RMC Sport

Islande-France: remplacer Katoto, égaler un record... les enjeux pour les Bleues

placeholder video
Si la rencontre face à l'Islande ne revêt aucun enjeu sportif pour les Bleues - déjà qualifiées pour les quarts de finale - il ne faudra pas négliger le match face aux Islandaises, qui veulent également rejoindre le top 8.

L'équipe de France féminine a l'occasion de terminer en beauté la phase de groupes de l'Euro 2022. Avec déjà deux victoires au compteur (5-1 contre l'Italie et 2-1 contre la Belgique), les joueuses de Corinne Diacre peuvent aller chercher la passe de trois face à l'Islande ce lundi (21 heures), comme lors du Mondial 2019 (victoire 1-0 contre le Nigeria après deux succès contre la Corée du Sud et la Norvège). Déjà assurées de la première place et d'un quart de finale contre les Pays-Bas, les Bleues ne doivent pas pour autant négliger l'affrontement face aux coéquipières de Sara Björk Gunnarsdottir.

>> Suivez toute l'actualité de l'Euro 2022 en direct

• Tester son animation offensive pour remplacer Katoto

Orpheline de Marie-Antoinette Katoto pour le reste de la compétition, Corinne Diacre peut se servir du match face à l'Islande pour mettre en place sa nouvelle animation offensive. Sans la buteuse du PSG, la sélectionneure des Bleues va devoir choisir entre plusieurs profils pour savoir qui évoluera à la pointe du 4-3-3 tricolore. Interrogée à ce sujet, cette dernière a d’abord opté pour la plaisanterie, ce dimanche, lors de sa conférence de presse aux côtés de Wendie Renard. "Je vais mettre Wendie devant, mais elle ne le sait pas encore", a lâché Diacre avec le sourire. "Je l’apprends en même temps, c’est bien", s’est amusée sa capitaine. Après avoir affirmé ne rien vouloir dévoiler de ses plans, la coach de l’équipe de France a tout de même donné des indices très clairs, en répondant à une question sur la possibilité de recentrer Kadidiatou Diani.

"Tout est possible, mais j’ai des vraies attaquantes de pointe. Kadi (Diani) donne vraiment satisfaction sur son aile droite, a expliqué Diacre. Quand on a choisi les 23 joueuses, on a doublé les postes, donc il est logique que la joueuse qui était deuxième attaquante démarre." La deuxième attaquante en question se nomme Ouleymata Sarr. C’est elle qui a d’ailleurs suppléé Katoto contre les Belges. La joueuse du Paris FC devrait à nouveau endosser le rôle de n°9 lors des prochains rendez-vous, même si la jeune Lyonnaise Melvine Malard (22 ans) évolue aussi dans ce registre.

• Concerner tout le monde

Le troisième match de groupe est souvent l'occasion de voir les "coiffeurs" à l'oeuvre. Mais verra-t-on les "coiffeuses" françaises ce lundi à Rotherham ? Corinne Diacre est restée plutôt mystérieuse à ce sujet. "J'ai fait deux changements au deuxième match, les onze titulaires n'étaient pas les mêmes. Je fonctionne avec un groupe, je n'ai pas forcément de titulaires ou de remplaçantes. Il y a des filles qui démarrent et des filles qui entrent en jeu. Toutes les joueuses peuvent démarrer. L'idée est de gagner, quel que soit le onze que l'on aligne."

Pas épargnée par les pépins physiques depuis le début de la préparation (Renard, Karchaoui, Geyoro), l'équipe de France pourrait se voir emputer de plusieurs cadres au coup d'envoi, mais l'idée de la sélectionneure sera de concerner un maximum de monde, sans pour autant tout bouleverser dans sa composition d'équipe. Sur les vingt joueuses de champ, seules Marion Torrent et Hawa Cissoko n'ont pas joué une minute depuis le début de la compétition. Sandy Baltimore, Ella Palis ou encore Kenza Dali se sont elles contentées de quelques bouts de matchs.

• Réussir un match complet

Les Bleues avaient réussi 45 minutes parfaites pour débuter leur tournoi face à l'Italie, en marquant cinq buts en une mi-temps. Et depuis, la machine semble s'être enrayée. Brouillonne face aux Belges jeudi, hormis quelques coups de génie, la France ne doit pas tomber dans le piège de la rencontre qui compte pour du beurre, comme ce fût le cas lors de la Coupe du monde 2019, où les coéquipières de Wendie Renard s'étaient imposées 1-0 après un match à ne surtout pas montrer dans les écoles de foot.

Malgré l'absence d'enjeu de ce dernier match de groupe (du moins, pour les Françaises), l'objectif est de convaincre dans le jeu, comme l'ont fait l'Angleterre et l'Allemagne (les deux équipes ont gagné leurs trois matchs de façon impressionnante, nldr). "Les filles sont dans leur compétition, a indiqué Corinne Diacre lors de la conférence de presse de veille de match. Le groupe est concentré. Même si le match de demain ne compte pas pour notre qualification et ne compte pas pour notre première place, il est important pour nous. On veut rester sur notre dynamique de victoire, on veut continuer à garder cette confiance que l'on a."

• Un quart de finale à (bien) préparer

Depuis dimanche, l'équipe de France sait à quelle sauce elle sera mangée lors du quart de finale, qui lui a réservé les tenantes du titre néerlandaises. Contrairement aux coéquipières de Lieke Martens, qui se sont arrachées pour valider leur place dans le top 8, les Tricolores peuvent paufiner les réglages avant le jour J, prévu samedi à 21 heures à Rotherham. Un stade que les Bleues connaissent parfaitement pour y avoir joué leurs trois premiers matchs.

Et quoi de mieux qu'une victoire face à l'Islande pour arriver le moral gonflé à bloc pour le premier test de la compétition ? Un test nommé "quart de finale" que les joueuses de Corinne Diacre attendent désespéremment de réussir depuis les Jeux olympiques 2012. Si la sélectionneure a fixé le cap de la finale à Wembley, le 31 juillet prochain, il faudra passer dessus l'obstacle néerlandais pour effacer des années d'échec. Et pourquoi pas rêver plus grand ensuite.

• Égaler le nombre de victoires consécutives

Sur une série de 16 victoires consécutives depuis juin 2021 (69 buts pour, 7 buts encaissés), les Bleues peuvent égaler leur record (17), établi entre août 2011 et juillet 2012. Elles sont invaincues en compétition officielle depuis le quart de finale du Mondial perdu le 28 juin 2019 face aux Etats-Unis, soit 18 rencontres (17 G, 1 N), et ont gagné leurs douze derniers rendez-vous.

L'Islande est d'ailleurs un adversaire bien connu de l'équipe de France, puisque les deux équipes se sont affrontées onze fois dans leur histoire (neuf victoires françaises, un nul, une défaite), dont deux fois à l'Euro après 2009 (3-1) et 2017 (1-0). Les Islandaises ont laissé un bon souvenir aux Tricolores, qui s'étaient imposées 4-0 en amical le 4 octobre 2019.

Analie Simon Journaliste RMC Sport