Liège-Bastogne-Liège: pourquoi le duel annoncé entre Pogacar et Evenepoel est aussi attendu

Un premier duel en 2023. Si Tadej Pogacar a déjà ferraillé en ce début de saison avec Jonas Vingegaard, son rival annoncé pour le prochain Tour de France, ou Mathieu van der Poel et Wout van Aert sur les classiques, le Slovène n'a plus couru face à Remco Evenepoel depuis le dernier Mondial en septembre 2022. Ce dimanche, les deux hommes sont cités par tous comme les grands favoris de Liège-Bastogne-Liège.
Si les autres coureurs tenteront de trouver une ouverture, l'affiche attendue entre Pogacar et Evenepoel suscite une certaine excitation chez les suiveurs. "Ce combat des chefs, j'en salive", se réjouit par exemple Christian Prudhomme, le patron du Tour de France et du cyclisme chez ASO, l'organisateur de Liège-Bastogne-Liège.
20 jours de course ensemble depuis 2019
Il faut dire que la confrontation entre les deux hommes reste encore rare. Si Remco Evenepoel et Tadej Pogacar sont passés professionnels tous les deux en 2019, ils n'ont partagé que 20 jours ensemble dans les pelotons. Le Belge a décroché la Clasica San Sebastian à deux reprises en présence du Slovène, là où Pogacar a dominé le Tour de Lombardie en 2021 et Tirreno-Adriatico en 2022 alors que Remco Evenepoel se trouvait au départ. Mais lors de ces différents succès, l'écart de forme entre les deux prodiges était souvent visible, ne permettant pas une vraie confrontation directe, à l'exception pratiquement du dernier Mondial ou du Tour de Lombardie 2021, où Evenepoel avait déçu.
Et pour assister à des batailles entre Evenepoel et Pogacar sur le Tour de France, il faudra encore attendre jusqu'en 2024. D'ici là, les courses en présence des deux phénomènes risquent encore de se compter sur les doigts de la main même si la préparation de la Grande Boucle 2024 changera certainement les choses. Car cette année, après trois semaines de stage en altitude, au Teide, entrecoupées d'une participation au Tour de Catalogne, le champion du monde en titre ira défier ensuite Primoz Roglic sur le Tour d'Italie.
Evenepoel n'a "pas peur" de Pogacar
En attendant, maillot arc-en-ciel et dossard numéro 1 sur le dos, Remco Evenepoel n'a "pas peur" de Tadej Pogacar. Il y aurait de quoi pourtant tant le double vainqueur du Tour de France engrange en ce début d'année avec 12 victoires en 18 jours de courses. Le leader de l'équipe UAE Emirates a d'ailleurs l'occasion d'entrer un peu plus dans l'histoire sur Liège-Bastogne-Liège. Vainqueur de la "Doyenne" en 2021 et forfait l'an passé en raison d'un deuil familial, "Pogi" peut devenir le troisième homme dans l'histoire à réaliser le triplé la même année avec l'Amstel Gold Race et la Flèche-Wallonne. Mieux, personne n'a réussi ce triplé sur les "Ardennaises" après avoir remporté le Tour des Flandres. Pas même Eddy Merckx, qui n'est jamais avare d'un compliment envers Pogacar, là où il se montre souvent plus critique avec son compatriote.
Auteur d'un raid en solitaire de près de 30 kilomètres sur l'Amstel Gold Race dimanche dernier et victorieux au terme d'une course au millimètre sur les pentes du Mur de Huy mercredi, Tadej Pogacar va cette fois retrouver un adversaire annoncé à sa mesure. Depuis le début de saison, Remco Evenepoel a remporté le général de l'UAE Tour, sur les terres du sponsor d'équipe de Pogacar, avant de terminer deuxième du Tour de Catalogne. Si son objectif reste le Tour d'Italie, le coureur de 23 ans vient uniquement pour "gagner". Evenepoel pourra d'ailleurs compter sur le retour de Julian Alaphilippe, un habitué de ce Monument.
L'affrontement annoncé devrait en tout cas réjouir Tadej Pogacar. Ces derniers mois, l'homme de 24 ans invitait l'autre phénomène à venir le défier sur le Tour de France dès 2023: "Si tu gagnes la Vuelta, tu dois venir sur le Tour. C'est une suite logique." Mais le poulain de Patrick Lefevere, motivé par les nombreux kilomètres de contre-la-montre du Tour d'Italie, n'a pas saisi au vol cette proposition après sa victoire finale sur le Tour d'Espagne. Il faudra donc attendre Liège-Bastogne-Liège ce dimanche, pour avoir un avant-goût de futures batailles entre les deux hommes.