs du football espagnol, le Real Madrid était là encore pointé du doigt pour son attitude vis-à-vis du corps arbitral. "Le Real Madrid tente de détruire le football espagnol", assurait José María Del Nido Carrasco, président du Séville FC. "Il le fait depuis longtemps avec Real Madrid TV et par le biais de différentes pratiques. Nous ne pouvons tolérer qu'un club de l'envergure du Real Madrid tente de nous détruire."

Boycott du Ballon d'or, menace de la Super League...

En octobre dernier, le Real Madrid s'était fait également remarquer en boycottant la cérémonie du Ballon d'or, contestant la victoire de Rodri face à Vinicius. Personne n'était venu chercher par exemple le trophée remis au club merengue, pour le prix du club masculin de l'année. Rédacteur en chef de France Football, l'organisateur de la cérémonie, Vincent Garcia lançait: "Au dernier moment, je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas si certains ont paniqué, certains ont voulu changer la règle du jeu. J’ai eu une grosse pression du Real Madrid, comme d’autres clubs."

Président du Real Madrid depuis 2009, en ce qui concerne son deuxième mandat, Florentino Perez semble lui toujours travailler sur le projet de Super League. Le dirigeant madrilène aurait confié fin 2024, en marge de l'assemblée de son club, qu'il planchait sur une nouvelle version. Le dirigeant n'a jamais bougé de sa ligne depuis l'annonce du projet en 2021, pourtant rapidement avorté. "Le football européen n'appartient pas au président de l'UEFA", résumait Perez en 2023. "Le football espagnol n'appartient pas au président de la Liga. Le football n'est le monopole de personne, car il appartient à tous. C'est pourquoi le projet de Super League est plus nécessaire que jamais au niveau européen."

Deuxième de Liga à cinq journées du terme, avec quatre points de retard sur le Barça, le Real Madrid se déplacera en Catalogne le 11 mai prochain, pour une dernière occasion de sauver sa saison. Si les hommes de Carlo Ancelotti ont remporté la Supercoupe d'Europe et la Coupe intercontinentale, ils ont surtout déçu dans les gros rendez-vous ces derniers mois, avec un jeu souvent peu inspiré. Au-delà des polémiques, voilà sans doute un constat bien plus implacable, qui pourrait d'ailleurs coûter la place du technicien italien.

GL