"Imaginez une attaque d’un favori!", la réponse cash de Prudhomme à ceux qui râlent contre la dernière étape du Tour à Montmartre

Christian Prudhomme avait très bien préparé son argumentaire. Le patron du Tour de France a dévoilé, ce mercredi lors d’une conférence de presse célébrant les 50 ans de l’arrivée sur les Champs, le tracé précis de la dernière étape de l’édition 2025. Avec comme attendu, l’ascension de la rue Lepic pour mener le peloton en haut de la butte Montmartre. A trois reprises.
Ce programme chargé bouleverse l’habituelle parade qui se tient lors du dernier rendez-vous de la Grande Boucle. Et ce changement de programme fait grincer des dents plusieurs coureurs dont le double vainqueur Jonas Vingegaard et Remco Evenepoel, pourtant champion olympique en passant par Montmartre l’été dernier.
"Vous verrez comme ils seront fiers"
Christian Prudhomme comprend ces critiques mais il prédit qu’elles s’atténueront le jour-J, le 27 juillet prochain. "Il y a les réactions de l’instant et celles après l’étape", a-t-il déclaré. "Incontestablement, Montmartre va encore davantage faire rayonner le Tour de France. Celui qui gagnera ne se plaindra pas." Et selon lui, cela pourrait bien être un sprinteur, malgré ce nouveau tracé qui ne favorise clairement pas leurs profils.
"J’imagine que tout est possible", avait-il déclaré face à la presse un peu plus tôt.
"Escalader trois fois Montmarvoilà tre n’exclut pas tous les sprinteurs. Je ne vois pas Mads Pedersen, qui vient de remporter trois étapes sur le Tour d’Italie, être exclu là-dessus. Simplement, ça offre un nouveau panel de possibilités."
Lui a un "rêve fou", celui de voir le maillot jaune s’imposer sur les Champs Elysées. "Un seul coureur a gagné la dernière étape du Tour de France avec le maillot jaune sur le dos, il s’appelle Bernard Hinault en 1979 en 1982", a-t-il malicieusement souligné. "Je ne sais pas quels coureurs seront encore là le 27 juillet mais dans l’équipe de Mathieu van der Poel, il faudra choisir: faut-il jouer la carte Jasper Philipsen, l’un des plus impressionnants sprinteurs du monde, ou Mathieu van der Poel? Toutes ces questions et cette glorieuse incertitude du sport me va bien."
S’il a entendu les paroles de Vingegaard et Evenepoel, Prudhomme a surtout pris le parti de mettre en avant celles de coureurs plus enthousiastes et rappeler les accueils toujours mitigés des nouveautés sur le Tour. "Julian Alaphilippe a dit: ‘je crois que je pourrais passer en tête à Montmartre’. Pour le reste, je ne suis pas sûr que nous ayons fait un tabac en introduisant les chemins blancs sur le Tour de France autour de Troyes l’année dernière, or l’étape a été majestueuse. Je ne suis pas certain qu’on ait fait un tabac en réintroduisant les pavés et pourtant... Et je ne crois pas non plus au siècle dernier, quand Henri Desgrange (le créateur du Tour) a décidé d’inscrire les Pyrénées et le Tourmalet sur le parcours du Tour, qu'il ait fait un tabac. Pourtant, c’est ça qui fait la légende du Tour de France."
"Les sprinteurs ne sont pas exclus de la partie même si bien sûr, ce sera plus compliqué pour eux ", insiste-t-il.
"Il faudra choisir. Imaginez une attaque d’un des favoris du Tour de France au dernier moment, à quelques kilomètres de l’arrivée. L’étape de Paris, il n’y a pas de montagne et c’est pourtant l’une des plus fortes audiences du Tour à l’international parce que le Tour, c’est la plus grande course cycliste du monde mais c’est tellement plus que ça avec la beauté de Paris. Inscrire le succès populaire phénoménal de cette course sur la montée vers Montmartre à trois reprises pour retrouver cette ferveur, cette passion des Français, des Parisiens, du monde entier, c’est un pari. (…) Vous verrez à quel point ils seront fiers quand ils seront arrivés là-bas en passant par Montmartre et surtout celui qui gagnera."