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Real: insultes racistes, mannequin pendu... pourquoi Vinicius Jr est ciblé aussi violemment par les supporters adverses

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Menacé par les supporters de l’Atlético de Madrid avant le quart de finale de Coupe du Roi de ce jeudi (21h), Vinicius Jr est violemment pris à partie par les fans et joueurs adverses depuis le début de saison pour différentes raisons qui déchainent la violence.

L’appel au respect de Vinicus Jr lancé mercredi par Carlo Ancelotti a laissé indifférents les ultras de l’Atlético de Madrid. Le groupe "Frente Atletico" s’en est pris de manière nauséabonde au Brésilien quelques heures plus tard en pendant une poupée portant son maillot depuis un pont proche d’un centre d’entraînement du Real, avant le quart de finale de Coupe du Roi contre le Real, ce jeudi (21h). Le dernier dérapage d’une longue série d’abus depuis le début de saison.

Insultes racistes, incitation à la violence… des attitudes de plus en plus décomplexées

Le style du jeu du Brésilien agace, autant que ces célébrations à base de pas de danse, jugés irrespectueux. Quatre ans et demi après son arrivée au Real (à 18 ans, contre 45 millions d’euros en provenance de Flamengo), Vinicius est désormais bien connu des défenseurs adverses qui ne l’épargnent pas. Mais les attitudes haineuses à son égard ont atteint un niveau inquiétant, parce qu’elle sont de plus en décomplexées.

Cela a débuté en septembre dernier quand l’entraîneur de Majorque a invité ses joueurs à s’en prendre physiquement au Brésilien pour l’arrêter. "Frappe-le, frappe-le", aurait lancé Javier Aguirre en direction du Brésilien qui s’était accroché avec plusieurs adversaires en raison du traitement de faveur musclé de ces derniers. "Ils ne me laissent pas jouer, faute, faute, faute", s’était-il agacé auprès de son équipier Nacho.

Une semaine plus tard, Koke, milieu de terrain de l’Atlético, lui avait lancé une drôle de mise en garde s’il célébrait un but du Real en dansant. "Il y aura des problèmes s’il célèbre comme ça au Wanda, c’est certain et c’est normal", avait-il promis. Les supporters des Colchoneros avaient poussé la bêtise plus loin en entonnant des chants racistes contre Vinicius Jr avant la rencontre. Cela n’avait pas empêché le principal intéressé de célébrer l’ouverture du score de son équipe en dansant sous un torrent d’insultes.

Ce contexte toxique autour du Brésilien a aussi été alimenté par des déclarations d’acteurs du foot dans les médias. Ce fut le cas du président de l’Association des agents espagnols Pedro Bravo, qui avait invité l’ailier à "arrêter de faire le singe" dans El Chiringuito. L'émission s’était aussitôt excusée. Le joueur dénonce régulièrement ces abus qui le renforcent dans ses célébrations. Après un bon début de saison (5 buts en 7 matchs), il marque le pas et peine à se montrer décisif depuis. La conséquence, peut-être, d’une lassitude provoquée par ses attaques constantes.

Vinicius dénonce l'inaction des instances

Il s’est offert une parenthèse avec le Brésil pendant le Mondial lors duquel les joueurs de la Seleçao ont été critiqués pour leur manque de respect en enchainant les danses. Vinicius s’est au moins évité les insultes racistes des spectateurs. Mais celles-ci ont de nouveau fusé à son retour en club. Ce fut le cas dès son premier match à Valladolid (0-2) le 30 décembre. Il fut encore abondamment sifflé sur le terrain de Villarreal (2-1), puis à Bilbao. Mercredi, Carlo Ancelotti a dit qu’il s’attelait à "protéger physiquement et mentalement" son joueur défini comme sensible. Il avait déjà lancé une sort d’appel au calme en fin d’année.

"C’est vrai que tout le monde essaie de s’en prendre à Vinicius, avait-il remarqué. Les joueurs adverses avec des coups, les supporters rivaux, parfois l’arbitre. Nous devons tenir compte du fait qu’il est très jeune et qu’en ce moment tout le monde le provoque. Je ne pense pas que cela ait un sens car Vinicius aime jouer au football." Le joueur avait, lui, pris à partie les instances du football espagnol pour leur inaction face aux attaques racistes contre lui (la Liga a bien porté après les insultes à Valladolid). Ce jeudi, la Fédération espagnole, la Ligue et le conseil supérieur du sport se sont saisis de la provocation immonde des supporters de l’Atlético de Madrid. Le club a aussi condamné ces agissements.

NC