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Roland-Garros: deux joueurs, deux ambiances, la drôle de séquence entre Nadal et Ruud avant la finale

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Et si la finale de Roland-Garros s’était jouée dans les couloirs qui mènent au court central Philippe-Chatrier ? L’idée s’installe sur la toile depuis qu’une vidéo circule montrant Nadal et Ruud avant leur entrée dans l’arène avec des attitudes... pour le moins différentes.

Au moment de prendre le micro pour féliciter son bourreau de la finale de Roland-Garros, dimanche, Casper Ruud semblait presque soulagé que son calvaire soit terminé. Affronter Rafael Nadal en finale, surtout sur la terre battue parisienne, n’est jamais une expérience anodine. On n’en sort jamais indemne, ni mentalement ni physiquement. C’est toujours éprouvant, à la fois pour le corps et l’esprit. "J’ai compris ce que cela veut dire de te jouer ici, en finale", a d’ailleurs avoué le Norvégien après la rencontre, le sourire enfin retrouvé.

Car pendant la rencontre, le 6e joueur mondial n’est jamais parvenu à se libérer complètement, à tomber le masque de torpeur pour se montrer sous son meilleur jour, écrasé par la pression d’une première finale dans un tournoi du Grand-Chelem et le poids de l’histoire représenté par les 13 titres (puis finalement 14) du taureau de Manacor, qui s’agitait de l’autre côté du filet.

"Le match s'est joué avant de rentrer sur le court"

Tout aussi nerveux et surtout très fragile physiquement, Nadal est passé maître dans l’art de conserver un niveau de jeu moyen suffisamment haut pour tenir la dragée haute à ses adversaires dans son jardin, et le hausser au moment idoine. Même lorsqu’il est en difficulté. Pendant un set et demi au moins, le Majorquin n’a pas mieux joué que son adversaire, loin de là, il a en revanche été moins fébrile dans les moments importants.

Et cette bataille psychologique s’est peut-être jouée avant l’entrée des deux joueurs sur le court. La séquence fait le tour des réseaux sociaux depuis le début de la journée. On y voit le Majorquin, fidèle à ses habitudes, imposer son rituel d’échauffement à son adversaire, l’air un peu confus, presque gêné d’être là. Et si Casper Ruud jette un coup d'œil de temps à en temps à son adversaire, Nadal ne prête absolument pas attention à ce qui se passe autour de lui.

Dans sa bulle, l’Espagnol enchaîne les sprints, mime des coups droits. Bref, il se prépare à un combat. Une véritable démonstration de force et d'engagement. Le match n'a pas encore commencé, mais Nadal fait comprendre à son adversaire qu'il va y laisser des plumes, que la bataille sera longue s'il espère l'emporter.

Nul ne saura peut-être jamais si le Norvégien, qui n’avait encore jamais croisé son idole avant un match, fut intimidé par son adversaire, mais pour Paul-Henri Mathieu, qui connaît bien Nadal pour l’avoir sérieusement bousculé en 2006, cela ne fait aucun doute: "Le match s’est joué avant de rentrer sur le court."

QM