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Premier League: Liverpool, Chelsea, Arsenal... qui est le mieux armé pour succéder à Manchester City?

La saison anglaise démarre ce vendredi soir avec le déplacement des Gunners à Palace (21 heures). Un premier derby londonien pour ouvrir une cuvée de Premier League 2022-23 qui s’annonce aussi palpitante que la précédente, et devrait, une fois de plus, être rythmée par le duel City-Liverpool pour le titre.

City, le champion sortant toujours aussi gourmand

Notre avis: ★★★★★

Champion avec 12 points d’avance sur United en 2020-21, Manchester City s’est faufilé par un trou de souris la saison dernière pour s’offrir, au terme d’une des cuvées les plus savoureuses de l’histoire anglaise, son huitième titre en Premier League. Un duel stratosphérique avec les Reds, arraché au forceps par les joueurs de Pep Guardiola, pas loin de toucher la perfection. Déjà confortés dans leur suprématie nationale par ce vaillant succès, les Cityzens débarquent pour une nouvelle année encore un peu plus renforcés.

Le rugueux Kalvin Phillips et le très prometteur Julian Alvarez sont arrivés pour compenser les départs de Fernandinho, Gabriel Jesus ou Raheem Sterling, tout comme la terreur scandinave des surfaces, Erling Haaland. City va cette fois s’articuler autour d’un vrai numéro 9, froid finisseur alimenté par des passeurs hors-norme (De Bruyne, Bernardo Silva, Foden), histoire de pousser Guardiola à se réinventer. N’est-ce pas dans ces circonstances que le chef d’orchestre catalan devient le plus brillant?

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Liverpool, l’éternel rival qui garde les dents longues

Notre avis: ★★★★

92 points, et deux défaites seulement: comment ne pas finir champion avec un tel bilan? La faute à des Cityzens imperturbables, qui tout au long de la saison n’ont laissé que des miettes sur leur passage à Liverpool. Manager en poste le plus ancien de PL (nommé en 2015, un an avant Guardiola), Jürgen Klopp sait mieux que quiconque à quel point il est difficile de passer la tête devant City dans les dernières mètres d’un marathon pourtant passé au coude-à-coude.

Conscient de la tâche qui l’attend, loin d’être résigné – et même toujours plus motivé par la plus grosse rivalité de clubs de ces dernières années –, le général allemand s’est entouré d’un groupe régénéré lors des six derniers mois. Exit le trident Mané-Firmino-Salah, place au trio Luis Diaz-Nunez-Salah. Une attaque qui fait déjà saliver au sein d'une équipe qui ne s’est affaiblie sur aucun poste, le départ de l'attaquant sénégalais ayant été intelligemment compensé. Liverpool reste l’un des rivaux les plus sérieux pour les Cityzens. Et ce n’est pas sa victoire 3-1 face aux Mancuniens lors du Community Shield qui risque de calmer son appétit.

Chelsea, une ère américaine lancée à mille à l’heure

Notre avis: ★★★★

C’est probablement du côté des Blues qu’il faut regarder pour voir l’un des mercatos les plus ambitieux de cet été. Renforcée à coups de dizaines de millions d’euros par le nouveau propriétaire américain Todd Boehly, l’équipe de Chelsea a déjà fière allure. Mêlant gros renforts expérimentés (Kalidou Koulibaly, Raheem Sterling) et recrues prometteuses (Marc Cucurella, Carney Chukwuemeka, Gabriel Slonina, retour de prêt de Conor Gallagher).

L’indésirable Romelu Lukaku a été évacué par Thomas Tuchel, qui a également su rapidement combler le vide des fins de contrat (Christensen et Rüdiger) et dispose d’un groupe cohérent et ambitieux. Troisièmes derrière les deux intouchables, les Londoniens semblent encore mieux armés que l’an passé pour jouer les trouble-fête sur la scène anglaise. Et espérer s’offrir un titre qui leur échappe depuis 2017. Si avec tout ça, après une dernière saison mitigée, N’Golo Kanté finissait par retrouver ses jambes… Chelsea pourrait faire très mal.

Arsenal, un nouveau cycle enfin prometteur?

Notre avis: ★★

Injouables au début du siècle, les Gunners sont maintenant plus habitués à espérer gratter un ticket européen plutôt qu’à jouer les premiers rôles en Angleterre. Malgré 13 défaites la saison passée et une place en phase de groupes de Ligue Europa chèrement obtenue, le board londonien a choisi de maintenir sa confiance à Mikel Arteta. Le coach espagnol, ancien de la maison, connaissait l’importance de redonner ses lettres de noblesse à l’Academy et aux Baby Gunners (Saka, Smith-Rowe, Martinelli…).

Avec qui la greffe semble avoir très bien pris lors de cette intersaison autour de la principale recrue du club, Gabriel Jesus. Le Brésilien a planté 7 fois en 5 matchs de préparation, et incarne à lui tout seul le vent d’espoir revenu soufflé au-dessus d’Arsenal. Arteta a assuré compter sur ses recrues, dont Jesus et Oleksandr Zinchenko – sans oublier quelques coups malins à suivre comme Marquinhos et Fabio Vieira –, pour que son équipe joue enfin "un cran au-dessus" en PL. Soit mieux que la cinquième place de la saison dernière. Les Gunners peuvent-ils se mettre à rêver encore plus haut?

Tottenham, un challenger à surveiller

Notre avis: ★★

Le mercato réalisé par les Spurs cet été est à souligner. Quatrièmes du Championnat anglais la saison dernière, Tottenham et son président Daniel Levy n’ont pas mâché leurs efforts pour offrir à Antonio Conte une équipe encore plus solide. Plusieurs recrues de qualité ont signé, à l’image d’Yves Bissouma, Richarlison, Clément Lenglet ou Ivan Perisic. Là où l’équipe de la banlieue nord de Londres ne s’est déplumée pour le moment que de Steven Bergwijn et Joe Rodon.

Avec ce recrutement ambitieux et surtout bien mené, le coach italien a pu rapidement intégrer ses nouveaux hommes. Pour ne rien enlever, Hugo Lloris, Harry Kane et Heung-Min Son (co-meilleur buteur du dernier exercice avec 23 réalisations) sont également restés. Preuve s’il en fallait de l’appétit de Londoniens bien décidés à jouer les poils à gratter pour les autres membres du Big Six.

Manchester United, une intersaison mouvementée à digérer

Notre avis: ★

Que de remous il y a eu cet été à Manchester. Au rayon des départs surtout, où Paul Pogba, Nemanja Matic, Jesse Lingard ou encore Juan Mata ont semblé signifier la fin d’une certaine époque, pas des plus glorieuses. Erik ten Hag est venu avec ses idées (Lisandro Martinez, Tyrell Malacia, Christian Eriksen) pour coller à son ambition de jeu typiquement batave. Le premier cité va tenter de redonner un peu plus de solidité à une défense mancunienne qui en manquait cruellement la saison passée, précipitant la logique sixième place des Red Devils.

Mais les chantiers paraîssent encore nombreux d’ici au terme du mercato pour United. Que ce soit au milieu où l’entraîneur néerlandais est limité en solutions de poids. Ou devant, où l’avenir de Cristiano Ronaldo est au cœur de toutes les préoccupations. Le Portugais, 37 ans, n’est pas vraiment emballé à l’idée de s’élancer dans une saison sans Ligue des champions. L’évolution de sa situation personnelle tirera forcément, vers le haut ou vers le bas, l’ambition de Manchester United cette année.

Romain Daveau Journaliste RMC Sport