RMC Sport

Mondiaux de natation: sans Léon Marchand, les Bleus veulent prendre la lumière à Budapest

placeholder video
Les championnats du monde en petit bassin débutent ce mardi à Budapest et jusqu'à dimanche. L'équipe de France doit faire sans sa star Léon Marchand, "épuisé" par son année 2024 et qui a préféré renoncer. Sans son quadruple champion olympique, les Bleus compteront sur les médaillés olympiques de Paris Anastasiia Kirpichnikova (argent sur 1500m nl) et les relayeurs Yohann Ndoye-Brouard et Maxime Grousset. Mais aussi sur la spécialiste du petit bassin Beryl Gasldello ou encore l'Amiénois Mewen Tomac pour rapporter des médailles. 

Il a écrit au bord du Danube les premières lignes d'un palmarès déjà dingue. Léon Marchand a décroché dans la Duna Arena de Budapest ses deux premiers titres mondiaux en 2022 en grand bassin.

Mais "épuisé" par son année 2024, il a fait le choix de zapper ces championnats du monde en petit bassin et manque donc à l'appel ce mardi pour le début de la compétition. Un seul être vous manque... "et rien n'est dépeuplé", coupe dans un sourire Denis Auguin, le directeur des équipes de France. "On fait comme les autres nations d'ailleurs puisqu'il y a beaucoup d'absents. On se concentre sur ceux qui sont là et notre sujet ce n'est pas de commenter les absences ou les méformes. Ça a été notre discours aux nageurs : on est là pour s'occuper d'eux et on se comporte comme une équipe ambitieuse afin d'avoir le meilleur résultat possible et sans faire de commentaires sur le reste."

Ndoye-Brouard: "Ce ne sont que des championnats du monde en petit bassin"

Un choix que les camarades en équipe de France du Toulousain comprennent à 100%. "Même moi au bout d'un moment ça commençait à me saouler tout cet l'engouement autour des Jeux", lance Yohann Ndoye-Brouard, le médaillé de bronze du relais 4x100m 4n avec Marchand.

"Tous ces gens qui me reconnaissaient... Mais moi je peux me cacher quand je sors dans la rue. Léon il ne peut plus faire ça! Léon on le voit partout donc c'est compliqué mentalement. Ce n'est pas facile pour lui et il a raison de ne pas venir, ce ne sont que des championnats du monde en petit bassin, ce n'est pas important et on sait tous qu'il sera bien là aux championnats du monde en grand bassin et qu'il fera encore grandir son palmarès."

Une absence du quadruple champion olympique qui a battu début novembre le record du monde en petit bassin du 200m 4n pour son retour à la compétition qui laisse forcément un vide sportivement. "Bien sur il manque à l'équipe", avoue Maxime Grousset, lui aussi bronzé avec le relais à Paris. "Il manque dans le sens où on sait que c'est une valeur sure Léon, qu'il va être dans les meilleurs et nous porter vers le haut. Mais je pense que l'équipe est forte sans lui également et on peut faire des bonnes choses."

Des absents de taille... mais beaucoup de Russes

Léon Marchand n'est pas le seul absent de marque de ce premier rendez-vous international depuis les JO. Sa victime sur le 200m papillon dans la Paris La Défense Arena et local de l'étape à Budapest, Kristof Milak, manque aussi à l'appel. Tout comme le Chinois recordman du monde du 100m Pan Zhanle, Thomas Ceccon l'Italien champion olympique du 100m dos parti s'entraîner en Australie, ou encore la Suédoise Sarah Sjoestrom, les Américains Katie Ledecky et Ryan Murphy... Entre autres ! 

Des absents et le retour des nageurs russes, autorisés par la fédération internationale à disputer les compétitions. S'il n'y avait qu'un seul nageur sous bannière neutre aux Jeux olympique à Paris, ils seront cette fois 28 nageurs avec un passeport russe et 5 Biélorusses à Budapest. Toujours sous bannière neutre mais en nombre.

Béryl Gastaldello et Damien Joly en capitaines

"Il y aura des opportunités et ce sera à nous de les saisir", a lancé Denis Auguin aux douze nageurs sélectionnés pour ces Mondiaux à la veille de la compétition. "Ceux qui sont là sont impliqués et ne sont pas du tout en colonie de vacances. Donc il n'y a pas de raisons qu'on n'ait pas de bons résultats."

Une équipe de France avec deux nouveaux capitaines en l'absence de Charlotte Bonnet, partie à la retraite, et de Florent Manaudou, qui a mis sa carrière sur pause après sa quatrième médaille olympique sur 50m à Paris. C'est Béryl Gastaldello et Damien Joly qui ont été désignés par un vote de leurs coéquipiers. 

Auguin: "On est déjà lancés sur Los Angeles"

Quatre mois après les Jeux, les Français débarquent en Hongrie avec des niveaux de forme différents. Maxime Grousset déçu de ses courses individuelles cet été avait le sourire et de l'appétit à la veille de se lancer dans le petit bain. "Dans l'optique de ne pas se faire trop de nœuds au cerveau et de laisser des gens derrière moi. Il faut qu'il y ait tout le temps du défi donc c'est bien qu'il y ait ce genre de compétition de cette envergure avec ce niveau-là pour continuer à progresser." 

La médaillée d'argent du 1500m à Paris Anastasiia Kirpichnikova, elle, n'aurait pas dû disputer ces Mondiaux. Son entraîneur Philippe Lucas voulait la voir prolonger ses vacances. "Avec Philippe on s'est lancé le chalenge de voir ce que je pouvais faire avec un mois et demi d'entraînement seulement", lance avec un sourire en coin la nageuse russe naturalisée française en 2023. "Il m'a dit 'ok mais tu dois faire tout ce que je te dis!' Mais des fois c'est moi qui ai demandé à nager plus!" Et la double championne d'Europe en petit bassin l'hiver dernier de continuer dans un français qui s'est grandement amélioré: "Après deux mois et demi de vacances je suis fraiche maintenant et c'est possible que je fasse des bons résultats Je veux faire des bons résultats ici donc c'est pour ça que j'ai tout fait pour."

Entre les nageurs qui ont appuyé sur le bouton pause après les JO, les jeunes pousses parties s'entraîner aux États-Unis et qui ne peuvent donc être présents à Budapest, l'équipe de France ne compte que 12 éléments. Mais c'est déjà le point de départ de l'après Jeux à la maison pour la natation française. "C'est aussi le moment d'émerger", indique Denis Auguin. "C'est difficile de leur parler déjà des prochains Jeux olympiques alors qu'ils n'ont pas tous digéré déjà ce qu'il s'était passé à Paris, mais nous dans notre tête on est déjà lancés sur Los Angeles. On a cette saison et la prochaine pour faire émerger des nageurs. Ça reste des statistiques et de la data, mais on sait globalement qu'il faut émerger à deux ans des Jeux pour pouvoir y jouer quelque chose d'intéressant deux ans plus tard." 

Julien Richard