UFC Paris 2025: prize money, bonus... Combien d'argent gagnent les combattants de l'organisation?

Chaque combattant engagé sur la carte de l'UFC Paris 2025 ce samedi à Bercy (sur RMC Sport) vous le dira: personne, dans ce monde de violence, ne prend des coups dans la tête pour la gloire. Pas uniquement pour la gloire, en tout cas. Comme dans tout sport professionnel, l'argent, dans le MMA, est le nerf de la guerre. Mais ne vous attendez pas, dans l'octogone de l'Accor Arena, à voir défiler des multimillionnaires en mitaines.
Là où les plus puissants promoteurs de boxe peuvent offrir à leurs superstars des sommes à huit voire neuf chiffres - si l'on s'appelle Tyson Fury - pour un seul combat, l'UFC est connue, et critiquée, pour être une organisation assez peu généreuse.
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Le "10+10" des débutants
Le contrat de base pour les nouvelles recrues, le Smic de l'UFC, est le même: chaque combattant s'attaquant à la pyramide par le bas se voit proposer 10.000 dollars (8.586 euros) par combat, plus 10.000 dollars de prime de victoire s'il s'impose, comme son nom l'indique. Le fameux "10+10". En cas de succès, il passe à 12.000 dollars + 12.000 dollars pour son deuxième combat, puis 14.000 dollars + 14.000 dollars pour son troisième. À moins que son manager n'ait réussi à négocier davantage, on peut imaginer que c'est ce que va toucher par exemple le Français Axel Sola pour sa grande première à l'UFC ce samedi.
Mais il y a des exceptions. On sait que des combattants plus expérimentés, et courtisés par d'autres organisations, ont pu commencer à 30.000 dollars + 30.000 dollars, et parfois au-delà. Le Belge Losene Keita, qui devait débuter à l'UFC ce samedi après avoir été double champion de l'Oktagon, avait ainsi confié être agréablement surpris de la proposition financière faite par l'UFC. Mais depuis, le Belge a manqué la pesée et son combat a été annulé.
Mais tout n'ira pas dans sa poche. Outre la conversion du dollar à l'euro défavorable pour les combattants européens, il y a les taxes à payer, le staff, le camp d'entraînement... "De votre bourse, vous allez déduire 20% entre les entraîneurs et les managers, puis 30% pour les taxes", expliquait le combattant tricolore Kevin Jousset à RMC Sport l'an passé. "Il y a ensuite tous les frais du camp, les vols extra que vous devez payer pour les deuxième et troisième coachs, les chambres d'hôtel... En gros, vous allez garder moins de 40% de ce que vous gagnez."
D'énormes disparités... sur un même combat
Les combattants, reconnus comme travailleurs indépendants, peuvent généralement renégocier leurs contrats après deux ou trois combats. Pour sa troisième sortie à l'UFC, à Atlanta en juin, Oumar Sy a ainsi touché 26.000 dollars - et aucune prime de victoire vu qu'il s'est incliné - selon les chiffres rendus publics par la commission athlétique de Géorgie. Un document qui illustre bien les disparités de traitement entre les différents athlètes, en fonction de leur place au classement, de leur ancienneté, de leur popularité, et parfois même de leur nationalité... Le même soir, son adversaire américain Alonzo Menifield (alors numéro 15 du classement des -93kg) avait pris 125.000 dollars pour combattre, et 125.000 dollars en plus pour sa victoire.
Rose Namajunas, star des catégories féminines, avait remporté le gros lot: 500.000 dollars, la moitié pour être entrée dans la cage, l'autre moitié pour s'être imposée. Engagé en combat principal de l'UFC Paris ce samedi contre le Brésilien Caio Borralho, Nassourdine Imavov devrait se situer dans ces eaux-là, voire au-dessus. La moyenne de la carte d'Atlanta, avec 26 combattants engagés, était en tout cas de 122.000 dollars par athlète, soit un peu plus de 100.000 euros.
Comme dans beaucoup de domaines, la grille explose totalement quand on se rapproche des sommets. Jon Jones, souvent présenté comme le plus grand de sa discipline, aurait empoché plus de 6 millions de dollars pour sa dernière sortie contre Stipe Miocic, en novembre 2024. Et la nouvelle vedette Ilia Topuria, champion des -70kg, serait repartie avec un chèque de 3,5 millions de dollars quand il a battu Charles Oliveira pour la ceinture en juin. Ces champions ou prétendants au titre arrivent pour certains à négocier combat par combat, et font sauter les primes de victoire, s'assurant un revenu fixe quel que soit le résultat dans la cage. Historiquement, les combattants vedettes d'un UFC "numéroté" pouvaient toucher aussi un pourcentage du pay-per-view, une part des revenus télévisuels générés par leur combat sur ESPN. Ce qui permettait à un Conor McGregor, pour ne citer que lui, de se remplir les poches. Mais le système va disparaître à partir de 2026, avec le début du juteux contrat entre l'UFC et son nouveau diffuseur américain Paramount.
Des bonus de 50.000 dollars pour mettre du beurre dans les épinards
Les forçats de l'UFC, ceux qui se trouvent encore en bas de l'échelle, pourraient d'ailleurs bénéficier dans les prochains mois de ce nouveau deal à 7,7 milliards de dollars (6,6 milliards d'euros) courant jusqu'en 2033. C'est en tout cas ce qu'a promis le patron Dana White après l'annonce de l'accord avec Paramount.
En attendant, il existe toutefois, pour nos combattants français et les autres, un bon moyen pour mettre du beurre dans les épinards: les bonus. Lors de chaque évènement, l'UFC distribue deux, trois, ou quatre bonus "Performance du soir" (qui récompense souvent un beau KO) et "Combat du soir" (pour le duel le plus enthousiasmant de la carte), signant un chèque supplémentaire de 50.000 dollars à chaque bénéficiaire. Le spectaculaire Morgan Charrière, qui a débuté à l'UFC Paris en 2023, a ainsi pris quatre bonus en cinq combats, pour un total non négligeable de 200.000 dollars.
On trouve aussi, parmi les revenus additionnels, les primes de fight week. Pour s'assurer que ses combattants jouent le jeu des médias, portent quand ils le doivent les tenus logotées de l'équipementier Venum, et ne se comportent pas en sauvageons, l'UFC leur verse quelques milliers d'euros supplémentaires. Une broutille pour les stars de l'organisation, mais pas pour les nouveaux arrivants.