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Coupe du monde: les coulisses des Bleus en sept épisodes très forts, de l’affaire Rabiot à la qualif pour la finale

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A Moscou ce  dimanche (17h), l’équipe de France espère terminer en apothéose avec un deuxième sacre en Coupe du monde. De l’affaire Rabiot à la qualification pour la finale, retour en mode "inside" sur l'épopée des Bleus.

23 mai 2018: les Bleus surpris et déçus par Rabiot

Le parcours des Bleus depuis le premier match contre l’Australie à la finale de la Coupe du monde à venir ce dimanche contre la Croatie (17h) aura été sans accroc pour Didier Deschamps et ses joueurs. Mais avant le début de la compétition, Adrien Rabiot était venu secouer la maison tricolore. Frustré d’être placé dans la liste des réservistes et non pas celle des 23, le milieu parisien adresse un mail au sélectionneur pour lui signifier son refus d’être suppléant.

Cette annonce fait l’effet d’un choc pour certains. "Beaucoup pensaient qu’il s’agissait au début d’une simple rumeur ou d’une fausse information, avant de prendre conscience que cette information était avérée", relate alors RMC Sport. "D’autres joueurs sont également agacés de cette affaire, qui vient perturber le début de leur stage de préparation à Clairefontaine et qui peut donner l’impression que l’équipe de France se tire elle-même une balle dans le pied". Une mini-bombe, certes, mais qui ne viendra finalement pas gêner plus que ça la montée en puissance des Bleus.

16 juin 2018: le stress laisse place au soulagement

Pour son entrée en lice dans la compétition, le groupe rajeuni par Didier Deschamps cède au stress de l’enjeu. Sept joueurs alignés au coup d’envoi font leurs premiers pas dans une Coupe du monde et certaines jambes flageolent. "De l’extérieur, ça paraît facile, mais disputer un premier Mondial avec l’attente que ça représente… C’est normal de réagir ainsi", confie un membre du vestiaire de l’équipe de France à RMC Sport.

Paul Pogba, lui, endosse de plus en plus le rôle de leader de cette équipe et n’hésite pas à prendre la parole pour rassurer ses coéquipiers. Les Bleus sont soulagés de leur victoire (2-1), mais un peu frustrés de leur performance, à l’image d’Antoine Griezmann, sans un sourire dans le vestiaire. "On aurait dû faire mieux. On doit élever notre niveau de jeu", avertit Pogba, même si pour l’heure, la première mission est accomplie.

21 juin 2018: la qualification face au Pérou

Désireux de se rattraper après l’Australie, les Bleus bataillent et se qualifient pour les 8es de finale avec une courte victoire devant le Pérou (1-0). "Vous l'avez fait, insiste Deschamps dans le vestiaire. Certains aimeraient être à notre place. La Coupe du monde, c'est la chose la plus dure. Maintenant, le plus compliqué commence. On doit aller chercher la première place." De son coté, le capitaine Hugo Lloris fête sa 100e sélection avec un clean sheet et reçoit l’accolade de Giroud.

Le groupe France commence à se lâcher et à s’unir dans la victoire. Cette fois, les sourires sont sur toutes les lèvres, de la musique est jouée dans le vestiaire. "On monte en puissance, confie un titulaire à RMC Sport. Je suis prêt à enchaîner contre le Danemark si le coach me reconduit." Dans le car, Benjamin Mendy assure l’ambiance, Lucas Hernandez dévoile ses talents de chanteur. Oui, "le groupe vit bien".

26 juin 2018: les remplaçants à l’honneur

La qualification acquise, Didier Deschamps décide de faire largement tourner contre le Danemark. La rencontre n’est pas sans enjeu, puisque les Bleus se doivent d’assurer la première place du groupe C. Au terme d’un match ennuyeux et fermé (0-0), la France termine devant les Danois au classement. Là encore, la mission est accomplie, mais les supporters restent sur leur faim.

"Je comprends leur déception", confie Steve Mandanda, qui a remplacé Hugo Lloris dans les buts. Mais certaines critiques, notamment sur le manque supposé de motivation des Bleus, irritent les joueurs, qui savent pertinemment qu’une deuxième compétition débutera avec la phase à élimination directe. L’Argentine termine deuxième du groupe D et sera donc le futur adversaire de Deschamps et sa bande.

