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UFC Paris 2025: Imavov, Saint Denis, Gomis… Découvrez les combattants français de cette édition

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Ce samedi 6 septembre 2025, l’Accor Arena de Paris Bercy s’apprête à vibrer pour une soirée historique de l’UFC, où cinq combattants français monteront dans l’octogone pour écrire un nouveau chapitre de leur carrière. De Nassourdine Imavov, en quête d'un title shot, à Axel Sola, qui fera ses débuts dans l'organisation, en passant par Benoît Saint Denis, William Gomis et Oumar Sy, chacun porte avec lui une histoire, un parcours, une ambition. Découvrez les combattants de français de cette édition de l'UFC Paris 2025.

L’Accor Arena s’apprête à devenir le théâtre d’un immense rendez-vous pour le MMA français. Ce samedi 6 septembre 2025, cinq des meilleurs combattants tricolores monteront dans l’octogone, chacun avec sa trajectoire, ses ambitions et ses cicatrices de bataille. De l’expérience brute de Nassourdine Imavov à la précision technique d’Axel Sola, en passant par la résilience de Benoît Saint Denis, la puissance explosive de William Gomis et la force calculée d’Oumar Sy, la scène parisienne s’annonce électrique. Découvrez les combattants de français de cette édition de l'UFC Paris 2025.

Nassourdine Imavov, à la quête du Graal

Nassourdine Imavov après sa victoire à l'UFC contre Israel Adesanya en Arabie Saoudite - le 01/02/2025
Nassourdine Imavov après sa victoire à l'UFC contre Israel Adesanya en Arabie Saoudite - le 01/02/2025 © Fayez NURELDINE / AFP
  • 29 ans
  • n°2 chez les -84kg
  • 16V/4D/1NC

Nassourdine Imavov a l’allure des hommes qui n’ont rien eu d’offert et qui ont tout conquis à la force des poings. Né le 1er mars 1996 à Khassaviourt, au Daghestan, dans les confins du Nord-Caucase, il débarque en France adolescent, sans un mot de la langue, sans repères, et découvre un monde qu’il ne connaît pas. Le choc culturel est immense, mais l’accueil reçu et la discipline de la boxe lui ouvrent une voie. À 12 ans, à Salon-de-Provence, il enfile ses premiers gants en suivant les traces de son père et de ses frères. À 19 ans, c’est son aîné Daguir qui l’initie au MMA. Ensemble, les deux frères montent à Paris et rejoignent la MMA Factory de Fernand Lopez.

Le début de carrière de "The Sniper" n’a rien d’un conte de fée. En 2016, il s’incline d’entrée, soumis dès son premier combat professionnel. Mais derrière cet échec se cache un moteur. Imavov enchaîne les voyages et les victoires dans les petites organisations d’Europe – Malte, Pologne, Italie – avant de trouver son tremplin à l’ARES, l’organisation française. Un TKO au premier round lui ouvre les portes de l’UFC, la grande ligue. Là encore, rien de linéaire: victoire inaugurale en 2020, puis défaite serrée contre Phil Hawes. Mais Imavov ajuste, affine, progresse. Trois victoires suivent, dont deux TKO au deuxième round et un succès marquant face à Joaquin Buckley lors du tout premier UFC Paris.

Sa première grande chance arrive en 2023, en main event face à Sean Strickland. Défaite à la décision unanime, puis une année noire ponctuée d’un no-contest contre Chris Curtis. Beaucoup auraient vacillé, lui choisit de se reconstruire. Il s’exile de la MMA Factory, rejoint Nicolas Ott, et se réinvente. En 2024, il revient métamorphosé. Victoire sur Roman Dolidze, puis sur Jared Cannonier – TKO au quatrième round, rien de moins – avant de battre Brendan Allen à Paris. Trois combats en sept mois, trois démonstrations.

La consécration arrive en février 2025. Face à Israel Adesanya, légende des poids moyens, Imavov saisit sa chance. Impitoyable, précis comme son surnom l’indique, il terrasse “The Last Stylebender” par TKO au deuxième round, s’offrant la performance de la soirée et un bond dans la hiérarchie. Aujourd’hui classé numéro 2 chez les moyens, il n’est plus un outsider mais un prétendant légitime au titre.

Devant lui ce samedi à Paris se dresse le Brésilien Caio Borralho, 7e de la catégorie. Un adversaire complet, dangereux, l’un de ces tests qui font les champions. Une victoire, et Imavov sera propulsé en position de challenger numéro un. Mais la route vers l’or pourrait mener à un affrontement délicat, humain autant que sportif: Khamzat Chimaev, invaincu… et ami du Français.

