"Je veux le mettre à l'épreuve": le grand défi lancé par Pogacar à Evenepoel aux Mondiaux

Vainqueur du Giro au printemps, puis dominateur sur le Tour de France avec un maillot jaune conquis dès les Pyrénées jalonné de quatre victoires d’étape, Tadej Pogacar n’a cessé d’écrire sa légende cette année. Pourtant, derrière les chiffres éclatants, le Slovène a traversé une fin de mois de juillet plus morose, entre fatigue physique et lassitude mentale. Oui, il a gagné. Oui, il a dominé. Mais mentalement, la pause s’imposait.
"Si j'étais fatigué après et pendant le Tour? Oui, mais c'est normal", a-t-il lancé en conférence de presse avant les Grands Prix de Québec et Montréal." Avant de poursuivre "On est déjà fatigué après une course, imaginez devoir en courir près de 20 d'affilée…"
Un été sans stage en altitude, sans programme intensif, loin de ses standards habituels. Pogacar a fait le choix du calme, en restant chez lui à Monaco et en accompagnant sa compagne Urska Zigart sur ses courses. "Après le Tour de France, j'ai fait une pause, j'ai suivi Urska sur ses courses et j'ai bien travaillé à la maison. Je n'ai pas pu intégrer un autre gros programme d'entraînement en altitude à mon été."
Un besoin vital de respirer, à tous les niveaux. "Tout le monde a besoin de pouvoir se reposer un peu de temps en temps. Surtout dans le monde du sport, où les athlètes doivent performer au plus haut niveau et sous une pression extrême. Après le Tour, j'ai pris le temps de le faire." Résultat : un Tadej Pogacar détendu, souriant, loin de la tension accumulée en juillet.
"Je me sens bien. Je suis plutôt content de mon été. La fin de saison a toujours ses hauts et ses bas, mais je suis heureux d'être ici."
Québec-Montréal, la rampe de lancement avant Kigali
En choisissant de relancer la machine sur les classiques de Québec et Montréal, Pogacar assume une approche progressive. Moins de pression, mais une envie toujours intacte de performer en équipe. "Nous sommes ici avec une équipe solide, et je serai heureux de pouvoir nous aider à gagner. De toute façon. Je vais y aller à fond, mais pour moi, ce ne serait pas un désastre si je ne gagnais pas, non."
À Montréal, il retrouvera notamment Wout Van Aert, son dernier adversaire capbale de le lâcher et de la battre sur les routes du Tour de France, lors d’un passage spectaculaire à Montmartre. Un goût de revanche dans l’air ?
"Aurons-nous une revanche ici ? Wout est là, donc il sera en forme. On verra bien."
Les courses canadiennes lui permettront surtout de peaufiner sa forme pour son grand objectif de fin de saison, les Championnats du monde de Kigali au Rwanda. Il s'agira de la première édition sur le sol africain (28 septembre). Un rendez-vous que Tadej Pogacar ne prend pas à la légère.
"Est-ce que je veux vraiment défier Remco? Bien sûr"
S’il remettra en jeu son maillot arc-en-ciel sur la course en ligne, c’est bien sur le contre-la-montre que Pogacar surprend le plus. Il a décidé de défier les meilleurs spécialistes du chrono, en tête desquels Remco Evenepoel, le champion du monde et olymique en titre, qui sera présent pour remettre sa couronne en jeu.
"Est-ce que je veux vraiment défier Remco ? Bien sûr, c'est l'objectif", lance-t-il avec un sourire, mais une détermination limpide.
Son dernier chrono lors des championnats du monde remonte à 2023. Depuis, il a modifié ses habitudes d’entraînement pour mieux maîtriser la spécialité. "Je veux le mettre à l'épreuve, lui et les autres spécialistes forts. Le parcours devrait me convenir, même si j'aurai besoin d'une très bonne journée. J'ai toujours été un fan de cette discipline et j'utilise désormais mon vélo de contre-la-montre plus souvent que d'habitude. J'y vais aussi pour faire mes preuves ce jour-là."
L’objectif est clair, briller une dernière fois avant de refermer cette saison d’exception. "Bien sûr, je veux atteindre mon meilleur niveau aux Championnats du monde. C'est l'objectif principal de cette dernière ligne droite de la saison. Je veux aussi utiliser ces courses comme un bon entraînement et j'espère être prêt."