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Incidents OL-OM: qui décide de l’arrêt d'un match? Ce que dit le règlement de la LFP

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Au terme d’un imbroglio entre la Ligue et les pouvoirs publics, le choc de la 14e journée de Ligue 1 entre l’OL et l’OM a été définitivement arrêté par l’arbitre Ruddy Buquet ce dimanche. Si la LFP et le Préfet local se renvoient la faute, le règlement du championnat de France est très clair sur qui décide. RMC Sport vous explique tout.

Attendu avec impatience par les amateurs de foot français, le choc de la 14e journée de Ligue 1 entre l’OL et l’OM a viré à la catastrophe ce dimanche soir. La faute à un pseudo-supporter coupable d’avoir jeté une bouteille d’eau à la tête de Dimitri Payet après seulement quelques minutes de jeu. La faute aussi au reste de la soirée où après de nombreuses discussions entre les clubs, les pouvoirs publics, l’arbitre et la Ligue, le match a bien failli reprendre.

>> Revivez les incidents et la soirée d’OL-OM

Si les Lyonnais sont venus s’échauffer, les Marseillais ne sont jamais réapparus sur la pelouse du Groupama Stadium et après une heure et demie de suspense, Ruddy Buquet a officialisé l’arrêt définitif de cet Olympico. Selon les informations de RMC Sport, l'arbitre n'avait pas autorisé l'annonce du speaker sur la reprise du match. Ruddy Buquet nous a indiqué qu'il n'avait jamais été question de reprendre la partie.

Ensuite, les dirigeants des deux clubs et surtout la LFP et le Préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône se sont rejetés la faute au cours d’un fantastique imbroglio. Droit dans ses bottes, l’arbitre a ensuite assumé sa position: il n’a jamais voulu reprendre.

L’arbitre seul maître à bord selon l’article 549

Pendant que le Préfet de région accuse la LFP de s’être défaussée de toute responsabilité et l’arbitre d’avoir fait une volte-face, le règlement de la Ligue semble pourtant très clair. Ruddy Buquet reste seul maître du match et d’un éventuel arrêt et les pouvoirs publics, s’ils sont bien consultés, ne peuvent pas forcer la main de l’officiel si l’on se fie à l’article 549 du règlement intégral du championnat pour la saison 2021.

"Un match peut être interrompu, à plusieurs reprises, par l’arbitre, pour une durée indéterminée, en raison d’incidents graves pouvant entraîner ou non un retour des joueurs et de l’équipe arbitrale aux vestiaires. Le match ne peut reprendre que si les incidents graves ont cessé, indique ainsi le point relatif aux incidents en cours de match. Si la ou les interruptions de match ont manifestement été inefficaces, l’arbitre doit, en dernier ressort, après consultation des délégués de la rencontre et des représentants des autorités publiques, arrêter définitivement le match. De tels incidents relèvent de la compétence de la Commission de Discipline de la LFP. Toute décision de la Commission de Discipline est renvoyée pour enregistrement à la Commission des Compétitions."

Maracineanu veut des règles "écrites noir sur blanc"

Toujours selon les informations de RMC Sport, l’arbitre et le délégué ont toujours dit dans la réunion de crise pendant OL-OM qu’ils ne voulaient pas que le match reprenne. Le Préfet a mis en avant des risques à l’ordre public si le match ne reprenait pas. D’où les très longues tergiversations. Pour la Ligue, "le Préfet n’assume pas sa décision. Si telle était la décision qu’il voulait prendre il fallait l’assumer jusqu’au bout."

Soucieuse de lutter contre les incidents avec les supporters dans les stades de l’élite, la LFP a également convoqué en urgence la Commission de discipline. L’instance se réunira donc ce lundi afin de tenter de faire la lumière sur les débordements et la gestion de ce bouillant Olympico.

Du côté des pouvoirs publics, la ministre déléguée aux Sports Roxana Maracineanu a mis un gros coup de pression à la Ligue lors de son passage sur BFMTV ce lundi. La membre du gouvernement a réclamé une grande sévérité après les incidents du match OL-OM.

"Il faut que chacun se mette à travailler. On ne peut plus se cacher derrière son petit doigt et défendre chacun sa chapelle. Il y a des instances sportives. Il faut que les clubs mettent noir sur blanc ce qu'ils attendent de leurs supporters. Et qu'il y ait les sanctions en conséquence, individuellement pour les clubs et les supporters, qui soient écrites noir sur blanc dans le règlement, a lâché Roxana Maracineanu. Ce n'est pas le cas actuellement. Le règlement disciplinaire de la Fédération et donc de la Ligue ne considère pas que le public peut être fautif dans un cas comme celui-ci. Il n’y a pas, aujourd’hui, des sanctions contre les clubs qui puissent être prises au cas où des supporters malveillants sont mis en cause dans un match comme celui-là. Il faut que l’arbitre sache quoi faire. Hier tout le monde aurait dû être d'accord pour arrêter le match immédiatement."

JGL avec LB et JRe