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Roland-Garros: Thibaut Pinot pointe du doigt les infiltrations de Nadal

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Vainqueur de son 14e Roland-Garros ce dimanche, Rafael Nadal a bénéficié d'un traitement légal dans le monde du tennis, avec des infiltrations de produit anesthésique pour calmer sa douleur au pied gauche, Pour autant, l'Espagnol a été critiqué par Thibaut Pinot, qui appartient à un mouvement cycliste (MPCC) qui refuse toute infiltration en période de compétition.

Un sacre qui pose question. Vainqueur de son 14e Roland-Garros ce dimanche face à Casper Ruud, Rafael Nadal a admis dans la foulée avoir "joué sans sensation dans le pied", à la suite d'une injection dans le nerf. En conférence de presse, l'Espagnol a d'ailleurs ironisé à la suite d'une question lui demandant le nombre d'injections reçues au cours de la quinzaine. "C'est mieux que tu ne le saches pas", a confié Rafael Nadal.

Pour Thibaut Pinot, qui a multiplié les prises de position contre le dopage ces dernières années, la réponse de l'homme aux 22 tournois du Grand Chelem laisse songeur: "Les héros d'aujourd'hui...", a commenté le cycliste français de 32 ans, avec un smiley pour montrer son étonnement.

>> Roland-Garros: toutes les infos après le 14e sacre de Nadal

Pinot se refuse à toute infiltration en période de compétition

Membre de la formation Groupama-FDJ, Thibaut Pinot se plie aux règles de l'Agence mondiale antidopage (AMA) mais aussi à celles du Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC), une association à laquelle souscrivent plusieurs équipes et coureurs du peloton. Celle-ci n'est néanmoins pas obligatoire mais est plus contraignante, notamment en matière d'infiltrations. Si l'Union cycliste internationale (UCI) a attendu 2022 pour interdire l'usage des corticoïdes, le MPCC imposait déjà la règle depuis des années.

"Les infiltrations de corticoïdes, qui ne requièrent pas d'AUT, seront obligatoirement validées par le médecin responsable de l'équipe, qui prescrira obligatoirement 8 jours minimum d'arrêt de travail et de compétition et un contrôle de cortisolémie", indique par exemple le règlement interne du MPCC, qui applique la même sévérité pour "les traitements de cortisone par voie générale : orale, rectale, intramusculaire ou intraveineuse."

Le tennis autorise un tel traitement

Toute injection ou infiltration est donc strictement interdite pour les membres du MPCC, ou bien celles-ci sont autorisées, sur avis médical, mais entraînent des arrêts pour les compétitions. Blessé au dos à l'issue du Tour de France 2020, Thibaut Pinot avait attendu l'hiver pour tenter de se soigner avec une infiltration. "Quand je vois l’effet que l’infiltration m’a fait dans le dos, je me dis que des courses, il y en a plusieurs que j’aurais finies", lançait alors celui qui a terminé troisième du Tour de France 2014, dans un entretien en 2021 à L'Equipe.

Rafael Nadal est touché au pied gauche depuis plusieurs années par le syndrome de Müller-Weiss. Les infiltrations de produit anesthésique reçues par Rafael Nadal sont bien réglementaires dans le monde du tennis. Pour autant, le joueur de 36 ans a promis qu'il n'aura plus recours au même traitement pour gagner un tournoi dans le futur: "Si je suis en mesure de jouer avec juste des anti-inflammatoires, c'est oui. Mais jouer avec des injections anesthésiantes, non. Je ne veux pas me mettre dans cette situation une fois de plus", a lancé Nadal après sa nouvelle victoire.

"Roland-Garros, c'est Roland-Garros et tout le monde sait combien ce tournoi est important à mes yeux, a ajouté l'intéressé. C'est un risque que je voulais prendre en jouant ici." La semaine prochaine, Rafael Nadal entamera un traitement par radio fréquence, visant à reproduire l'effet des injections, pour anesthésier la douleur au pied, avec une portée à plus long terme. Il se résoudra à une nouvelle opération si la première solution ne donne pas satisfaction.

GL