Equipe de France: auteurs d'un pressing étouffant contre l'Ukraine, les Bleus peuvent-ils courir encore plus?

Dans les dernières minutes de la rencontre de l'équipe de France contre l'Ukraine (2-0), on a pu apercevoir Kylian Mbappé effectuer une longue course pour perturber la relance d’Anatolyi Trubin, le gardien ukrainien. Une scène a priori anodine mais qui symbolise un changement d’attitude aperçu vendredi en Pologne chez les éléments offensifs français: leur pressing est plus efficace qu’auparavant.
Bradley Barcola, Michael Olise et dans une moindre mesure Désiré Doué étaient au diapason de leur capitaine durant la première période. Le fruit d’un travail de fond, selon Didier Deschamps. "Ce n’est pas un coup comme ça", a-t-il expliqué en conférence de presse d’après-match. "Ils le font pour la plupart en club. On l’avait fait en mars et en juin. On veut récupérer haut, c’est intéressant."
Sauf que ce pressing n’a pas pu être maintenu pendant toute la rencontre. "On ne peut pas le faire tout le temps car ça demande beaucoup d’énergie", ajoute Deschamps. "Comme les joueurs ne sont pas au top, ce qui est bien normal à ce moment de la saison, c’est difficile de tenir 90 minutes."
"Bien sûr qu’ils peuvent mettre la pression de la première mi-temps pendant 90 minutes"
Les Bleus seront-ils capables de maintenir cette pression sur tout un match? "Bien sûr, ils peuvent le faire pendant une heure et demie s’il le faut", tranche Pascal Dupraz, l’ancien entraîneur d’Evian, Toulouse ou Saint-Etienne dans les Grandes Gueules du Sport sur RMC. "C’est l’une des rares erreurs de Deschamps de douter de cela car c’est possible. Selon moi, ce qu’ils font en première mi-temps dans le contre-pressing et dans la position haute ne coûte pas plus physiquement que ce qu’ils font en deuxième."
"C’est vrai que ce n’est pas facile de tenir ce rythme tout le match", explique Alexandre Dellal, préparateur physique qui a connu à la fois la réalité d’un club et d’une sélection. "Ça demande une capacité athlétique collective de haut niveau. Et malheureusement, en sélection, on est dépendant des états de forme et du type de préparation physique effectuée au préalable."
Didier Deschamps redoute en effet les conséquences néfastes de ce projet de jeu ambitieux, vu les sollicitations physiques des joueurs aujourd’hui. "J’ai vu certaines équipes faire ce pressing haut aux Etats-Unis (à la Coupe du Monde des clubs) mais tu tiens combien de temps?", se demandait-il dans L'Equipe jeudi. "En sélection on peut presser comme en club mais l’élément fondamental, ça a toujours été la fraîcheur."
"Après, tu peux demander de faire un pressing tout un match mais il faut que les postes énergétiques soient changés rapidement", ajoute Dellal. "Faire tourner les ailiers ou les milieux de terrain en cours de match peut être une solution." Reste à savoir si au-delà de la dimension physique, Deschamps maintiendra cette ambition dans le jeu contre un adversaire plus armé que l’Ukraine vendredi. Le prochain match des Bleus aura lieu mardi au Parc des Princes contre l'Islande (20h45).