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Et maintenant le basket: une équipe espagnole refuse d’affronter une formation israélienne en Eurocoupe

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Après avoir franchi le tour de qualification de l'Eurocoupe féminine mercredi face aux Grecques de Pas Gianina (94-61), l'équipe espagnole Lointek Gernika a annoncé qu'elle refusait d'affronter la formation israélienne Elitzur Ramla, placée comme elle dans le groupe C.

Après le football ou encore le cyclisme, c'est au tour du basket de débattre de la présence d'Israël dans les compétitions. Qualifié pour l'Eurocoupe féminine après sa victoire face aux Grecques de Pas Gianini (90-57 à l'aller et 94-61 au retour mercredi), le Lointek Gernika a été placé dans le groupe C avec le PEC (Hongrie), l'Union Deportiva (Portugal) et Elitzur Ramla. Le club espagnol, qui doit affronter l'équipe israélienne le 23 octobre et le 27 novembre, a déjà annoncé par la voix de son président Gerardo Candina qu'il ne disputerait pas ces deux rencontres.

Ce dernier a dénoncé un "génocide brutal" à Gaza. Il a indiqué qu'il s'agissait de sa position personnelle et qu'elle sera soumise au conseil d’administration. "L'idée est de ne pas jouer, car nous y sommes totalement opposés. Je pense que tout le monde doit en être conscient. Laissons la FIBA ​​(Fédération internationale de basket-ball) agir comme elle le doit. De notre côté, nous ne jouerons pas", a-t-il déclaré à Radio Bilbao, dans des propos rapportés par le quotidien espagnol AS. L'équipe israélienne, basée dans le centre du pays, a par ailleurs demandé à disputer tous ses matchs à l'extérieur.

Plusieurs équipes israéliennes engagées

Une décision qui a reçu le soutien du président de la Fédération biscayenne de basket-ball, Koldo Mendia. Il a proposé que "la FEB (Fédération espagnole de basket-ball), en tant que porte-parole des associations régionales, demande à la FIBA ​​d'interdire les équipes israéliennes de participer aux compétitions européennes", soulignant que "ce club représente une ville massacrée et bombardée pendant la guerre civile".

La FIBA doit désormais décider des suites à donner de cette décision. Les sanctions prévues par son règlement pour les équipes qui refusent de participer à une compétition pour laquelle elles se sont qualifiées sont lourdes, tant sur le plan financier que sportif. Sur ce point-là, Gernika pourrait par exemple être suspendu cinq ans des compétitions européennes.

Cette année, deux équipes israéliennes participent à l'Euroligue, deux autres à l'Eurocoupe et une autre à la Ligue des champions masculine de basketball. La FIBA a invoqué l'absence de protestations de la part des autres équipes concernant leur participation aux compétitions pour expliquer leur absence de suspension. Plusieurs groupes de supporters du club catalan de BAXI Manresa, qui doit affronter l'Hapoel Jérusalem en Eurocoupe le 15 octobre, ont cependant publié une déclaration demandant l'annulation du match.

Une présence contestée dans d'autres sports

Dans d'autres sports, la présence d'Israël fait aussi débat, notamment en Espagne. La Roja serait ainsi prête à boycotter la Coupe du monde 2026 de football si l'État hébreu - mal embarqué en qualifications - participe à la compétition. Des experts indépendants de l'ONU ont par ailleurs appelé la Fifa et l'UEFA à suspendre Israël mais les deux instances ne compteraient pas boycotter les clubs et la sélection de l'État hébreu. Les membres du comité exécutif de l'UEFA seraient néanmoins en majorité favorables à une suspension de la fédération israélienne des compétitions européennes en raison de la guerre à Gaza.

Toujours en Espagne, la Vuelta a été perturbée pendant les trois semaines de courses par des manifestations pro-Palestiniennes, mettant en danger la sécurité des coureurs et poussant l'équipe d'Israel-Premier Tech à retirer la mention de l'État hébreu sur son maillot jusqu'à la fin de la course. Le président de l'UCI David Lappartient a réaffirmé que "les athlètes israéliens sont les bienvenus" et qu'il ne souhaitait pas que le cyclisme constitue "un outil de sanction".

LP