OM: pourquoi Payet a parlé de "têtes à dégonfler" après la défaite contre Clermont

Une déclaration d’après-match qui sème un peu le trouble, et qui met forcément en évidence quelques crispations dans le vestiaire marseillais. Qui était visé par cette sortie médiatique de Dimitri Payet, pointant du doigt, dimanche soir, des "têtes à dégonfler", après la déroute face à Clermont?
Comme Valentin Rongier ou Pau Lopez qui ont, eux, évoqué des soucis dans "l’attitude" ou dans "la mentalité", Payet ciblerait d’abord un état d’esprit… moins collectif, où chacun joue un peu trop pour sa pomme. Tout cela au cœur d’une période où les frustrations sont nombreuses pour le capitaine marseillais.
Payet dans le creux de la vague
Après avoir porté l’équipe en début de saison, le N°10 de l’OM fait moins de différences, seul. Il est un peu dans le dur physiquement, en ce début d’année 2022, et a le sentiment qu’il est difficile de compter sur le collectif pour faire gagner l’OM. Ce qui l’agacerait profondément.
Le mercato a aussi eu quelques effets indésirables. Jordan Amavi, très proche de Payet et très important pour la bonne humeur du vestiaire, n’est plus là. D’autres joueurs sont arrivés (Kolasinac et Bakambu), et sur cette même période un homme s’est mis à marquer et à prendre beaucoup de place dans l’animation offensive de l’OM: évidemment, Arkadiusz Milik. Depuis quelques semaines, Jorge Sampaoli tâtonne, cherche un vrai système de jeu… qui conviendrait parfois à l’attaquant polonais, parfois à Payet, si possible aux deux. Tout en y insérant parfois les nouveaux arrivés… Quitte à décaler parfois Payet sur le côté gauche, là où il se sent de moins en moins à l’aise.
Peu de complicité avec Gerson ou Milik
Un sentiment d’impuissance s’est indéniablement dégagé de la prestation marseillaise tout au long du match contre Clermont-Ferrand. Avec autour de Payet, des coéquipiers moins en vue, moins en forme. La relation technique Payet-Gerson laisse à désirer. Les attitudes du Brésilien, parfois boudeur, pas toujours très bosseur, énervent un peu certains joueurs. Cengiz Under, que Payet trouvait les yeux fermés en début de saison, est de son côté moins régulier, et aurait tendance à se compliquer souvent la tâche dans ses enchainements, quand il n’est pas dans son assiette.
Enfin, le cas Milik est complexe. L’OM doit-il jouer pour lui? Sampaoli doit-il lui assurer ou pas une place de titulaire? Le débat est permanent… et il a crispé aussi l’ambiance en interne. Difficile d’affirmer que Payet visait directement l’attaquant polonais dans ses déclarations de dimanche… mais quelques voix, au sein du club, pensent deviner que cette prise de parole était aussi là pour rappeler que personne n’est indispensable et que chacun doit arrêter avec ses états d’âme.
Un vestiaire en manque de leaders?
L’OM a donc vécu dimanche soir l’une de ses premières vraies broncas depuis que Jorge Sampaoli et Pablo Longoria sont aux affaires. Hors de question, pour autant, de céder à la panique. L’OM reste deuxième du championnat, et garde le moral à la veille de son périple vers Bakou, décollage mardi. Avec quelques pilotes à bord pour rebooster l’OM? Dans les périodes de doute, les tauliers sont importants. Pourtant, au fil des choix de Sampaoli et des mises sur le banc de Steve Mandanda ou d’Alvaro Gonzalez, une crise de "leadership" menace peut-être le vestiaire de l’OM.
Mandanda et Alvaro sont, ou plutôt étaient, des voix fortes et respectées de l’effectif. Mis de côté, moins impliqués par le coach, les deux leaders ont un peu baissé les bras et se sentent logiquement moins légitimes pour hausser le ton. L’enjeu des prochains matchs sera aussi là: évaluer la capacité de réaction de cet OM. Et scruter les futures décisions de Jorge Sampaoli dont les choix tactiques ne cessent de surprendre… les supporters, les observateurs, mais aussi, c’est une réalité, les joueurs eux-mêmes.