Tour de France: pourquoi Pinot craint l'étape de Nîmes

Le peloton avait un poil d’avance et entamait déjà les épreuves alpestres. C’était un 19 juillet et Thibaut Pinot avait finalement abandonné le Tour de France 2017 lors de la 17e étape. Après sa quatrième place au Giro, le Vosgien était à bout, lâché dans l’ascension du col de la Croix de Fer. Deux ans plus tard, il est au sommet de sa forme et la 16e étape de la Grande Boucle qui s’annonce ce mardi n’a rien à voir dans le profil. Mais le Français la redoute.
"La plaine, jamais une partie de plaisir pour moi"
"Je l’aborde comme chaque étape de plaine. Ce n’est jamais une partie de plaisir pour moi, qu’il y ait du vent ou pas, résume ce lundi le leader de la Groupama-FDJ en conférence de presse. Cela va encore être une étape pas marrante pour moi, je ne les aime pas. Mais on va faire avec, il faut faire avec le parcours. On va faire comme on a fait depuis le début, on va rester placé et essayer de la passer sans le moindre souci."
Vainqueur dans le Tourmalet, encore auteur d’un sacré numéro dimanche au sommet du Prat d’Albis (deuxième en reprenant du temps sur tous ses concurrents au général), le Français est cette fois dans la forme de sa vie. Et impressionne la concurrence. "J'ai beaucoup souffert pour essayer de rester avec Pinot, mais c'est le Tour", reconnaissait Egan Bernal après la course. "Je ne pouvais pas suivre Pinot", admettait Steven Kruijswijk. Emanuel Buchmann se reconnaissait aussi incapable de suivre la cadence, assurant que "quand Pinot a attaqué, c'est la première fois où je me suis senti à la limite".
Un monstre. Voici Thibaut Pinot quatrième du classement général, à 1’50 de Julian Alaphilippe, à 15 secondes seulement de Geraint Thomas… et avec une étiquette de favori qu’il refuse pour l’heure d’endosser. "La pression, c’est Julian qui l’a, tant mieux pour moi", se réjouit même le Vosgien. D’autant qu’un précédent, dans ce même Tour de France, pousse forcément à la prudence.
Une étape piège?
A un peu plus de 30 kilomètres de l’arrivée de la 10e étape à Albi, le coureur de 29 ans s’était retrouvé piégé dans une bordure. Un coup préparé par Ineos, orchestré par Deceuninck-Quick Step et que n’avaient pas vu venir le Français et son équipe. Le manager de l’équipe, Marc Madiot, expliquera quelques heures plus tard l’erreur stratégique de ses hommes, sur un rond-point pris du mauvais côté.
Du plat, à Nîmes, avec un passage sur le Pont du Gard pour une étape de 177 kilomètres. Il y aura aussi un peu de vent, annoncé à 20 km/h environ dans l'après-midi... Idéal pour tenter de créer une bordure? Possible. "On n'est pas non plus des super spécialistes du vent", s'amusait le directeur sportif d'Ineos Nicolas Portal après la 10e étape, reconnaissant que le coup était préparé.
La chaleur sera la même pour tous
Et puisqu'il est difficile - en attendant les Alpes - de faire de gros écarts en haute montagne, la solution est peut-être en plaine. D'autant qu'un autre facteur pourrait compter: la chaleur. Le Gard ne sera pas en alerte orange à la canicule. Mais à Nîmes, la température moyenne de l'après-midi devrait atteindre les 36°C.
"C’est sûr que ça ne va pas être mes conditions préférées mais je pense qu’il n’y pas beaucoup de coureurs qui aiment courir sous 40 degrés, tempère toutefois Thibaut Pinot. Je sais que quand je suis en forme, je passe tous types de temps, que ce soit la chaleur ou le froid. Hier (dimanche) il faisait très chaud, très lourd, mis à part l’arrivée, et je n’ai pas eu de soucis. Quand on est en forme, quand on est au top, les chaleurs, ça passe." Et il est au top.