XV de France: Ntamack "n'est pas sacrifié du tout", assure Labit après l'Argentine

Les attentes étaient élevées, la paire prometteuse, mais le résultat, plutôt décevant. Alors que le staff du XV de France a tenté le week-end dernier d'associer pour la première fois Matthieu Jalibert et Romain Ntamack, en titularisant le Bordelais à l'ouverture et le Toulousain au centre, l'innovation tactique n'a pas eu l'effet escompté. Certes, les Bleus ont battu les Pumas (29-20), mais Jalibert et Ntamack ont eu du mal à se trouver jusqu'à la sortie précoce du second, à la 54e minute.
Présent en conférence de presse ce jeudi, l'entraîneur des arrières tricolores, Laurent Labit, est revenu sur cet essai. "On avait un goût un peu amer à la fin du match par rapport à ce qu’on avait très bien travaillé pendant deux semaines, et qu’on n’a pas su mettre en place pendant la rencontre, a reconnu le technicien. On savait que ça serait difficile, d’autant que c’était un match de reprise. Et rien ne nous dit qu’on aurait fait mieux avec deux véritables centres sur le match. Ça, on ne le saura pas, évidemment. (…) Mais il y a aussi un adversaire en face de nous, qui travaille, et qui a tout fait pour nous empêcher de mettre de la vitesse."
"Si on met Romain au centre, ce n’est certainement pas pour le sacrifier, c’est seulement pour qu’on soit meilleurs"
Labit, qui a rappelé le besoin de "temps" et de "travail en configuration réelle" pour développer les automatismes, a eu des mots rassurants pour Ntamack, déçu de sa prestation (et de sa sortie) samedi dernier, mais davantage victime que coupable selon lui.
"Romain, on a discuté avec lui dès la fin du match, le lendemain aussi, a-t-il confié. Il était marqué, il savait qu’on n’avait pas su le mettre dans les dispositions dans lesquelles on voulait le faire jouer. C’est un grand compétiteur, il sait la confiance qu’on a en lui depuis que l’on travaille ensemble et notamment depuis la Coupe du monde au Japon. On a discuté avec lui, comme on a discuté avec Matthieu des choix qu'on aurait pu faire par moments, car on avait les solutions pour malgré tout faire mieux. La responsabilité est partagée, elle ne s’est pas focalisée uniquement sur Romain, bien au contraire."
Surtout, l'entraîneur de l'attaque a bien insisté sur le fait que décaler Ntamack en 12 n'est pas un déclassement pour lui. "Personne n’est sacrifié, Romain n’est pas sacrifié du tout, a-t-il lancé. (...) Romain est un joueur sur lequel on compte, on sait qu’il excelle à l’ouverture et qu’il a toujours répondu présent avec nous. Il n’y a aucun souci. Si on le met au centre comme le week-end dernier, ce n’est certainement pas pour le sacrifier, c’est seulement pour qu’on soit meilleurs."
La paire devrait être reconduite contre la Géorgie
Pour preuve: le XV de France a continué de s'entraîner cette semaine avec Jalibert à l'ouverture et Ntamack au centre. Dimanche, les Bleus devraient ainsi jouer contre la Géorgie avec les mêmes lignes arrières que contre l'Argentine.
"C’est une option tactique supplémentaire, qu’on se devait d’essayer, observe Labit. On a en ligne de mire une grande compétition dans deux ans. Il faut des joueurs capables de jouer à plusieurs postes, dans plusieurs systèmes, plusieurs organisations. (…) Les grandes nations qui sont nos adversaires ne se privent pas de faire jouer leurs meilleurs joueurs en même temps sur le terrain, même si ce n’est pas à leur poste de prédilection. (...) Comme toutes les choses que l’on essaie, ce n’est pas au bout d’un match qu’on arrête. C’est une option qu’on aura pour débuter des matchs, ou même en cours de match, si on veut accélérer le jeu, ou améliorer notre jeu au pied. On se doit de tenter."