30 juin 2018: Pavard, ce héros

Les Bleus sont attendus au tournant. Bien que malade, l’Argentine de Lionel Messi reste un adversaire redouté, et redoutable. Mais à l’issue d’un scénario fou, d’un match XXL de Mbappé (doublé et penalty provoqué) et d’un but aussi fantastique qu’improbable de Pavard, la France se hisse en quarts de finale, comme en 2014. "On ne bouge pas, on reste ici, c’est chez nous", crie Presnel Kimpembe en entrant dans le vestiaire de la Kazan Arena.

Cette fois, le vestiaire français baigne dans l’euphorie. Mendy et Dembélé se déhanchent sur la table, Pogba lâche que les Bleus "ont posé leurs cou… sur la table". Le héros du jour, Benjamin Pavard, est gentiment taquiné par Adil Rami, qui l’appelle "Jeff Tuche". Dans le trajet du retour, le bus tremble. Plus sage, Deschamps prévient tout de même ses joueurs. "Les gars, profitez bien de votre soirée et de votre matinée. Dès demain, on se tourne vers ce quart de finale."

6 juillet 2018: "On veut encore manger des pâtes"

Plus soudée que jamais, l’équipe de France fait preuve d’une grande maîtrise contre l’Uruguay (2-0) et se hisse en demi-finales de la compétition. L’objectif fixé par le président Nöel Le Graët est déjà atteint. Mais les Bleus sont encore plus ambitieux et rêvent désormais tout haut d’une deuxième étoile. Les joueurs se rassemblent autour d’un leitmotiv assez surprenant: "On veut encore manger des pâtes", référence à la cantine du camp de base d’Istra. Presnel Kimpembé devient le DJ des Bleus avec son enceinte.

"Les gars, on n’a pas le droit de s’enflammer, recadre un peu Deschamps. Pas d’arrogance. Pas de geste superflu. On ne peut pas prendre le risque de prendre un jaune ou de se faire tacler sur un geste inutile". Une référence à l'accrochage entre les Uruguayens et le duo Mbappé-Pogba, venu défendre l'attaquant. La joie est bien réelle dans le vestiaire, mais pas aussi intense que face à l’Argentine. L’échéance des demies trotte déjà dans les têtes. Forfait pour ce match, Edinson Cavani vient à la rencontre des Bleus et leur glisse: "Vous devez aller au bout maintenant !".

11 juillet 2018: le président Macron chambré

"On n'a pas fini, on n'a rien fait, c'est rien ça !". Les cris de Blaise Matuidi raisonnent dans le couloir du vestiaire des Bleus. Antoine Griezmann, au bord des larmes, tombe dans les bras de Samuel Umtiti... Didier Deschamps prend alors la parole: "Je suis fier de vous. Profitez de vos proches, il faudra vite se remettre au travail. Dans une Coupe du monde, on ne retient que le vainqueur."

Les discours sont clairs après le succès contre la Belgique (1-0), pas question de connaitre la même désillusion qu’à l’Euro 2016, où le revers contre le Portugal en finale avait gâché le parcours des Bleus à la maison. Venu en Russie soutenir l’équipe de France, le président de la République Emmanuel Macron vient saluer les joueurs dans le vestiaire et n’échappe pas à un petit chambrage en règle, comme le constate RMC Sport. "Et pour la baisse d’impôts, allez allez, et pour la baisse d’impôts allez allez !", entonnent les joueurs sous le sourire du président.

Une fois la joie retombée, la finale vient hanter les esprits. "On commence à comprendre qu’on est en train de faire quelque chose de grand. Quand je suis rentré dans la chambre et que j’ai vu les images en boucle des Champs-Elysées, je me suis dit c’est maintenant qu'il faut le faire", glisse un Bleu à RMC Sport. Avec, en ligne de mire, la deuxième étoile tant attendue à accrocher sur le maillot. Le rendez-vous est pris à Moscou.

DW avec MBo, Sa.De.