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"Je me suis demandé jusqu’où j’allais pousser": Clarisse Agbégnénou sur le chemin du retour

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Venue en spectatrice à Bercy, Clarisse Agbégnénou n’a pas encore repris la compétition. Ca ne saurait tarder. Troisième des Jeux à Paris, elle va pousser jusqu’à Los Angeles 2028. Avec une nouvelle organisation.

Clarisse Agbégnénou, comment vous sentez-vous alors que votre reprise en tournoi approche?

J’étais un peu fatiguée. C’est bien de pouvoir récupérer, de travailler différemment et de reprendre la technique et le physique. Je pense être sur une bonne dynamique. Je serai au stage du tournoi de Paris. J’attends de savoir sur quel tournoi me positionner. J’attends la planification des entraîneurs. Il y a des moins de 63 kilos qui performent et il faut nous caser toutes les trois.

Pensez-vous vous aligner aux prochains championnats d’Europe ?

J’aimerais participer aux championnats d’Europe (fin avril au Monténégro) et essayer de pousser jusqu’aux Mondiaux (en juin à Budapest). Au moins, les Europe.

Après les Jeux Olympiques, avez-vous pris le temps de vous régénérer pour attaquer cette séquence de quatre ans ?

J’ai vraiment pris le temps de me reposer. J’ai beaucoup voyagé, j’ai bien coupé, j’ai réfléchi à mes projets judo et en dehors. Je me sens en forme psychologique et physique. On a besoin de récupérer, de se réapproprier notre corps et notre mental. On a été livré aux yeux de tous pendant les JO. Ça fait du bien de pouvoir reprendre un peu plus incognito, ça peut être un peu stressant de combattre à la maison sous les feux des projecteurs.

Avez-vous pensé à arrêter après les JO ?

Bien sûr, on se pose toujours la question car c’est la fin d’un cycle. J’ai pris le temps pour apporter une réponse réfléchie. Je me sens bien, mon corps est fort. Je me suis demandé jusqu’où j’allais pousser. Si j’ai pu faire ça en tant que maman pourquoi pas continuer. Après j’aurai 36 ans et il faudra faire un choix.

Vous avez changé des personnes dans votre équipe. Cela fait partie de ce processus ?

J’ai vu certains freins. J’avais besoin de me reconstruire, de m’écouter. Je sais ce dont j’ai besoin en vieillissant. J’ai un peu tout emballé que ce soit du côté pro et même perso. Je ne travaillerai plus avec Ludovic Delacotte (son entraîneur aux JO 2024). J’aurais aimé continuer quatre ans avec lui. C’est dur au niveau sentimental. La fédé lui a donné une autre mission. Il y a eu des discussions, mais la Fédé n’a pas le choix. Il y a un gros groupe masculin et féminin. À moi de trouver une solution pour rebondir.

Allez-vous travailler avec Gianni Locarini sur la partie judo ? Vous faisiez des cours de mouvement avec lui.

C’est une possibilité, j’essaie de voir tout ce qui est bien pour moi. J’ai bientôt une réunion avec l’agence nationale du sport. Je veux pouvoir introduire ma structure et voir ce qu’ils m’autorisent ou pas à faire. Je ne veux pas travailler en dehors de la fédération. C’est une co-construction avec eux, qu’on avance et que je sois sur les mêmes projets que la fédé.

Propos recueillis par Morgan Maury