Le duo Digne-Rabiot, la première place: une victoire en Italie pour les Bleus, histoire de finir une année 2024 mouvementée

Les Bleus terminent l’année sur une bonne note. Trois jours après une prestation indigeste à domicile face à Israël, l’équipe de France a rectifié le tir à Milan face à l’Italie (1-3) pour boucler une phase de groupes de la Ligue des nations où toutes les émotions ont été à l’honneur.
Habitués à fournir des copies brouillonnes sur les dernières sorties, les Tricolores ont décroché une mention bien pour ce dernier match de l’année. Dans le sillage d’un Lucas Digne des grands soirs, les Français ont fait plier les Italiens sur coups de pied arrêtés. Sur deux galettes du défenseur d’Aston Villa - également auteur d’un coup-franc magnifique - Adrien Rabiot a planté un doublé de la tête, permettant aux deux joueurs de fêter idéalement leur 50e sélection. Le pressing a également été efficace, même si le déchet devant le but n'a pas totalement disparu.
Si tous les maux bleus n’ont pas totalement disparu en une soirée - Cambiaso en a profité - l'équipe de France réalise la bonne opération en terminant en tête de son groupe de Ligue des nations et peut envisager avec plus de légèreté les quarts de finale en mars, avec le match retour à domicile en évitant les épouvantails que peuvent être le Portugal, l'Espagne ou l'Allemagne. Un soulagement ressenti au coup de sifflet final.
50% de victoires
Sur le plan des résultats, l’année 2024 aura été mitigée pour les Bleus. Demi-finalistes de l’Euro face à l’Espagne, les hommes de Didier Deschamps se sont qualifiés pour les quarts de finale de la Ligue des nations après une phase de groupes maîtrisée à défaut d’être flamboyante. En 16 matchs, la France compte huit victoires, cinq nuls et trois défaites (22 buts marqués, 12 encaissés). Souvent critiqué, Randal Kolo Muani termine meilleur buteur avec six réalisations, loin devant Mbappé, avec seulement deux buts.
Au-delà des résultats en dents de scies, le niveau de jeu affiché par les Bleus inquiète et attire les critiques, en témoigne les quatre 0-0 cette année (Canada, Pays-Bas, Portugal, Israël). Avec 1,27 but marqué par match en moyenne cette année (sans compter le match face à l'Italie), les Bleus affichent le pire total depuis 2010. Selon les statistiques recueillies par L’Équipe, l’équipe de France n’a cadré que 4,7 tirs par match en moyenne en 2024. Autre chiffre symbolisant le manque d’efficacité : les Bleus ont marqué 3,4 buts de moins par rapport aux expected goals. De quoi s’attirer les moqueries et un certain désamour de leurs propres supporters. “On se fait ch***, on se fait ch***”, ont entonné les fans français jeudi face à Israël.
Didier Deschamps contesté
La pauvreté du jeu proposé par les Bleus a mis Didier Deschamps dans une position inconfortable. S’il a été prolongé jusqu’en 2026, le sélectionneur tricolore n’a jamais été autant au cœur du cyclone depuis son arrivée en 2012. Surtout qu’après un Euro réussi sur le papier - moins dans le contenu - le technicien avait annoncé sa volonté de “réoxygéner” le groupe à l’occasion des six matchs de Ligue des nations en vue des qualifications pour la Coupe du monde 2026.
Ainsi, “DD” a lancé dans le grand bain plusieurs nouvelles têtes. Manu Koné, Bradley Barcola ou encore Michael Olise ont connu des débuts mitigés, alors que Lucas Chevalier et Loïc Badé ont connu leur première convocation sans avoir eu le bonheur de porter le maillot bleu.
Le tremblement Griezmann
Didier Deschamps a également dû se résoudre à terminer l’année 2024 sans son “chouchou” Antoine Griezmann, qui a annoncé à la surprise générale sa retraite internationale fin septembre, après plus de 10 ans sous le maillot frappé du coq, 137 sélections, 44 buts, 30 passes décisives et un titre de champion du monde en 2018. Une décision prise après plusieurs mois tourmentés sous le maillot des Bleus, avec notamment un Euro frustrant qu’il a terminé en sortant du banc et des gros questionnements sur son positionnement. Mais le joueur de l’Atlético de Madrid a surtout été marqué par la décision de ne pas hériter du brassard après la retraite internationale d’Hugo Lloris.
L’interrogation Mbappé
Sans son vice-capitaine, Deschamps a connu quelques remous avec son capitaine, qui a vécu une année 2024 frustrante. Après un Euro décevant (un but en cinq matchs), l’attaquant du Real Madrid a manqué les deux derniers rassemblements et sa dernière sortie avec le maillot tricolore remonte au 9 septembre face à la Belgique, où il était entré en jeu. Mais le numéro 10 français a surtout fait beaucoup parler de lui après sa virée à Stockholm. La justice suédoise a confirmé le dépôt d'une plainte pour viol dans l'hôtel dans lequel l'international français a séjourné dans la nuit du 10 au 11 octobre dans la capitale suédoise.
Non convoqué par Didier Deschamps pour le dernier rassemblement de l’année, Kylian Mbappé a pourtant été l’objet de plusieurs questions adressées au sélectionneur et à ses coéquipiers lors des différentes conférences de presse. De quoi énerver Didier Deschamps. "Vous voulez me relancer ? Il n'est pas là, donc je vais vous dire ce que j'ai déjà dit. Laissez-le tranquille”, avait-il indiqué après le match face à Israël. “Il est dans une situation compliquée, je suis derrière lui. Il passe la période qui n'est pas la plus heureuse de sa carrière. Malgré tout, il avait envie de venir. Je pense que c'est mieux en ce moment pour lui (de ne pas le retenir). Tout le monde a le droit d'avoir une période compliquée. Il y a l'aspect physique, l'aspect psychologique aussi. Il y a sans arrêt des interprétations, que je parle ou que je ne parle pas. Donc je fais attention à peser mes mots." Sans son capitaine, l’équipe de France a donc tenté de sauver une année bien compliquée. Avec l’envie de montrer de meilleures choses en 2025.