Grand Prix de Bahreïn: "Forcément triste" pour Leclerc, privé de sa première victoire

Pas encore de premier succès en Formule 1 pour le jeune Charles Leclerc. Nouvelle coqueluche de la Scuderia Ferrari, le Monégasque avait pourtant signé sa première pole position samedi, pour son 23e Grand Prix, à peine. A 21 ans, il devenait même le 2e plus jeune poleman de l’histoire, seulement devancé dans ce domaine par Sebastian Vettel.
Montagnes russes émotionnelles
Son coéquipier chez Ferrari lui a d’ailleurs apporté ses premières contrariétés de la journée. Parti pied au plancher, l’Allemand a récupéré la première place dès le virage n°1. La gestion des ego démarrait chez Ferrari mais Leclerc y mettait fin dès le 6e tour, quand, bien aidé par son DRS, il dépassait son illustre partenaire, plus jamais revu à l’avant de la course.
Le début d’un long raid solitaire, à peine interrompu par un arrêt au stand maîtrisé (14e tour). Pratiquement jamais parti à la faute, hormis une légère sortie de piste dans le premier tiers de course, Leclerc a dominé les débats et dégagé l’assurance d’un ancien. Plus véloce, chaque tour donnait lieu à une avance accrue.
"Beaucoup de victoires viendront pour ce garçon-là"
Et puis, le show Lewis Hamilton a commencé. Du moins entre le Britannique et Sebastian Vettel, dans un duel à plus de dix secondes des préoccupations du Monégasque. Seulement, le tête-à-queue de l'Allemand puis l'explosion surprenante de son aileron avant (38e tour), couplés aux pneumatiques efficaces retrouvés par Britannique, ont fait office de premier revirement. Le vent, à peine acteur sur le circuit de Sakhir, avait tourné.
Comme en Australie, les Ferrari ont connu des défaillances mécaniques. Charles Leclerc n’y a pas échappé. Son message d’alerte à la radio donnait le ton (46e tour). L’incompréhension dans le camp de la Scuderia, déjà accablé par le recul de Sebastian Vettel, aussi (5e). La sanction tombait au 59e tour quand Leclerc, affaibli par un débours de cinq secondes au tour, laissait passer le Britannique, tout heureux d’arracher un 75e Grand Prix en carrière devant son coéquipier Valtteri Bottas. Sensible aux malheurs du Monégasque, Lewis Hamilton a joué la carte compréhensive. "Beaucoup de victoires viendront pour ce garçon-là", a-t-il glissé au terme d’une accolade réconfortante.
La Safety Car a sauvé le podium
En Australie, pour sa première avec la Scuderia, Charles Leclerc avait pris la cinquième place. Ce dimanche, il a dépassé son meilleur classement et glané un premier podium en F1 (3e). Le point obtenu pour avoir réalisé le meilleur tour en piste ne le consolait pas non plus. "Je ressens un peu de tristesse. On était si proches d'un but que je m'étais fixé depuis tout petit. Le louper, c'est forcément triste, a-t-il expliqué. Après, c'est la Formule 1, c'est le sport auto. Des fois, il y a des problèmes. Je voudrais quand même remercier tout le team (Ferrari). On est arrivé avec une victoire plus compétente. Il y a beaucoup de positif à prendre, on reviendra plus fort. Cela ira mieux dans les prochaines courses".
Le rebond passe par la Chine le 14 avril prochain. Ferrari a quinze jours pour gommer les problèmes moteur qui ont mis à mal les espoirs de Charles Leclerc. C’est un moindre mal mais le Monégasque, quatrième du classement des pilotes, ne compte "que" 19 points de retard sur le leader, Valtteri Bottas.