Benoît Saint Denis, un combat à double tranchant

Benoit Saint Denis le 27 septembre 2024
Benoit Saint Denis le 27 septembre 2024 © Icon Sport
  • 29 ans
  • n°13 chez les -70kg
  • 17V/4D

Benoît Saint Denis n’est pas un combattant comme les autres. Né le 18 décembre 1995 à Nîmes, il entame sa vie sous le signe de la discipline et du service. Ado, il décroche une ceinture noire de judo avant de rejoindre les rangs des forces spéciales françaises et le prestigieux 1er régiment de parachutistes d’infanterie de marine — menant des opérations au Sahel. Ses efforts lui valent la Médaille de la Reconnaissance de la Nation et la Croix du Combattant en 2017.

En mars 2019, après cinq ans de service, il prend un virage radical et se lance dans une carrière en MMA. Il s’installe à Paris dans une chambre exiguë, ne vit que pour l’entraînement, selon ses propres mots. Rapidement, il compile les victoires en Europe, alignant finishes à droite et à gauche, jusqu’à décrocher rapidement l’attention de l’UFC.

En octobre 2021, il fait ses débuts en -77kg face à Elizeu Zaleski — une défaite unanime, certes, mais qui ne brise pas son momentum et qui sera ensuite classée en no-contest en raison du résultat positif du test anti dopage du Brésilien. Il descend ensuite chez les -70kg où il enchaîne cinq victoires consécutives – trois KO/TKO et deux soumissions – démontrant déjà sa dualité redoutable entre frappe et grappling.

Son ascension prend un tour plus grand encore lors de plusieurs prestations marquantes: un KO éclair face à Matt Frevola au Madison Square Garden (performance de la soirée), une bataille sans appel face Thiago Moises, et surtout, une nouvelle performance de la soirée face à la légende Dustin "The Diamond" Poirier, malgré une défaite par KO.

En 2024, il quitte son entraîneur de toujours, Daniel Woirin avant l'UFC Paris de septembre 2024, où il affronte Renato Moicano en main event. Un combat furieux, arrêté par le médecin après un premier round complètement sous l'eau et un autre en survie. Touché, tuméfié, il ne parvient plus à voir de l’œil droit après une avalanche de coup au visage.

Critiqué pour s'être présenté à Bercy sans aucun game plan, le Français décide de remettre en place une vraie structure tactique autour de lui et rejoint Nicolas Ott, l'homme derrière l'avènement de Nassourdine Imavov. Sous ses ordres, il décroche une victoire par soumission contre Kyle Prepolec à l’UFC 315 et relance sa carrière.

Désormais, le 6 septembre 2025, l’Accor Arena, "God of War" s’apprête à vibrer pour son nouveau défi. Face à lui se dresse Mauricio Ruffy, un striker brésilien explosif débarqué des Dana White’s Contender Series et auteur d’un KO fulgurant pour son entrée à l’UFC. Le Brésilien, membre de la team des Fighting Nerds, reste sur trois victoires en trois combats à l'UFC et sera l'un des plus gros défi de la carrière de BSD.

Axel Sola, le pianiste prêt à dérouler sa partition

Le combattant de MMA français Axel Sola face au Russe Soslan Gagloev pour la ceinture des -70kg de l'ARES, le 26 septembre 2024.
Le combattant de MMA français Axel Sola face au Russe Soslan Gagloev pour la ceinture des -70kg de l'ARES, le 26 septembre 2024. © Icon Sport
  • 27 ans
  • NC chez les -77kg
  • 10V/0D/1N

Il y a chez Axel Sola une forme de calme qui tranche avec la brutalité du MMA. Pianiste, amateur de jazz et de musique classique, il trouve son équilibre dans les touches noires et blanches quand d’autres se perdent dans le vacarme des salles d’entraînement. Mais dès que la cage se referme, le Niçois de 27 ans devient un autre homme, invaincu en carrière (10 victoires, 0 défaite, 1 nul), prêt à s’imposer sur la plus grande scène de toutes: l’UFC.

