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"Le hic c’est Red Bull", un groupe d'ultras du Paris FC craint une perte des valeurs après le rachat

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Après l'annonce d'un futur rachat du Paris FC par la famille Arnault et la firme Red Bull, le porte-parole d'un groupe d'ultra du PFC a salué l'arrivée d'un repreneur français mais s'est inquiété à l'idée de devenir un club satellite de la galaxie Red Bull.

Leader de Ligue 2 après huit journées, le Paris FC réalise un superbe début de saison. Ambitieux pour la fin de la campagne 2024-2025, le club parisien pourrait ainsi être promu dans l'élite au moment où la famille Arnault, plus grande fortune de France et troisième mondiale, s'est associée à l'entreprise Red Bull pour racheter le PFC. Interrogé mercredi par RMC Sport, le porte-parole du groupe des Ultras Lutetia a livré ses premières impressions sur ce changement de propriétaire.

"Notre ressenti? Déjà on est content que ce soit un repreneur français", a salué Maxence après l'annonce des négociations exclusives pour la vente du club. "Quoi qu’on pense de Monsieur Arnault, ça reste dans le top 3 des fortunes mondiales et surtout c’est français."

"On craint la multipropriété"

Porté notamment par Antoine Arnault, l'un des fils de Bernard Arnault et passionné de football, le projet au Paris FC se veut ambitieux. En plus de devenir actionnaire majoritaire du club, la famille Arnault sera accompagnée par la firme Red Bull. Ensemble, les deux futurs coactionnaires comptent bien jouer le haut de tableau de la Ligue 1 à moyen terme.

Mais si la possibilité de voir Jürgen Klopp, fraîchement nommé directeur mondial du foot chez Red Bull, s'impliquer dans la destinée du PFC a de quoi séduire, l'arrivée du géant des boissons énergisantes suscite quelques craintes chez les fans.

"Le hic, entre guillemets, c’est Red Bull. Pourquoi? Parce qu’on craint la multipropriété. On sait où cela a amené certains clubs et je pense notamment à Troyes qui fait partie du City Football Group et on voit où ils en sont actuellement", a prévenu le porte-parole des Ultras Lutetia. "Donc là, c’est un peu notre petit point d’alerte. Après, ils n’ont que 15% et on espère de tout cœur que l’identité du club sera respectée."

"Le président Ferracci nous avait assuré de ça au mois de juin, que le repreneur serait dans la continuité de ce qu’a fait Monsieur Ferracci. Donc on veut des valeurs qui restent humaines, on veut que le club et les joueurs restent proches des supporteurs."

L'épineux dossier du stade

A l'image du PSG, empêtré dans un conflit avec la mairie de Paris autour du Parc des Princes, les futurs propriétaires du Paris FC vont devoir régler la problématique du stade. A l'heure actuelle, le stade Charléty est très loin d'être rempli lors des matchs de Ligue 2 ou des affiches de l'équipe féminine. Parmi les pistes étudiées, un partage de Jean-Bouin avec le Stade Français voire un emménagement au Parc des Princes sont loin de faire l'unanimité.

"Monsieur Ferracci nous avait parlé de Jean-Bouin mais le problème de Jean-Bouin c’est que ça va être partagé avec le Stade Français et que c’est de l’autre côté de la rue par rapport au Parc des Princes", a encore expliqué Maxence des Ultras Lutetia au micro de RMC Sport. "Donc il y aura tout ce qui est problèmes préfectoraux. Le Parc des Princes, ça appartient à l’histoire du PSG et pas à l’histoire du PFC. Même si le PFC, à ses tout débuts, y a joué mais c’est un stade qui a accueilli les titres du PSG et les supporteurs du PSG ont grandi dans ce stade. Donc ce n’est pas notre stade."

Daniel Riolo : "La famille Arnault va devoir raconter une histoire avec le Paris FC" + Thibaut Leplat : "Que LVMH investisse dans un club parisien ça a un sens" – 09/10
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Exit le Parc des Princes et Jean-Bouin mais exit aussi l'enceinte actuelle du PFC à en croire le responsable du groupe d'ultras parisiens: "Charléty ce n’est pas un stade de foot, il n’y a pas de loges pour les partenaires et même en termes de sécurité ce n’est pas… On a déjà vu par le passé que ce n’est pas optimal (un match de Coupe de France entre le PFC et l’OL a été arrêté après des violences en tribunes en décembre 2021, NDLR). Nous, on va un peut-être spectateurs de cette histoire par rapport au stade. Nous on ira où le club ira, de toute façon."

"On ne veut pas de Red Bull Paris"

Sur le papier, et malgré les incertitudes autour du stade, l'arrivée de nouveaux propriétaires au Paris FC semble bien accueillie par les supporteurs. Mais la donne est claire, il ne faudra pas bafouer l'histoire du PFC et ses valeurs.

Et Maxence, le porte-parole des Ultras Lutetia de conclure sur le futur rachat par la famille Arnault et ses partenaires: "Tant que les valeurs du club ne sont pas changées. On ne veut pas de Red Bull Paris, on ne veut pas de changement de nom ou de changement de couleurs."

Jean-Guy Lebreton avec Kévin Morand