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OL: "Ce ne sont pas des hommes", Toko Ekambi règle ses comptes avec les dirigeants et les supporters

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Prêté sans option d'achat au Stade Rennais par l'OL, Karl Toko-Ekambi s'est longuement confié pour So Foot sur son aventure difficile dans le Rhône, notamment à cause des critiques dont il a fait l'objet.

Le départ de Karl Toko Ekambi à Rennes - un prêt sans option d'achat - était une évidence pour le Camerounais, après une première partie difficile sur le plan collectif et individuel à l'OL (quatre buts en 19 matchs de L1). Souvent pris à partie par les supporters, le joueur de 30 ans est donc allé se relancer en Bretagne.

"Ce n’était pas prévu que je parte de Lyon. J’ai entendu beaucoup de choses, mais c’est moi qui ai demandé à quitter l’OL, clarifie l'ancien buteur de Villarreal pour So Foot. Le club et le coach ne voulaient pas que je m’en aille, mais j’ai insisté. Si on prend mon cas personnel, la saison dernière, je pense que je ne suis pas un joueur qui n’a pas fait son travail. Je n’ai pas compris pourquoi on a été sifflé en début de saison. C’est un ras-le-bol, c’est tout. Et il y a l’impression de ne pas être soutenu par le club."

"Ce sont toujours les mêmes profils qui sont ciblés à Lyon"

Blessé par le traitement qui lui est réservé, "KTE" en veut surtout à "l'institution" de l'OL. "Les supporters, je m’en fous. Honnêtement, j’en ai rien à foutre. Bizarrement, ceux qui sont pris pour cible, ce ne sont pas des Lyonnais. Le problème, c’est que ce sont toujours les mêmes joueurs qui sont ciblés. Maxwel Cornet, Bertrand Traoré, etc. Ce sont toujours les mêmes profils qui sont ciblés à Lyon, c’est tout", poursuit-il.

Pourtant, le natif de Paris ne digère pas les nombreuses banderoles déployées à son encontre dans les tribunes du Groupama Stadium. "On ne peut pas tout maîtriser, on ne peut pas tout gérer. Surtout pas une bande de sauvages dans les tribunes qui insulte des mamans [...] Quand ça insulte ta mère alors qu’elle est au stade… Quand ça met des photos de toi dans la ville avec écrit 'dégagez'. Quand certains membres du club m’envoient des lettres recommandées pour me mettre une amende, m’enlever ma prime d’éthique parce que j’ai tapé dans la poubelle… Ce n’est pas du soutien, ça. Ce ne sont pas des hommes. Ça montre qu’ils sont contre moi, comme les supporters. Et ce n’est pas bon pour le club."

Le joueur ne se voit pas revenir à Lyon  

Le fameux épisode de la poubelle, lors de son dernier match sous les couleurs lyonnaises - face à Strasbourg le 14 janvier - marque le point de rupture entre le club rhodanien et le Camerounais. "C’est de l’énervement. On est des humains, on a des humeurs. Quand votre photo est partout dans le stade, en grand, que lorsque vous touchez un ballon vous êtes sifflé… C’est dommage parce que je trouve que le club a un peu laissé faire, dénonce Toko Ekambi. On sort de l’hôtel, on voit nos photos. On arrive devant le stade, la sécurité laisse les supporters passer et nous caillasser."

Prêté jusqu'à la fin de la saison à Rennes, le buteur est toujours sous contrat avec l'OL jusqu'en 2024. Pour autant, ce dernier ne se voit pas retourner dans la capitale des Gaules le 1er juillet prochain. "Je ne pense pas rejouer à Lyon. Je n’espère pas en tout cas." Le message est clair.

AS