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"Je n'ai pas eu d'appréhension à regarder sous le drap", le témoignage fort de Matthieu Lartot après son amputation

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Matthieu Lartot, le journaliste spécialisé sur le rugby sur France 2, a été aperçu dans les rues de Paris en train de marcher avec des béquilles seulement quelques jours après son amputation. Dans les colonnes du Parisien, il revient sur son combat et espère être un porte-parole en vue notamment des Jeux paralympiques

"Je vais bien, je vais très bien". C'est par ces mots que Matthieu Lartot a tenu à rassurer sur son état de santé. Le journaliste de France 2, contraint de subir une amputation après une rechute de son cancer du genou, a déjà commencé sa rééducation après la mise en place de sa prothèse. Et tous les signaux sont au vert. "On ne peut pas être définitif sur ce sujet, car on sait très bien que les récidives existent, mais on s‘est donné le maximum de chances. On a mis le paquet sur la chimiothérapie, on a atteint le seuil de produits, assez agressifs, que j’étais capable de recevoir. C’est le même protocole que j’ai subi il y a vingt-cinq ans", explique-t-il dans les colonnes du Parisien.

Avant de poursuivre: "À mon réveil, je n’ai pas eu d’appréhension à regarder sous le drap. C’était fidèle à ce que j’avais imaginé, et je n’ai pas eu le temps de gamberger puisqu’on m’a très vite fait marcher avec des béquilles. Je n’étais pas abasourdi, sonné ou coulé psychologiquement, et c’est important, car le mental joue beaucoup."

"La vie de tous les jours n’est pas faite pour nous"

Appareillé avec un genou mécanique, le journaliste s'est filmé dans les rues de Paris en train de marcher avec ses béquilles. Un grand pas en avant dans sa rééducation. "J’ai des permissions le week-end où je quitte le centre, et j’ai tenu à expérimenter la marche dans la rue et à le montrer aux gens qui demandent des nouvelles, poursuit-il. C’est là qu’on voit que les trottoirs ne sont pas droits, qu’il faut gérer les pavés et qu’on se rend compte de ce que vivent les gens handicapés au quotidien. La vie de tous les jours n’est pas faite pour nous."

Touché par les très nombreuses marques d'affections qu'il a reçu depuis l'annonce de la rechute de son cancer, Matthieu Lartot sera de retour de commenter la Coupe du monde du rugby (8 septembre-28 octobre), à commencer par le choc en ouverture entre le XV de France et la Nouvelle-Zélande. "On pensait que je ne pourrais pas marcher à ce moment-là, mais mon périmètre augmente de jour en jour. On verra où ça en sera, mais j’irai au stade en marchant ou alors avec les béquilles, ou en fauteuil."

Avec son expérience, le journaliste veut aussi se muer en porte-parole à un an des Jeux paralympiques organisés à Paris. Car le travail pour l'accueil des personnes handicapées est encore colossal selon lui. "Certaines enceintes de Coupe d’Europe ne sont pas faites pour les handicapés. Je pense à la tribune de presse du stade Mayol à Toulon, où j’avais déjà du mal à monter avec ma jambe raide. Aujourd’hui, je ne pourrais pas. Ça va être ma bataille : convaincre les présidents de clubs du travail à faire dans l’accueil des handicapés. À un an des Jeux paralympiques, il y a d’ailleurs des choses scandaleuses en France, comme déjà des transports en commun pas adaptés."

AS