Cyclisme: "On ne fait pas le rallye de Monte-Carlo avec une F1", le patron de Paris-Roubaix dénonce le matériel des coureurs

Invité des Grandes Gueules du Sport ce dimanche sur RMC, Thierry Gouvenou, directeur de Paris-Roubaix, a donné des pistes à exploiter afin de garantir, selon lui, la sécurité des coureurs lors des différentes courses de la saison.

La sécurité dans le cyclisme est un sujet récurrent. La très lourde chute survenue lors de la 4e étape du Tour du Pays-Basque cette semaine a visiblement relancé ce débat car plusieurs cadors sont tombés comme Jonas Vingegaard (Visma-Lease a Bike), Primoz Roglic (Bora-Hansgrohe) ou encore Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step).

Invité dans les Grandes Gueules du Sport, ce dimanche, sur RMC, en marge de Paris-Roubaix, le directeur de la course, Thierry Gouvenou, est revenu sur les éléments à améliorer, selon lui, afin de garantir la sécurité des coureurs sur la route. L'ancien cycliste professionnel, de 1991 à 2002, a tout d'abord pointé ce qu'il considère comme le problème majeur: "Roubaix, c'est une course à part, il faut du matériel spécial. Sur l'ensemble de la saison, les coureurs adoptent du matériel qui n'est adapté aux routes. C'est la qu'il faut revoir le problème et je suis content que cette chicane ait ouvert le débat. On sent que depuis quelques années, on va au casse-pipe. On est à un tournant, on ne pas continuer à avoir des jeunes coureurs qui finissent à l'hôpital. Ce n'est pas bon pour l'image du sport."

La Une des GG : Thierry Gouvenou, directeur de Paris-Roubaix - 07/04

11:04

"Notre sport se rapproche des sports mécaniques"

Afin que les coureurs soient désormais en sécurité lors des courses tout au long de la saison, Thierry Gouvenou a donné plusieurs axes à exploiter, faisant notamment un parallèle avec la sécurité dans les sports automobiles: "Soit on continue la dérive technologique et on change le style de course. On va sur des circuits comme les sports automobiles où tout est protégé et où on ne met pas en danger les coureurs. Si on continue sur la route, on doit alors adapter notre matériel. On a l'impression que notre sport se rapproche des sports mécaniques, eux, ils trouvent des solutions pour réduire la vitesse. On ne fait pas le rallye de Monte-Carlo avec une Formule 1, le Tour de France va sur les routes de Monte-Carlo et on a des vélos qui ressemblent de plus en plus à une Formule 1. Il faut savoir dire stop et changer de matériel. Il faut l'adapter aux routes qui vont dans le mauvais sens avec de plus en plus d'aménagements."

Thierry Gouvenou pointe donc le changement de matériel comme option majeure. Christian Prudhomme, directeur du Tour de France et également invité dans les Grandes Gueules du Sport ce dimanche matin, a lui aussi évoqué plusieurs pistes. Pour le patron de la Grande Boucle, la limitation des braquets, les freins à disque, les parcours, le comportement des coureurs ainsi qu'une réforme sur le rôle de l'oreillette sont des options sérieuses à envisager. David Lappartient, président de l'UCI, s'est également prononcé sur le sujet et a émis l'idée d'instaurer des cartons jaunes et rouges.

HJ