Milan-Sanremo: Pogacar, Van der Poel, Philipsen... Qui sont les favoris du premier monument de la saison?
Les premiers bourgeons, les premières terrasses ensoleillées et...le premier monument du cyclisme. Comme chaque année, l'arrivée du printemps est le théâtre d'un premier rendez-vous du gratin mondial du cyclisme sur les routes de Lombardie. Samedi 22 mars, le peloton posera ainsi ses valises en Italie pour la plus longue course du calendrier UCI (298km): Milan-Sanremo. RMC Sport fait le tour d'horizon des favoris de cette Primavera 2025.
Tadej Pogacar ⭐⭐⭐⭐⭐
Une fois n'est pas coutume, voilà une course qui se refuse encore au petit génie slovène. Tadej Pogacar n'a ainsi toujours pas levé les bras sur la Via Roma en quatre participations et ça commence à l'agacer. Troisième en 2024 (meilleur résultat), ce Milan-Sanremo fait ainsi partie, avec Paris-Roubaix, des deux monuments manquant à l'énorme palmarès du Slovène de 26 ans.
Vainqueur avec la manière des Strade Bianche après une lourde chute en début de course, Tadej Pogacar a montré à la concurrence que rien ne peut l'arrêter quand il active le mode rouleau compresseur. C'est donc avec impatience que le coureur d'UAE Team Emirates attend le départ de la course. Mais le plus incertain des monuments ne s'offre pas facilement, puisqu'il présente la particularité de pouvoir sourire aux puncheurs comme aux sprinteurs.
Pour Pogacar, l'objectif sera sans doute d'essayer de faire le tri en partant de loin. Et pourquoi pas faire tapis dans la Cipressa, l'avant-dernière difficulté située à une vingtaine de kilomètres de l'arrivée, où l'on fantasme souvent une attaque qui ne fonctionne finalement jamais. Avant ce samedi?
Mathieu van der Poel ⭐⭐⭐⭐⭐
Si l'explication finale se fait, comme souvent, dans le Poggio, il y en a bien un qui devrait pouvoir suivre Pogacar: Mathieu van der Poel. En 2023, il y faussait ainsi compagnie au Slovène et à l'Italien Filippo Ganna dans la descente de ce juge de paix, avant de remporter la course à la pédale.
L'année dernière, MVDP était le seul à pouvoir tenir la roue du Slovène dans l'ascension finale, avant de paver la route de la victoire à son coéquipier Jasper Philipsen. Avec son punch ravageur, le champion du monde 2023 a toutes les qualités pour remporter sa seconde Primavera, surtout si la victoire se joue entre un petit groupe dont les purs sprinteurs sont exclus.
Vainqueur de la Samyn Classic (son unique course sur route cette saison), le petit-fils de Raymond Poulidor aura à coeur d'offrir une deuxième victoire d'affilée à sa formation.
Mads Pedersen ⭐⭐⭐
Malgré huit tops dix, Mads Pedersen pédale toujours derrière son premier monument. Dans une forme étincelante sur Paris-Nice (maillot vert + une victoire d'étape), le Danois de 29 ans est un véritable dynamiteur qui n'aime pas les scénarios écrit à l'avance. Son gros moteur peut lui permettre de tenir la cadence dans le Poggio et de garder du jus pour un final en groupe resserré sur la Via Roma.
Cette année, Pedersen a remporté le Tour de la Provence avec deux victoires d'étape à la clé. Le champion du monde 2019 sera, en toute logique, l'atout majeur de la Lidl-Trek cette année.
Jasper Philipsen ⭐⭐(⭐)
Un Alpecin-Deceuninck peut en cacher un autre. Comme l'année dernière, l'équipe belge pourra compter sur Mathieu van der Poel et Jasper Philipsen. Vainqueur l'année dernière au sprint, le coureur belge de 27 ans ne pourra entrevoir la victoire que s'il arrive à basculer avec les meilleurs au sommet du Poggio.
Nul doute que Pogacar et compagnie voudront à tout prix se débarrasser de lui dans les dernières difficultés du parcours. Car arrivés sur le plat, bon courage à ceux qui voudront rivaliser avec la pointe de vitesse du nonuple vainqueur d'étapes sur le Tour.
Initialement noté au même grade que Mads Pedersen, la rédaction RMC Sport retire une étoile au sprinteur belge après sa chute ce mercredi dans le final de la classique Nokere-Koerse. Alors que la participation de Philipsen était plus que compromise, son équipe via un post Instagram, a confirmé que le tenant du titre serait bien au départ de la Primavera. "Cette chute a eu un gros impact sur moi. Avec mes plaies et mes points de suture, ce ne sera pas facile mais je vais essayer. Je suis très content de pouvoir prendre le départ", a confié le sprinteur. Reste à voir pour le Belge si les 72 heures entre les deux courses lui auront suffit. Réponse ce samedi.
Filipo Ganna ⭐⭐
Deuxième en 2023, le spécialiste du chrono est sûrement, à l'heure actuelle, dans la forme de sa carrière. Après une belle bataille pour sauver son maillot de leader, l'Italien de 28 ans a fait forte impression sur Tirreno-Adriatico en terminant deuxième du classement général et son profil de gros rouleur correspond peut parfaitement s'adapter au final de la Primavera. En cas de succès, il deviendrait le premier Italien à remporter Milan-Sanremo depuis Vincenzo Nibali, en 2018.
Jonathan Milan ⭐⭐
Un conseil pour tous ses rivaux: pas d'arrivée massive avec Jonathan Milan. Si Milan-Sanremo se termine au sprint et que la flèche italienne est de la partie, il y a de fortes chances que Jonathan Milan soit le premier à franchir la ligne d'arrivée. Double vainqueur d'étape sur Tirreno-Adriatico, l'Italien de 24 ans est possiblement le meilleur sprinteur actuel du peloton. La Lidl-Trek aura donc une arme offensive dans le Poggio avec Pedersen et une seconde en cas de sprint massif avec Milan. Redoutable!
Tom Pidcock ⭐
Imprévisible. Le Britannique Tom Pidcock peut réussir des coups de génie tout comme passer à côté de ses courses. Arrivé cette saison dans l'équipe de deuxième division Q36.5, le coureur de 25 ans peut jouer les troubles fêtes s'il est en bonne forme, notamment grâce à ses extraordinaires qualités de descendeur, qui peuvent lui permettre de créer un écart fatal dans les pentes du Poggio. Deuxième des Strade Bianche derrière Pogacar, Tom Pidcock a une revanche à prendre. Et si c'était sur Milan-Sanremo?
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