Open d'Australie: pourquoi ce Djokovic-Nadal sent la poudre

L’Acte 53 de la rivalité entre Novak Djokovic et Rafael Nadal s’annonce passionnant ce dimanche, en finale de l'Open d'Australie. "Ça va être un gros gros gros match", salive d’avance Amélie Mauresmo, impressionnée par le niveau de jeu du Serbe face à son poulain Lucas Pouille. Les enjeux sont colossaux: avec un septième succès "down under", le Serbe peut s’emparer seul du record. Quant au Majorquin, il peut l’emporter dix ans après et devenir le seul joueur à avoir remporté au moins deux fois les quatre Majeurs.
Federer et son record en danger?
Et puis il faut se mettre deux secondes à la place de Roger Federer et de ses vingt titres. L’un de ses deux rivaux va lui mordiller les chevilles. Si "Rafa" passe à 18, le dix-neuvième serait presque inévitable à Roland-Garros… Mais si "Nole" remporte son troisième Majeur consécutif pour en détenir 15, à ce rythme-là, vu son âge (31 ans), le Bâlois pourrait sérieusement s’inquiéter… Bref, c’est une "dream final" à un plus d’un titre.
On peut quand même se risquer à un pronostic annexe: on ne fera pas plus long que les 5h53 de 2012 (5-7, 6-4, 6-2, 6-7, 7-5 pour Djokovic). Ne vous y trompez pas: l’instauration à Melbourne du super tie-break n’est en rien un élément décisif. C’est plutôt la présence du petit chrono égrenant les 25 secondes qui va tout changer. Il y a sept ans, certains échanges avaient été si époustouflants que les deux hommes avaient besoin de reprendre leur souffle et dépassaient allègrement le temps imparti. On avait même aperçu Novak Djokovic étendu sur le sol à l’issue du premier point du neuvième jeu de la dernière manche, dantesque.
Des ambulances dans le parking?
Durant les interminables discours, les organisateurs avaient amené deux chaises pour éviter que les deux champions, exténués, ne s’effondrent. Et il se murmure que deux ambulances les attendaient dans les parkings afin qu’ils récupèrent avant l’exercice des conférences de presse. Interrogé sur l’identité de son adversaire, Novak Djokovic a pris son air grave: "C’est probablement le joueur le plus intense que j’aie jamais affronté. Avec lui, vous devez être en alerte permanente et prêt à courir des heures et des heures…"
Sûr de ses forces, le numéro 1 mondial se base sur leur dernier affrontement à Wimbledon pour bomber le torse. "Gagner face à Nadal 10-8 au cinquième set, cela m’a catapulté sur le plan mental, poursuit-il. Ma confiance s’est encore accrue. Et ça m’a permis d’exceller dans les mois qui ont suivi."
Nadal a durci son jeu
Notons néanmoins que Djokovic n’a pas soulevé le trophée lors de ses trois derniers tournois, Bercy, le Masters de Londres et Doha. Comme s’il se réservait pour cette première échéance 2019. Tout comme Rafael Nadal, qui a géré à la perfection une petite alerte physique à Abu Dhabi après sa longue absence. Afin de lui épargner de longs rallyes, Carlos Moya lui a conseillé de durcir le jeu. Les trois membres de la jeune génération (De Minaur, Tiafoe et Tsistipas) peuvent témoigner que la balle du Majorquin est lourde, très lourde… "Rafa" avait raté le virage décisif de la finale 2017 face à Roger Federer. Il ne peut pas se permettre une deuxième sortie de route sur la Rod Laver Arena.