Formé à la Boxing Squad par Aldric Cassata, également coach de Manon Fiorot, Axel Sola a très tôt montré qu’il avait la tête et les épaules pour franchir chaque étape sans les brûler. D’abord au BRAVE, où il enchaîne les victoires, puis à l’ARES, où il s’installe comme une figure majeure du MMA français. En décembre 2023, il s’empare de la ceinture des -70kg en dominant Turpal Yousounov. Il défend ensuite son titre à quatre reprises, restant invaincu, même face à Daguir Imavov – frère de Nassourdine – dans un duel tendu conclu par un match nul. Il enchaîne ensuite les victoires et les défenses de titres, de quoi convaincre l’UFC d’ouvrir ses portes au jeune prodige.

Son baptême du feu aura lieu à Paris, devant son public, face à l’expérimenté Rhys McKee. L’Irlandais, ancien champion du Cage Warriors, n’a jamais vraiment trouvé sa place à l’UFC avec quatre défaites pour une seule victoire, mais reste un adversaire solide, au vécu international. Pour le Niçois, c’est l’occasion rêvée de montrer qu’il appartient à ce monde-là, celui des meilleurs, et de poser ses premiers jalons dans une catégorie -77kg qui ne pardonne rien.

William Gomis, le "Jaguar" prêt à rugir

Willia&ms Gomis (de face) lors de son combat contre Jarno Errens à l'UFC Paris en septembre 2022
Willia&ms Gomis (de face) lors de son combat contre Jarno Errens à l'UFC Paris en septembre 2022 © Icon Sport
  • 28 ans
  • NC chez les -66kg
  • 14V/3D

William Gomis a l’allure de ceux qui portent leurs rêves à pleine puissance. Né le 13 juin 1997, il s'entraîne lui aussi depuis peu avec Nicolas Ott, et s’est imposé comme une force montante dans la division des poids plumes.

Il débute en professionnel dès 2016, gravissant les échelons des circuits européens avec détermination. Ce n’est qu’en septembre 2022, à l’occasion de l’UFC Paris, qu’il fait ses débuts dans l’octogone de l'UFC face à Jarno Errens et s’impose par décision majoritaire devant ses fans. Depuis, il enchaîne les performances solides: une victoire contre Francis Marshall en avril 2023, un body kick impressionnant sur Yanis Ghemmouri en septembre 2023, suivi d’un succès serré par décision partagée contre Joanderson Brito en septembre 2024.

Son bilan à l’UFC? Un record de 4-1, avec une puissance de feu évidente — 7 KO/TKO sur 14 victoires totales — et une solidité défensive notable. Malgré une défaite sur décision partagée contre Hyder Amil en mars 2025, "Jaguar" compte bien repartir de l'avant.

Ce samedi à l’UFC Paris, l’enfant du pays revient pour un nouveau défi: affronter Robert Ruchala, un Polonais puissant (11-1 en pro) qui fait ses débuts à l'UFC.

Oumar Sy, "The French Tank" en mode démolition

Oumar Sy à l'UFC Paris, le 28 septembre 2024
Oumar Sy à l'UFC Paris, le 28 septembre 2024 © Alexis Goudeau/Icon Sport
  • 29 ans
  • NC chez les -93kg
  • 11V/1D

Oumar Sy, surnommé "The French Tank", est la force brute et calculée qui fait vibrer le MMA français. Né à Paris le 21 novembre 1995, il a grandi avec la rage de se faire un nom, un mélange de discipline urbaine et d’ambition sans faille. Avec son gabarit impressionnant (1,93 m pour 93 kg), il impose d’emblée le respect dans la catégorie des -93kg. Mais derrière la puissance se cache un fin technicien, capable de finir un combat au sol comme debout, et de dicter le rythme grâce à son allonge de 2,11 m.

Sa carrière professionnelle débute en 2019, et dès ses premières sorties, Oumar Sy attire l’attention. Il enchaîne les victoires, souvent par soumission ou KO, face à des combattants comfirmés comme Luis Henrique da Silva ou Adam Tomasik. Ses performances lui valent rapidement une place à l’UFC, où il débute en mai 2024 face à Tuco Tokkos et s’impose par étranglement arrière dès le premier round. Quelques mois plus tard, il confirme contre Da Woon Jung par décision unanime.

L’année 2025 n’est pas tendre, Oumar Sy subit sa première défaite professionnelle contre Alonzo Menifield, mais loin de l’ébranler, ce revers semble affûter sa détermination. Samedi 6 septembre 2025, il retrouve l’Accor Arena pour affronter Brendson Ribeiro, un Brésilien expérimenté, solide et dangereux. Pour le Français, ce combat n’est pas seulement une revanche: ça doit être une démonstration. Il sait qu’une victoire à domicile pourrait le propulser dans le top de sa division et asseoir sa réputation de challenger redoutable.

Maxence Mullié