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PSG-OM: Donnarumma-Lopez, la gestion des gardiens fait débat après le Classique

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Les bourdes commises par Pau Lopez et Gianluigi Donnarumma ont mis en lumière la fébrilité actuelle des gardiens de l’OM et du PSG, imputable à une gestion du poste qui pose question.

Rien ne laissait présager une telle issue avant le huitième de finale retour de Ligue des champions, face au Real Madrid. Ce soir-là, au stade Santiago Bernabeu, Gianluigi Donnarumma a péché par excès de confiance. Une demi-seconde d’hésitation (et une faute non-sifflée de Karim Benzema) a précipité le destin du PSG en C1. Et ruiné tous les progrès constatés au fil d’un exercice où il se sera longtemps montré irréprochable, lui qui disputait la Ligue des champions pour la première fois de sa carrière, au sortir d’un Euro duquel il a été désigné meilleur gardien et meilleur joueur du tournoi. Ce match devait lui permettre de conforter ce statut de n°1 que Mauricio Pochettino semblait enfin disposé à lui accorder.

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Fébrile sur le seul tir cadré marseillais

Mais la soirée a basculé dans le mauvais sens pour lui, et force est de constater que l’année 2022 de Gianluigi Donnarumma vire au cauchemar depuis. Que ce soit en club comme en sélection, le gardien italien dégage une fébrilité inquiétante. Le dernier rempart du PSG a encore été fautif dimanche soir en détournant le ballon vers son propre but sur un corner rentrant de Dimitri Payet, offrant la possibilité à Duje Caleta-Car, présent au second poteau, de pousser le ballon au fond des filets. Au pied - un domaine où il avait rassuré sur ses capacités à jouer sous pression - il dégagea la même fébrilité. De quoi donner du mauvais grain à moudre à ceux qui avaient d’emblée critiquer le choix d’installer une rotation entre les gardiens au Paris Saint-Germain.

Donnarumma perd le ballon dans la confusion
Donnarumma perd le ballon dans la confusion © @IconSport

Autrement dit, le débat permanent sur la gestion des gardiens au Paris Saint-Germain n’a pas fini de nourrir les discussions autour du club de la capitale. Surtout que la saison du PSG est terminée. Le Paris Saint-Germain devrait être sacré champion de France cette semaine, mercredi à Angers ou dimanche face à Lens, pour la dixième fois de son histoire, et décrocher le seul titre auquel il pouvait prétendre cette saison sur la scène nationale, après son élimination précoce en Coupe de France. La question de la hiérarchie va donc se reposer dans quelques jours et devrait alimenter une bonne partie des échanges entre la direction et le staff sportif à l’intersaison. Keylor Navas est sous contrat jusqu’en 2024, Gianluigi Donnarumma jusqu’en 2026. Il est à peu près certain que les deux hommes ne voudront pas revivre cette cohabitation quasi unique au plus haut niveau entre deux des meilleurs gardiens du monde.

Le recrutement de Gianluigi Donnarumma, en fin de contrat à Milan l’été dernier, répondait à une opportunité de marché qu’il était difficile de laisser passer, quoi qu’en pensent les puristes. Même si Keylor Navas donnait pleine satisfaction, à tel point qu’il avait prolongé son contrat. La direction du Paris Saint-Germain, désireuse de préparer l’avenir en mettant la main sur un gardien qu’on présente comme le plus prometteur de la décennie à venir, n’a pas souhaité filer cette occasion en or. Elle va devoir assumer désormais, et peut-être lui donner les clés du camion une bonne fois pour toutes. Mais sur ce dossier des gardiens comme tant d’autres qui promettent d’agiter l’été parisien, une inconnue demeure: qui sera aux commandes la saison prochaine ?

Pau Lopez, un crédit illimité ?

La situation est assez différente à Marseille, où la concurrence annoncée à Steve Mandanda en début de saison n’en était pas vraiment une. Ce que le gardien a compris au fil des semaines. Jorge Sampaoli avait une idée assez claire à l’esprit de ce qu’il voulait mettre en place. Et il estimait, à tort ou à raison, que Steve Mandanda ne présentait par le profil idoine. Il s’est donc mis en tête de recruter un gardien plus conforme à cette ambition de jeu, et la providence lui a donné Pau Lopez. Très tôt, les doutes sont apparus sur le niveau réel de ce gardien espagnol, arrivé en provenance de la Rome, où il restait sur une saison compliquée. Arrivé blessé, Lopez a occupé la place de titulaire rapidement.

La bascule s’est opérée le 11 septembre dernier, à l’occasion d’un match à Monaco (2-0). Steve Mandanda n’a pas franchement apprécié ce déclassement soudain, et encore moins d’être relégué sur le banc sans la moindre explication. Titulaire en Ligue Europa et auteur de trois bons matches consécutifs, Steve Mandanda aurait pu semer le doute dans l’esprit de son entraîneur, qui se félicitait d’ailleurs de la concurrence apportée par l’international. Mais il faisait peu de doutes que Pau Lopez - "très régulier tout au long de la saison", dixit son entraîneur - allait retrouver sa place de titulaire à l’occasion du Classique. Et l’Ibère n’a pas tardé à s’illustrer, mais dans le mauvais sens du terme, en ratant complètement sa sortie sur Neymar, permettant au Brésilien d’ouvrir le score.

Pau Lopez dégage du poing sous la pression de Marquinhos
Pau Lopez dégage du poing sous la pression de Marquinhos © @AFP

Fébrile au pied, Pau Lopez a été vigilant sur un puissant coup franc de Neymar qui prenait la direction de la lucarne. Il n’a rien pu faire en revanche sur le penalty de Kylian Mbappé, bien qu’il soit parti du bon côté. Toujours est-il que la prestation de l’Espagnol n’est pas de nature à éteindre la controverse au sujet de son utilisation dans les buts, et le crédit illimité dont il semble jouir auprès de son entraîneur. Pas récompensé de ses efforts, Steve Mandanda paraît condamné, au moins jusqu’au terme de la saison, à jouer les seconds rôles en championnat. Il pourra toujours se consoler avec les demi-finales de l'Europa Conference League où il est décisif, lui. La C4 étant la dernière possibilité pour l’OM de remporter un titre cette saison, et la Coupe d’Europe l’ADN du club, Mandanda peut y voir l’opportunité de bouleverser la hiérarchie établie.

QM